J'ai prêté de l'argent à un frère qui devait me le rembourser après un an, mais il n'a pas tenu sa promesse.
Il avait bien entendu les moyens de me rembourser, mais il a dépensé cet argent dans les filles et les plaisirs illicites. C'est pourquoi j'ai décidé de faire pression sur lui afin qu'il me rembourse mon argent, car je suis certain qu'il ne mérite pas qu'on lui pardonne.
Aujourd'hui, cinq ans ont passé et il ne m'a toujours pas remboursé. L'idée suivante m'est donc venue : je perçois des intérêts annuels sur l'argent que je dépose à la banque. Bien entendu, je n'utilise pas cet argent et n'en profite pas, mais je le donne plutôt aux pauvres. J'aimerais donc savoir si je peux prélever sur ces intérêts le montant de l'argent que cette personne m'a emprunté et le considérer comme une aumône en faveur de cet emprunteur, en considérant ainsi qu’il a remboursé sa dette ? Est-il donc permis de récupérer l'argent d'une dette en utilisant des intérêts bancaires ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Il ne fait aucun doute que les intérêts usuraires sont de l'argent illicite et le moyen de s'en débarrasser est de les donner aux pauvres et aux nécessiteux ou de les dépenser dans l'intérêt général des musulmans. Quant à celui à qui ces intérêts sont payés, il ne peut pas se les approprier ni en tirer bénéfice, sauf s'il est pauvre. Dans ce cas, il peut en prélever ce dont il a besoin pour combler ses besoins, puis dépenser le reste dans les domaines cités précédemment.

Il ne vous est en aucun cas permis, cher frère, de continuer à déposer votre argent dans des banques et institutions pratiquant l'usure si vous pouvez l'éviter.

Quant à votre idée de prélever la somme que vous avez prêtée à cet homme qui ne vous a pas remboursé sur ces intérêts usuraires, il semble que rien ne l'empêche si cet homme est en droit d'être aidé. En effet, les savants ont déclaré qu'il était permis au détenteur d'argent illicite d'en prélever de quoi subvenir à ses besoins s'il était pauvre puis de se débarrasser du reste. Les savants déclarèrent également qu'il était permis de rembourser la dette d'un pauvre avec l'argent de la Zakât en le donnant directement à son créancier, sans que ce pauvre ne prenne jamais possession de cet argent.

Le livre intitulé al-Furû' mentionne : « L'avis correct de notre école est qu'il est permis à une personne de rembourser directement la dette d'un pauvre à son créancier sans la permission du débiteur. » Donc a fortiori à partir de cet argent (intérêts bancaires).

Toutefois, rembourser la dette de cet homme qui dépense son argent illicitement serait l'aider dans le péché. Il ne faut donc pas rembourser sa dette en prenant en compte cet aspect de la question.

Et Allah sait mieux.