Un mari veut empêcher son épouse de maintenir ses liens de parenté avec sa famille

4-6-2014 | IslamWeb

Question:

Salam Alaykoum,
Je vous ai déjà envoyé une question sous le numéro 2490624 mais les réponses que j'ai eues ne m'aide pas y voir plus clair c'est pour cela que je me permets de vous renvoyer les questions en espérant avoir une réponse plus claire inchaAllah.
Est-ce que mon mari a le droit de me demander de couper tout contact avec mes frères et sœurs par crainte de me voir influencer en mal par leurs paroles concernant mon couple ? Car mes frères et sœurs l'ont insulté ainsi que mes parents. Et que je devais choisir entre ma famille ou lui (mon mari). C'est à dire que si je refusais de couper les ponts avec eux et bien il me divorcerait.
Est-ce que mon mari a le droit de m'imposer d'appeler mes parents seulement une fois par mois sachant que je ne pourrais les voir vu que j'habite à 400 kms de chez eux ?
Est-ce que mon mari a eu le droit de me mettre sous écoute téléphonique pendant plusieurs semaines à mon insu quand je parlais avec ma famille car il avait des doutes à propos de moi et de la véracité de mes dires à ma famille concernant mes problèmes de couple ? En sachant que ses doutes sur moi ce sont avérés exact car je lui avais menti.
Merci

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Maintenir les liens de parenté fait partie des meilleures œuvres de piété, voire une obligation et rompre ces liens est interdit. Il incombe au mari d’aider sa femme à maintenir ses liens de parenté et ne pas l’empêcher de communiquer avec ses parents, ses frères et ses sœurs. S’il l’en empêche sans aucune raison valable, l’épouse a le droit de communiquer avec eux, mais il est préférable alors que cela se fasse à son insu pour éviter les motifs de discorde entre elle et son mari. Si par contre, le maintien des liens risque de corrompre son épouse, il lui est alors permis de l’en empêcher pour repousser le mal et la femme doit obligatoirement lui obéir dans ce cas précis, que cela concerne ses parents ou tout autre proche.
Il convient de ne pas laisser les choses dans cet état et le mieux est d’œuvrer pour la réconciliation. L’Islam recommande cela comme le dit Allah, exalté soit-Il : « Il n'y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l'un d'eux ordonne une charité, une bonne action, ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l'agrément d'Allah, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense énorme. » (Coran : 4/114) Abû al-Dardâ a rapporté que le messager d’Allah () a dit : « Voulez-vous que je vous enseigne une œuvre plus méritoire que la prière, le jeûne et l'aumône ?

– “Certes”, répondirent-ils

– “Réconcilier les gens, alors que semer la discorde est ravageur.” » (Ahmed et Abû Dâwûd) Cela est d’autant plus recommandé en ce qui concerne les proches des époux en raison de la relation particulière qu’Allah a établi entre eux deux, comme il le rappel à ses serviteurs en disant : « Et c'est Lui qui de l'eau a créé une espèce humaine qu'Il unit par les liens de la parenté et de l'alliance. Et ton Seigneur demeure Omnipotent. » (Coran 25/54)
L’espionnage est interdit, Allah, exalté soit-Il l’a interdit, dans Son Livre en disant : « Ô vous qui avez cru ! évitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. Et n'espionnez pas… » (Coran 49/12). Il est avéré d’après le hadith d’Abû Hurayra que le Prophète () a dit : « Ne vous espionnez pas. » (Boukhari et Mouslim) L’interdiction de ce genre de chose est encore plus forte lorsque cela concerne les époux. L’espionnage est donc interdit, excepté lors de l’apparition d’un soupçon et cela pour repousser un mal qui ne peut être évité sans avoir recours à l’espionnage. Les oulémas ont donné l’exemple d’une personne de confiance qui informerait une autre personne qu’un homme s’est isolé avec une femme pour commettre la fornication ou avec homme pour le tuer. Dans ce cas, l’espionnage est permis par crainte qu’un mal qui ne pourrait être réparé soit commis.
Il est préférable que les époux veillent à régler leurs problèmes entre eux, loin de l’ingérence des autres et de la famille. Cependant, si l’affaire requiert que la femme informe son tuteur ou les personnes raisonnables de sa famille pour intervenir, dans le but de régler le problème, alors il n’y a pas d’inconvénient à cela. L’Islam a recommandé dans ce genre de cas de soumettre l’affaire à deux arbitres lorsque cela est nécessaire. Allah, exalté soit-Il a dit : « Si vous craignez le désaccord entre les deux [époux], envoyez alors un arbitre de sa famille à lui, et un arbitre de sa famille à elle. Si les deux veulent la réconciliation, Allah rétablira l'entente entre eux. Allah est certes, Omniscient et Parfaitement Connaisseur. » (Coran 4/35)

Et Allah sait mieux.

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