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Violence domestique contre les jeunes filles

Violence domestique contre les jeunes filles

Louange à Allah. Bénédictions et salut sur le dernier des Prophètes.
Après une série d’articles consacrés à la violence domestique à l’égard des enfants, des personnes âgées et des domestiques, nous allons mettre l’accent dans ce présent article sur une autre formes de cette violence. Il s’agit cette fois d’un véritable monstre qui menace les foyers stables, les disperse, les transforme en un endroit repoussant et répugnant. Un montre qui y répand honte, douleur et confusion. Ce montre n’est autre que la violence domestique contre les jeunes filles, contre la joie et les parures de ce monde, contre la tendresse et la douceur, contre les futures mères et les artisanes de la gloire de l’avenir. En effet les femmes qui, avec leurs mains droites, secouent le berceau, secouent le monde et le régissent avec leurs mains gauches.


La fugue des filles, leur délinquance, leur criminalité, leur suicide, leur alcoolisme, leurs troubles psychologiques et mentaux et que sais-je encore sont autant de maux et de maladies qui accablent notre société en tant que conséquence inévitable de la violence à laquelle elles sont exposée dans leur enfance.
Voyons le cas de Sarah, cette enfant de dix ans qui, durant son enfance, fut connue pour avoir fui sa maison, abandonné son école ; elle préférait vivre ailleurs chez une famille autre que la sienne et détestait revenir à la maison de son père (qui a divorcé sa mère) où elle subissait toute sorte de violences psychologiques.
Il y a aussi le cas de «A.H.» qui disait : « Je n'ai jamais connu la vraie tendresse au sein de ma famille, je n'ai jamais entendu le mot : je t’aime et je ne pense pas pouvoir un jour l’entendre dans ma famille. A vrai dire si jamais l’idée de l’entendre me vient à l’esprit, mon imagination me porte hors de notre maison qui n’est pour moi qu’un mouroir, et me fait atterrir chez des étrangers qui, je l’espère, me le diraient avec chaleur et intimité ! Je rêve d’une main secourable qui viendra un jour me soustraire à cette situation et m’emmener vivre sous des cieux plus cléments. »
A.H. chérit le rêve de s’évader vers l'inconnu, de fuir et d’échapper à la violence et à la privation qu’elle a vues et vécues, de se faire réellement transporter loin des murs de sa famille (expulsive) quitte, dans la foulée à faire fi des normes, des vertus et des valeurs auxquelles elle croyait fermement, à s’enivrer d’un insaisissable amour imaginaire et à s’adonner aux paradis artificiels. Sa sensibilité intellectuelle et religieuse est frustrée, il devient urgent de satisfaire ses besoins psychologiques, émotionnels ou sociaux.
Il se peut aussi que l’escapade soit morale de sorte que les personnes autour de la victime n’en sentent rien alors que sa tête et son esprit soient pleins à craquer d’idées, de secrets et de relations aussi saugrenus qu’inimaginables.
Cet état de choses a ses raisons qui peuvent avoir pour nom la faiblesse de la sensibilité religieuse chez les parents, la violence exercée sur les filles sous prétexte de leur éducation, l'absence d'une culture de dialogue et de concertation au sein de la famille, l'incompatibilité entre les parents ou l’environnement difficile où la fille a grandi.

Autant les outils de la violence sont nombreux, autant les raisons de s’en échapper, la dépression et la délinquance sont répandues. Il en résulte une véritable tragédie. Ainsi des études ont montré que : « 95% des agresseurs d'enfants, 80% des utilisateurs de substances nocives (alcool et drogue), 80% des personnes qui fuient de leurs foyers et 78% des prisonniers ont tous été, dans leur enfance, victimes d’abus et que 95% des prostituées ont été sexuellement abusées dans leur enfance. » [La violence domestique, Dr. Khaled Al Houleibi].
Ces chiffres épouvantables sont le résultat d’un défaut inhérent aux méthodes de traitement des enfants en bas âge, à notre manière de les éduquer et de les évaluer, défaut qu’on ne saurait réparer que si on donne libre cours à nos émotions d’amour pour qu’elles prennent place dans nos vies, que si l'éducation par l’amour est l'instrument efficace que nous utilisons avec nos filles, que si nous ne faisons pas de l'affection, de l’amour, de la gentillesse, de la transparence, du désir de faire du bien aux autres, le style que nous adoptons dans nos relations et notre comportement avec elles.
L'amour est la soupape de la sécurité, c’est aussi le sentiment le plus sublime dans la vie des êtres humains, c'est également la clé de la santé mentale et de l’harmonie au sein de la famille, mais c’est aussi et surtout la marque distinctive des relations de notre bien-aimé le Prophète () avec sa fille Fatima (qu’Allah en soit satisfait). Ses rapports avec elle sont une combinaison magnifique de générosité, d'accueil chaleureux, d'appartenance filiale, d’amabilité, de générosité, de déclaration d'amour, de tendresse et de haute considération. Une merveilleuse image de confort sentimental, de passion, de haute estime, d'appréciation, de vertu, de support et d’appui émotionnels et d’éducation par l'amour. Aïcha () raconte que Fatima est venue arborant une allure qui ressemble à celle du Prophète () alors le Prophète () lui dit: « Bienvenue ma fille » ; ensuite il la fit asseoir à sa droite ou sa gauche ». (Rapporté par Al-Bukhari et Muslim).
Elle rapporte aussi () : «Je n’ai jamais vu quelqu’un qui ressemble autant, par le geste et par l’action, au Messager d'Allah - – que sa fille Fatima. Lorsqu’elle vient à lui, il se met debout, la prend par la main, l’embrasse et la fait asseoir à côté de lui. De même quand il vient à elle, elle se met debout, le prend par la main, l’embrasse et le fait asseoir à côté d’elle". (Rapporté par l'Imam Abou Dawoud et déclaré authentique par al-Albani).

