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L'indulgence (II)

L

Des situations contraires à l'indulgence :

1- La multitude des disputes :

Parmi les conduites contraires à l'indulgence, nous trouvons l'exagération dans les mensonges et les disputes. En effet, Allah, le Très Haut, aime l'indulgence, et il est rapporté, à ce sujet que :

«L’homme le plus haï d’Allah est le menteur qui passe son temps à chercher querelle aux autres» (Boukhari)

D'après l'interprétation fournie dans al-Fath : « En disant 'le menteur', il voulait dire que celui qui a une volonté acharnée de dispute avec autrui, tombe souvent dans le mensonge ».

Celui qui manque d'indulgence, verra ses mœurs se dégrader, puis il finira par s'exprimer par des cris ou à s'engager dans des polémiques tout en sachant qu'il a tort ou à soutenir une partie sans être certain de son droit :

«]et celui qui se dispute à propos d’une chose tout en sachant qu'il a tort ne cessera d'encourir la colère d’Allah jusqu’à ce qu’il y renonce […] » (Abou Daoud)

Il est rapporté que : l'homme noble ne s'adonne pas à des discussions futiles.

2- La polémique acharnée :

L'indulgence exige de l'homme de renoncer au fait de s'engager dans des polémiques. Rappelons-nous que la date de la nuit d'al-Qadr est un grand bien dont la nation a été privée à cause du manque d'indulgence entre deux hommes de la nation :

«Je suis sorti pour vous informer de la date de la nuit d'al-Qadr, puis deux hommes se sont disputés, alors je l'ai oubliée» (Boukhari)

Nombreuses sont les bénédictions, les grâces et les victoires dont la nation est privée en temps de querelles. De plus, l'un des principaux traits caractéristiques de l'hypocrite est que : «Lorsqu’il se dispute, il devient injurieux» (Boukhari).

Il ne convient pas que l'homme indulgent se conduise avec intransigeance, s'engage dans des polémiques, s'irrite ou crie, et encore moins devienne injurieux au moment d’une dispute, ce qui signifie d'après Fath al-Bâri : «se détourner de la vérité et la rejeter en recourant à la ruse».

Contrairement à l'esprit d'indulgence, certains coreligionnaires s'engagent dans des discussions futiles concernant des questions politiques, intellectuelles ou des prévisions relevant de l’inconnaissable, puis se quittent en se haïssant mutuellement, c'est là l'une des conséquences de la polémique :

«Nul peuple ne s’est égaré après avoir été guidé qu'à cause du fait qu'il s'adonnait à la pratique de la polémique» (Ibn Mâdjah)

Pour inciter les musulmans à l'indulgence dans les discussions, au renoncement lors d’un désaccord et au refus de la polémique, le Prophète () a promis une demeure au Paradis à quiconque s'abstient de polémiquer :

«Je garantis une maison dans les faubourgs du Paradis à celui qui rénonce aux polémiques même quand il a raison» (Abou Daoud)

Et il ne peut y avoir indulgence et renoncement que si l'homme a raison, ce qui est un acte difficile et qui a une grande rétribution.

3- L'abondance des futilités :

Parmi les conséquences du manque d'indulgence figure le fait que les membres de la nation rivalisent de paroles au point de devenir ainsi une nation de paroles et non d'actes. C'est alors que le temps est perdu dans l’acceptation ou le rejet des opinions, chacun soutenant la sienne. Le Prophète () a interdit d’entraver l'exécution des ordres d'Allah, exalté soit-Il, et de demander ce à quoi l’on n’a pas droit, et il a détesté «que l'on colporte des cancans, que l'on questionne à tort et à travers et que l'on gaspille notre argent. » (Boukhari)

Situations exigeant l'indulgence :

1- L'indulgence lors du djihad : la récompense du combattant ne se réalise que par l'indulgence et la facilité. Il est rapporté :

«Le combat comprend deux formes : quant à celui qui cherche l'agrément d'Allah, obéit à l'imam, donne ce qu’il a de plus précieux, traite son compagnon avec indulgence et évite la corruption, il sera récompensé pour chaque acte et chaque instant (passé dans le combat)» (Abou Daoud : hasan)

D'après al-Bâdjî : « traite son compagnon avec indulgence » signifie le fait d’approuver son partenaire concernant un acte d’obéissance à Allah, d’agréer ses opinions correctes et de ne pas se disputer avec lui, en ce qui concerne les questions de dépense ou de travail».


