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Importance du Mahram

Importance du Mahram

L’adoption d’un Mahram pour la femme dénote d’une législation équitable soucieuse de lui accorder des égards particuliers

On rapporte, sur l’autorité d’Ibn Abass, que le Prophète a dit que « la femme ne doit voyager qu'avec son Mahram», hadith rapporté par Boukari et Mouslim.

Il y a aussi, dans les recueils de hadiths authentiques (Sahihein), un hadith rapporté par Abou Houreïra, qu’Allah en soit satisfait, en ces termes : le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit qu'il « n’est pas permis à toute femme qui croit en Allah et au Jour dernier de voyager sans Mahram sur une distance qui nécessite un jour et une nuit».

Ces deux hadiths ordonnent expressément à la femme de s’abstenir de voyager seule, sans Mahram. Les termes du hadith « il n’est pas permis à une femme qui croit en Allah et au Jour dernier » s'adressent nommément aux croyantes. Ce sont donc bien elles qui sont visées et ce sont elles qui en tirent bénéfice et qui, par conséquent, doivent s’y soumettre. Il est vrai que le législateur ne met en garde que contre quelque chose qui comporte un préjudice sûr ou en tout cas vraisemblable. Dans le cas d’espèce les dégâts et les préjudices sont aussi clairs que dangereux pour la sécurité de la femme musulmane, pour la préservation de sa chasteté et pour la protection de sa propre personne .C’est pourquoi le Législateur ne lui a pas interdit de voyager mais il lui a défendu que son voyage se fasse sans Mahram.

En tant que femme moi-même, je jetterai la lumière sur les aspects positifs et négatifs de la question. Je ne la traiterai pas sous l’angle de la jurisprudence mais plutôt je l’envisagerai à partir de la réalité vécue. Pour ce faire j’exposerai trois cas qui me permettront d’en tirer mes propres conclusions.

Premier cas :

Une femme se rend à l’aéroport pour voyager avec son Maharam. Dès que celle-ci entre à l’aéroport elle ne fera que chercher une place pour s’asseoir en attendant que son Mahram finisse les formalités de voyage.

Avantages pour elle :

  1. Elle peut, dans l'attente de son mari ou de son Mahram, profiter de son temps pour lire le Coran, par exemple ou faire du Dhikr ou tout simplement une lecture utile.
  2. Elle n’est pas exposée aux hommes, ni aux lieux où la tentation est grande, elle est à l’écart des regards.
  3. Elle se sent psychologiquement à l’aise en voyant son Mahram faire tout pour lui garantir le repos, être à ses petits soins, soucieux qu’il est de ne pas la voir exposée, sans grande nécessité, aux autres hommes.
  4. Elle se sent heureuse, fière et orgueilleuse d’avoir, à côté d’elle, un Mahram qui l’entretient, la protège et la défend contre tous les malheurs qui peuvent lui survenir.
  5. Elle se sent respectée et considérée par l’entourage car aucun homme ne s'aventurerait à la regarder, à l’approcher, ou, encore moins, à lui parler car le Mahram constitue une sorte de forteresse bâtie autour d’elle.
  6. Psychologiquement et moralement elle se sent à l’aise une fois assise à côté de son Mahram à bord de l’avion. C’est là un atout et un avantage inimaginables.
  7. Elle pourra préserver son voile, sa décence et sa chasteté toute en restant naturelle et profondément féminine.

Ce sont là les sentiments que j’ai eus quand, assise à l’aéroport, j’attendais mon Mahram qui était entrain de faire les formalités du voyage. Il m’a fait épargner une grande peine et j’ai donc remercié Allah qui a conféré cette faveur inestimable à la femme musulmane quand il la confiée à l’homme pour vaquer de toutes ses affaires, satisfaire tous ses besoins et préserver sa dignité.