Voilà une image débordante d’amour et d’affection qui met l'accent sur l'affiliation familiale, qui établit en nos filles la confiance en elles mêmes, les rassasie d’affection jusqu'à ne plus avoir de place pour se comporter négativement ici ou là. Il s'agit d'une rencontre où s’échangent l’affection d’une tendresse paternelle et la protection familiale tel un bracelet au poignet qui l’entoure de toutes parts, comme un rempart contre toute forme de délinquance, de désintégration, ou de dissension. Rien ne vaut, dans ce domaine, l’adoption de l’exemple du Prophète () dans sa relation avec sa fille. Une telle attitude constitue une barrière infranchissable contre tous les écarts de conduite, renforce en elles la bonne moralité, leur donne la sécurité et la confiance en elles mêmes. Il est donc de notre devoir de les chérir, de les embrasser, de jouer avec elles, de les amuser, de les combler, de prier Allah pour elles en leur présence et en leur absence, de leur dire notre affection pour elles, de leur montrer que nous tenons compte de leurs désirs et de leurs sentiments, tout en leur enseignant la religion et les choses dont elles ont besoin dans la vie.

Une étude réalisée en 1986 par le Collège de médecine de Californie confirme que: «de sa naissance jusqu’à l'âge de 18 ans, l’être humain reçoit entre 50 000 et 150 000 messages négatifs contre 600 messages positifs!! "(Les Enfants Encombrants Dr. Moustafa Abou Saad).
Essayons, ne serait-ce que pour une seule semaine, que les paroles, les regards, les traits de notre visage et les gestes de nos mains à l’égard de nos filles soient tous l’expression de messages positifs et examinons ensuite les résultats de cette expérience. Nous verrons, avec l’aide d’Allah, qu’elle sera concluante et porteuse de beaucoup de bien.
Il faut dire que nous sommes devant un dilemme : ou bien suivre les orientations du Prophète () et nos filles serons sauvées, ou bien n’en tenir aucun compte et on les verra à l'extérieur des murs de nos maisons. Un recensement réalisé par le ministère de l'Intérieur saoudien montre que le nombre des fugueuses a atteint en l’an 1426H 1334. Une autre étude a confirmé qu'il existe 3000 cas en état d’évasion dans la région de la Mecque et autant dans la région de Riyad et qu'il y a des centaines de cas qui ne sont pas enregistrés en raison de la nature de la société et du manque d’affection. Pour 68,8% ce sont des cas qui ont pour origine l’emprisonnement des femmes.
Aussi le nombre des tentatives de suicide chez les femmes a augmenté de 11 à 16 cas par mois. [La violence domestique, Dr. Khaled Halibi].
Nous avons besoin de plusieurs séances de traitement car la violence engendre la violence. Une chose est sûre : il n’y aura jamais de rapports chaleureux, d’éducation et de développement harmonieux dans nos familles tant que la violence est présente dans nos relations, tant qu’elle constitue un dénominateur commun dans notre conception et tant qu'elle est notre premier réflexe devant toute situation qui ne nous plait pas. En revanche, c’est dans le recours à la bonté et l’indulgence que nous pourrons résoudre nos problèmes conformément à cette parole de notre Prophète () : « Tant que la bonté est dans une chose elle l’embellit et tant qu’elle en est soustraite, elle l’enlaidit » (Rapporté par Mouslim). Avec les filles la bonté est davantage recommandée et davantage de mise d’autant plus que le Prophète () nous a ordonné de prendre d'elles le plus grand soin lorsqu’il nous dit: « Soyez aimables et gentils avec vos femmes ». (Rapporté par Boukhari et Mouslim). En plus de cela, Il () a promis une place au Paradis à tout musulman qui traitent ses filles d’une façon convenable : « quiconque a, en charge, trois filles dont il subvient au besoin, prend le plus grand soin et auxquelles il montre constamment de la tendresse sera admis au Paradis ». (Al Silsila Al Sahihiya).

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