Epargnons donc notre temps et préservons notre fraternité en répandant l'esprit d'indulgence entre nous et en nous soumettant à la volonté de nos coreligionnaires par recherche de quelque chose de plus précieux.

2- L'indulgence entre époux :

Les effets de l'indulgence se manifestent dans tous les détails de la vie de l'homme. Méditons sur la réponse du Prophète () à son épouse `Aïcha, , lors de son accomplissement du pèlerinage et de la 'Umra. Quand elle eut ses menstruations, elle fut affligée du fait de ne pas pouvoir effectuer la 'Umra. Elle pleura en disant : «Les gens reviendront alors qu'ils auront accompli un pèlerinage et une 'Umra, mais je n'aurai pas accompli ma 'Umra». Djâbir ibn 'Abdallah rapporta que le Prophète () était un homme complaisant. Quand elle désirait quelque chose, il l’aidait à l’obtenir. Il l'envoya en compagnie de `Abd al-Rahmân ibn Abû Bakr pour qu'elle se mette en état de sacralisation à al-Tan’îm. Al-Nawawî a dit : «complaisant signifie ici bienveillant, généreux, doux et indulgent» (Mouslim).

Quelle indulgence que celle dont se caractérisait le Prophète () avec ses femmes dans un endroit aussi rempli de monde et en situation de voyage.

3- L'indulgence avec les personnes auxquelles il prêchait :

Méditez sur l'indulgence du Prophète () lors de sa da'wa : quand il sentit l'odeur de l'ail dans sa mosquée, il interdit aux Compagnons qui en avaient mangé de se rendre à la mosquée. Cette interdiction concernait particulièrement al-Mughîra ibn Chu'ba, qu'Allah soit satisfait de lui, qui a dit : Je me présentai à lui et je lui dis : 'Ô Messager d'Allah! J'ai une excuse. Donne-moi ta main'. Par Allah, je le trouvai indulgent et il me donna la main que j'introduisis dans ma manche jusqu’à ma poitrine qu'il trouva serrée par un bandage. Le Prophète () me dit : 'Oui, tu as une excuse'. Ainsi, il l'excusa quand il vit qu'il avait mangé de l'ail pour se soigner d'un mal. Comme nous avons besoin d’imiter cette indulgence avec ceux qu'on appelle à la voie d'Allah, pour faciliter les choses aux gens et éviter de les dégoûter les gens de l'Islam!

4- La relation entre la patience et l'indulgence :

Le Prophète () définit la foi, comme cela est rapporté dans Sahîh al-Djâmi' en disant : «La foi : c’est la patience et l'indulgence». Il définit donc la foi comme étant le bon comportement avec le Créateur et la créature. Ainsi, il entendait par patience ce qui doit caractériser la relation entre le serviteur et son Seigneur : l'endurance dans l’accomplissement des actes d'obéissance, dans le refus de la désobéissance à Allah et face au destin. Et il voulait dire par indulgence ce qui doit caractériser la relation entre le serviteur et son coreligionnaire, cette relation régie par la complaisance, la souplesse et l'indulgence, la générosité, et la recherche de l'agrément d'Allah, le Très Haut. Le rapport entre les deux est peut-être dû au fait que l'indulgence exige une grande patience et endurance (sens du verset) : «C’est un signe d’une grande sagesse que de faire preuve de patience et de clémence» (Coran 42/43).

Ainsi, soyez indulgents dans votre comportement avec autrui ou quand vous appelez à la voie d'Allah, que vous débattez ou accompagnez quelqu’un ou que vous faites l'objet d’une injustice ou d’un mauvais traitement.

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