Le deuxième cas :

Une femme, à l’aéroport, qui va voyager sans Mahram. Dès son arrivée à l’aéroport elle va vite en besogne : d’abord elle procédera à l’enregistrement de ses bagages, puis elle prendra les billets d’embarquement. Entretemps elle s’efforcera, en se déplaçant d’un lieu à un autre, de terminer les formalités de voyage.

Inconvénients pour elle

1 Elle s’exposera aux hommes et parlera avec eux sans nécessité. S'il y avait un Mahram avec elle il lui aurait épargné tout cela.

  1. Elle se trouve dans des lieux où il y a de grandes chances pour elle d’être exposée à la tentation et aux regards voluptueux des hommes se trouvant autour d’elle et dont certains n’hésiteront pas à lui proposer leurs services alors que d’autres chercheront à lui plaire en affectant, vis-à-vis d’elle, la galanterie ou la tendresse.
  2. Elle se sent crispée depuis son arrivé à l’aéroport car c’est elle qui doit porter ses bagages, faire ses formalités de voyage, tantôt se bousculant avec les hommes tantôt faisant le rang avec eux avec tout ce que cela comporte de gêne et surtout d'inquiétude.
  3. Sa pudeur et sa chasteté seront comme flétries, sa féminité et sa spontanéité comme entamées, à cause d'une mixité fréquente et répétée avec les hommes, une familiarité qui tend vers la vulgarité et des discussions prolongées avec eux.
  4. Elle se sent complexée, humiliée, abattue et découragée quant elle voit les autres femmes accompagnées de leur Mahram, respectées, considérées, bien servies, tout à fait à l’aise, tranquilles et reposées.
  5. Elle sera dans une situation perplexe et difficile lorsqu’un homme étranger prendra place à côté d’elle au bord de l’avion où il sera si près d’elle que leurs mains se touchent presque. Il se peut même qu’il entende sa respiration, qu’il sente ses parfums. Il est vrai que ce genre de perplexité n’est ressenti que par celle qui garde encore un peu de décence et de chasteté et qui, une fois dans ce cas, souhaiterait être oubliée à jamais. Mais s'il s'agit d'une hommasse, d'une femme sans pudeur et sans féminité, il est bien évident qu'elle n'aurait aucun inconvénient à être dans cette situation.

Tout cela je l’ai vu de mes propres yeux.

Troisième cas

Trois jeunes filles âgées d’une vingtaine d’années, le visage découvert, quelques mèches de leurs cheveux débordant, montent à bord de l’avion sans Mahram. Elles ont pris place juste devant moi. A coté d’elles deux places sont restées vides que deux jeunes hommes étaient venus occuper. Très vite ils se sont rendus compte que ce ne sont pas leurs bonnes places et ils se sont déplacés vers un autre lieu. Ensuite ce fut le tour d’un homme d’une trentaine d’année pour venir prendre place au siège derrière de sorte qu’un seul siège le sépare des deux jeunes filles.

Après quelque instants, j’ai prêté attention aux personnes devant moi .A vrai dire, j’étais absente d’esprit, perdue dans ma méditation sur le cas de ces jeunes filles et de leurs foulards. Je cherchais une façon qui me permettra de les aborder pour avoir l'occasion de leur exprimer mon admiration et leur prodiguer conseil. J’ai donc jeté un regard devant moi et qu’est ce que je vois : l’homme est déjà engagé dans une conversation soutenue avec la fille assise à côté de lui. Etonnée et prise au dépourvu, j’ai tout d’abord cru qu’un autre homme était venu occuper le siège vide et que celui–ci a commencé à parler avec notre homme. Alors j’ai regardé encore, il n’y a pas de doute, c’est bien le jeune homme qui est en conversation avec la jeune fille et il semble qu’ils sont allés très loin dans leur conciliabule .On dirait un proche très cher à elle.

