Les sortes de ressemblances avec les mécréants interdites

14-12-2014 | IslamWeb

Question:

Salam alaykoum, J'aimerais s'il vous plait connaitre quelles sont les ressemblances avec les mécréants qui sont interdites ? Par exemple s'habiller 'à la mode' comme on dit, est-ce considéré comme s'habiller comme les mécréants ? Ou voyager dans leur pays, aimer leur culture (hors religieuse), aimer leurs styles (architecture design etc.), est-ce considéré comme de la ressemblance aux mécréants ? Cela est-il d'ailleurs de la mécréance, sachant que dans le hadith du Prophète Salla Allahu alayhi wa Sallam il est indiqué que celui qui imite un peuple en fait partie. (Sans préciser que celui qui le fait doit forcément exprimer son amour pour eux pour faire partie des leurs mais seulement en les imitant on peut le devenir) ? Quelles sont donc les limites de cette ressemblance avec eux, et comment savoir ce qui est propre aux mécréants et ce qui est devenu universel ? Merci d'avance pour votre travail Qu'Allah vous aime et vous guide infiniment Salam alaykum

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Il y a énormément de sortes de ressemblances aux mécréants et il est difficile de dresser une liste exhaustive dans une fatwa. Cependant, Cheikh al-Islam les a mentionnées de manière détaillée dans Iqtidâ’a al-Sirât al-Mustaqîm Li Mukhâlafa Ashâb al-Djahîm. Nous espérons donc que vous pourrez vous y référer.

Le simple fait de voyager dans les pays mécréants n’est pas considéré comme étant une ressemblance avec eux, tout comme le fait d’aimer leur culture qui n’a aucun rapport avec la religion ou d’aimer leur manière de planifier les projets industriels. Il se peut qu’une personne voyage dans ces pays dans le but d’un traitement médical ou pour prêcher la religion d’Allah et cela est permis pour celui qui sait qu’il ne sera pas influencé par eux.

Quant aux affaires temporelles, le Prophète () et ses Compagnons ont tiré profit des mécréants dans certaines affaires, comme celle du fossé et des registres. Le Prophète () a emprunté la « tactique du fossé » des Perses par l’intermédiaire de Salmân al-Fârisî. Ibn Hichâm a dit : « Il est dit que c’est Salmân al-Fârisî qui a indiqué le fossé au Messager d’Allah () ». Le cheikh Ibn 'Uthaymîn a dit : « La ressemblance aux mécréants consiste à les imiter dans ce qui est propre à eux. Cela ne concerne pas leur langue ni le fait de profiter de leurs réalisations et de leurs expériences. C’est pour cela que le Prophète () ordonna à Zayd ibn Thâbit d’apprendre la langue des juifs, afin de recevoir leurs lettres et de pouvoir leur répondre dans leur langue. Cela n’entre pas dans le fait de leur ressembler. Le fait de leur ressembler consiste à les imiter dans ce qui est propre à eux comme le fait de porter leurs habits, de porter les noms qui leur sont spécifiques et autres. Quant au fait de les imiter dans des choses qui sont utiles comme les constructions et autres alors il n’y a pas d’inconvénient à faire cela ».

Quant à la question que vous avez soulevée par rapport aux vêtements, sachez que le simple fait que les mécréants les portent n’interdit pas aux musulmans de les porter, mais ce qui est interdit c’est de porter des vêtements qui leur sont spécifiques. C'est la règle permettant de définir la ressemblance interdite par l’Islam. Il n’est donc pas permis à un musulman de porter les vêtements spécifiques aux mécréants comme certains couvre-chefs et certains habits par lesquels se singularisent les prêtres, les moines et les devins.

Quant aux vêtements qui sont répandus chez les musulmans et par lesquels les mécréants ne se singularisent pas, alors le fait de les porter n’est pas considéré comme étant une imitation aux mécréants comme le pantalon et la veste, sauf qu’ils peuvent être interdits d’un autre point de vue comme le fait qu’ils ne couvrent pas les parties intimes ou qu’ils soient fait en soie, car il est interdit aux hommes de porter des vêtements de soie.

Al-Hâfizh Ibn Hadjar a dit dans al-Fath : « Si nous disons que l’utilisation des housses de couleur pourpre est interdit en raison de la ressemblance avec les non-Arabes, c’était pour un intérêt religieux. En effet, cela faisait partie à ce moment de leurs emblèmes alors qu’ils étaient mécréants. Mais dès lors que maintenant cela ne leur est pas spécifique, la raison pour laquelle cela était interdit disparaît et par la même occasion le caractère détestable de leur utilisation »

Il a aussi dit : « Certains vertueux Anciens étaient d’avis qu’il était détestable de porter le burnous parce que cela faisait partie des vêtements des moines. Mâlik a été interrogé à ce sujet et a répondu : “Il n’y a pas d’inconvénient à le porter”. On lui dit : “Cela fait partie des vêtements des chrétiens”, il répondit : “il était porté ici”»

Sachez que les jurisconsultes ont émis comme condition pour rendre mécréant une personne qui porte les habits qui leurs sont spécifiques que celle-ci le fasse par penchant et amour pour eux. Celui qui fait cela tombe dans la mécréance (qu’Allah nous en préserve). Quant à celui qui fait cela par jeu ou sans raison, sans que cela ne soit par amour ou par penchant pour eux, alors il a désobéi à Allah et Son Messager mais il ne tombe pas dans la mécréance.

Khalîl ibn Is-hâq le Malékite a dit : « L’apostasie est la manifestation de la mécréance d’un musulman par une chose claire ou par une parole qui la signifie ou un acte qui l’implique comme le fait de jeter le Coran dans des ordures et porter la ceinture qui est spécifique aux moines »

Al-Dirdîr a dit : « Ce que l’on entend par là, c’est le fait de porter un habit spécifique aux mécréants, c'est-à-dire si un musulman le fait par amour et par penchant pour les mécréants. Par contre, s’il les porte pour jouer, alors c’est interdit mais ce n’est pas un acte de mécréance. »

Al-Haytamî a dit dans ses fatwas : « En résumé, s’il fait cela en voulant les imiter dans leur rites de mécréance alors c’est de la mécréance manifeste. S’il le fait pour les imiter dans leurs habits des fêtes sans tenir compte de la mécréance, alors il ne devient pas mécréant mais il commet cependant un péché. En revanche s’il n’a nullement l’intention de leur ressembler, alors il n’y a nul grief à son encontre »

Et Allah sait mieux.

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