Je me suis alors demandée : Et si le Mahram de cette fille était là ? La laisserait-il agir ainsi sans qu’il en soit offusqué. Cet homme devant moi accepterait il que sa sœur, sa fille ou sa femme s’assoit à coté d’un étranger pour parler avec lui de cette façon. Ce comportement plaira t-il à quiconque possédant un grain de foi.

O hommes jaloux pour vos femmes, o hommes sincères, permettriez vous une telle chose à vos femmes ou à vos filles ? O hommes francs et loyaux accepteriez vous ceci pour les musulmans ? O vous qui êtes fidèles, véridiques et sincères si vous ne l’accepteriez pas pour vos femmes, pourquoi leur accepteriez vous de voyager sans Mahram ? Et vous, o soi-disant hommes, pourquoi abordez vous les femmes des autres alors que vous n’accepteriez jamais que les vôtres soient traitées ainsi ? Le vrai croyant n’est-il pas celui qui aime pour les autres ce qu’il aime pour lui aime ? O hommes de raison, resterons nous toujours complaisants et regardants vis-à-vis de notre réputation, de notre honneur et de notre chasteté ? O vous, hommes honorables, pourquoi cette soustraction à vos responsabilités, pourquoi cette négligence de vos fille et de vos femmes ? Malheureusement la jalousie a été assassinée, la chasteté et la vertu enterrées.

Ayant vu de mes propres yeux ce que j’ai vu, j’ai décidé de m’élever contre tout cela et de donner un conseil, ne serait – ce que par devoir religieux, surtout que, entre ciel et terre, nous sommes entre deux des Doigts de notre Seigneur, Al Rahman, ce qui fait que si on ne réagit pas, si on garde le silence nous serons approbatifs, alors nous risquons de nous détruire et de détruire les autres.

J’ai ouvert mon sac, j’ai pris un écritoire et un bout de papier et j’ai commencé à lui griffonner les mots suivants :

« Bonjour, ma sœur, ma coreligionnaire comme l’islam recommande vigoureusement aux croyants de se conseiller entre eux je m’en vais te rappeler que ce même islam t’ordonne de te couvrir complètement car il t’est interdit de te découvrir le visage, de parler avec un homme qui t’est étranger. Etant suspendue entre le ciel et la terre, tu ne dois pas oublier qu’Allah te voit et t’écoute. Reviens donc à lui et demande lui le pardon, rappelle toi de lui et ce sera mieux pour toi ».

C’est ce que ma mémoire retient encore de ce que j’ai écrit. Ensuite je me suis levée pour lui tendre le papier qu’elle a lu et fait passer à l’homme assis à côté d’elle qui la lu à son tour. Ils n’ont tous les deux plus parlé jusqu’à la fin du vol. J’ai remercié Allah que mon conseil soit entendu et que je me suis élevée contre un péché tout à fait blâmable.

Il arrive parfois qu’un mot qu’on prononce pour le bien des autres produise, avec l’aide d’Allah, des résultats éminemment positifs. Le prêche étant un devoir pour tout musulman, si chacun de nous s’en acquitte convenablement, le mal s’éloignera, les pêcheurs n’auront plus l’audace de s’exhiber, la vertu sera répondue et le vice disparaîtra pour toujours de la vie conjugale.

Tout ceci évoque en moi le récit des deux jeunes de Médian, raconté dans le Coran (sens du verset): "L'une d'elles était venue voir Moise en marchant avec pudeur et modestie. Elle lui dit: (mon père t'invite à venir le voir pour te récompenser le service que tu nous a rendu en nous fournissant de l'eau) "(Coran :28/25). En allant à la rencontre des hommes, cette jeune fille adopte le comportement d'une fille chaste, honorable, propre, qui n'est ni vulgaire, ni soucieuse d'exhiber son charme, qui ne marche pas avec jactance et ostentation, qui ne cherche à séduire personne mais seulement à transmettre le message de son père en utilisant des termes concis et précis "mon père t'invite à venir le voir ". En dépit de sa décence remarquable, elle a été claire et nette Pas d'indécision de sa part, pas le moindre signe de bégayement ou d'embarras .C'est une fille propre, saine et correcte .Généralement la jeune fille, de part sa nature, ne se sent pas à l'aise quand elle rencontre des hommes ou quand elle parle avec eux, mais ici le cas est différent. Nous sommes en présence d'une fille qui est sûre d'elle-même, sûre de sa pureté, de sa chasteté, une fille imperturbable qui, en parlant ne laisse pas de sous-entendus qui risquent d'attirer, de séduire ou d'exciter. Non, c'est une personne qui parle sans ambiguïté, sans détours, qui va droit au sujet sans amplification.

A tous ceux qui ne supportent pas ces charges et responsabilités, à ceux qui trouvent que le Mahram n'est, somme toute, qu'une servitude insupportable et une chaine lourde, à ceux qui veulent se libérer de la vertu et se débarrasser des valeurs nobles, je vous invite à une réflexion, à une méditation sur les ordres d'Allah concernant ce qui est bon et ce qui est mauvais pour nous. C’est une invitation sincère et un conseil pour aller aux sources de la religion et aux germes du bien.

Je vous transmets les chuchotements du cœur d'une femme qui pleure sur la situation déplorable de sa sœur musulmane, lâchée par son proche tuteur, délaissée par son cher Mahram qui l'a abandonnée à elle-même, à ses caprices et à sa propre responsabilité. La voilà donc qui agit à tort et à travers, entrain de tourner sa casaque, après s'être devenue une proie facile à tout homme sans scrupules qui exploitera sans vergogne sa faiblesse ou à tout imbécile sans foi ni loi qui lui fera monter un bateau comme on dit.

Une femme sans Mahram ressemble à un oiseau sans plumes qui, à chaque fois qu'il monte en haut, tombe en bas. C'est aussi une proie facile, un gibier isolé qui, plus il s'isole et s'éloigne plus ses chasseurs deviennent nombreux, ses chercheurs aussi, plus ses défenseurs diminuent, ses protecteurs aussi.

Sans tuteur, la femme ressemble à cette bouchée qui tombe avant d'arrivée à destination, à ces bobonnes découvertes et sur lesquelles s'agglutinent les mouches. C’est également un objet sans valeur, un commerce stagnant où les prix sont au rabais et les demandes presque rares. C'est une maison sans piliers, un navire sans capitaine exposé aux vents déchainés et aux vagues violentes.

Grande et belle est cette religion ! Qui d'autres qu'elle a si bien pris grand soins de la femme qu’elle a préservée. Parmi les plus grandes faveurs quelle lui a accordées il y a le fait quelle a fait de l'homme son tuteur. Allah n’a-t-Il pas dit (sens du verset) :" Les hommes ont autorité sur les femmes…."(Coran 4/34).

Une parente à moi m'a raconté son voyage pour le Hajj où elle était accompagnée par son fils obéissant. Elle en était si fière à cause des services inestimables qu'il lui a rendus avec une dévotion inégalée. Elle décrivait avec force de détails toutes les péripéties de son Hajj où, accompagnées de sa fille, elles étaient toutes les deux très bien servies par ce Mahram et son ami qui ne cherchaient qu'à leur épargner les peines pour les laisser véritablement se reposer.

Voilà un aperçu bref et concis au sujet de l'importance du Mahram dans la vie de la femme et de la femme dans la vie du Mahram.

Enfin je termine avec cette parole d’Allah, exalté soit-Il (sens du verset) : «Il n'appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu'Allah et Son messager ont décidé d'une chose d'avoir encore le choix dans leur façon d'agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s'est égaré certes, d'un égarement évident.» (Coran : 33/36)

Tel est la décision d’Allah et de Son Messager (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam). Personne d’autre n’a plus rien à faire. C’est une décision qui n’est pas susceptible de recours.

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