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La conversion de Mahdi Baray, l’imam des musulmans américains

 La conversion de Mahdi Baray, l’imam des musulmans américains

Voici l’histoire édifiante de la conversion à l’Islam d’un imam afro-américain racontée par lui-même : « Avant ma conversion j’étais chrétien, j’ai grandi dans mon enfance dans un milieu qui ressemble au système d’apartheid raciste qui existait en Afrique du Sud ; en effet, le racisme institutionnel et la séparation des races ont longtemps été une réalité aux Etats-Unis, cette dernière concernait même le culte, car même en tant que chrétien je la subissais à l’église le dimanche, c’est ainsi que les blancs s’asseyaient dans un endroit et les noirs dans un autre, les blancs nous dénigraient complètement bien que nous étions chrétiens comme eux.
Ce racisme d’Etat traumatisa beaucoup l’enfant que j’étais, il arrivait par exemple que des groupes racistes jettent des pierres sur notre maison car ils refusaient notre présence dans la région. En conséquence de cette enfance douloureuse, je me suis battu tout le long de ma vie pour que soit appliquée la justice sociale ; ainsi, j’ai cherché les idéologies et mouvements qui seraient capables de faire de cette justice sociale une réalité, j’ai donc adhéré au mouvement des droits civiques à l’église, puis à l’ANC en Afrique du Sud, puis à l’idéologie socialiste et d’autres mouvements encore, pour finir, lorsque j’ai commencé à travailler dans le domaine de la musique, et notamment du Rock’n Roll, j’ai pensé que la capitalisme était le meilleur modèle de société.
Même si ces expériences dans ces différents mouvements m’ont appris beaucoup de choses, je continuais à ressentir un immense vide dans mon cœur ; toutefois, ce vide prit fin lorsque j’ai commencé à travailler dans le Rock’n Roll avec des stars de cette musique, j’ai à cette époque gagné beaucoup d’argent et je vivais donc dans le luxe. Malgré cette vie aisée et plaisante, je ressentis à nouveau un vide dans mon cœur.
J’aimerais rappeler qu’à l’époque où j’étais étudiant à l’université, un ami pakistanais m’avait donné une traduction du Coran en anglais, elle était recouverte par un sac en plastique, il me dit à ce moment là : « Ce livre t’aidera à l’avenir, prends-le donc je te le donne, mais en échange promets-moi que tu te laveras les mains à chaque fois que tu voudras le lire, que tu le laisseras dans un endroit propre, que tu n’entreras pas avec dans les toilettes et que tu le laisseras pas traîner par terre ». Je lui ai donc promis de faire ce qu’il m’avait demandé et il m’a remis la traduction du Coran faite par Yûsuf ‘Alî ; j’ai ainsi amené avec moi cette dernière partout où j’allais, et ce, durant sept ans, et même lorsque je travaillais dans la musique il m’arrivait de le lire de temps à autre, mais les paroles qui y étaient écrites ne rentraient pas encore dans mon cœur.
Un jour de l’année 1972, je me suis arrêté dans la rue devant une glace, j’ai commencé à me regarder dedans, je me suis rappelé alors le petit enfant que j’étais et j’ai pensé à ce que m’avaient appris mon père et ma mère, et notamment à être véridique, honnête, respectueux des femmes et pudique, je me rendis compte que j’avais perdu toutes ces vertus et qualités transmises par mes parents, mon cœur était désespérément vide, en fait il désirait quelque chose ardemment, j’ouvris donc ma traduction du Coran et tombai sur la sourate intitulée al-Rahmân, puis je me mis à lire le verset sept de cette sourate qui dit qu’Allah a établi une balance parfaitement juste : « Et quant au ciel, Il l’a élevé bien haut. Et il a établi la balance » (Coran 55/7), à cette lecture je sentis comme des pierres tomber sur ma tête. Je compris alors que la justice que je cherchais ne serait pas apportée par le pasteur Martin Luther King, ni par le révolutionnaire marxiste argentin Ernesto Che Guevara, ni par le leader noir intransigeant Malcom X, ni par aucun autre être humain d’ailleurs, mais par Allah, exalté soit-Il.
Une fois avoir compris cela, je voulus accéder à cette justice absolue en me soumettant totalement à Allah le Miséricordieux ; à ce moment-là je ne savais pas comment dire la profession de foi islamique « il n’y a pas divinité en dehors d’Allah », je me contentai donc de dire : « Ô Allah, je veux devenir musulman ». C’est ainsi que je terminai ma lecture de sourate al-Rahmân, j’y découvris les immenses bienfaits qu’Allah a donné aux hommes et comment nous devons Le remercier pour cela, je me mis alors à pleurer, pas parce que j’étais triste mais parce que j’avais trouvé quelque chose d’extraordinaire, c’est-à-dire l’Islam et je suis musulman maintenant depuis plus de trente ans.
Je dois dire que ce n’est pas moi qui ai trouvé l’Islam, mais c’est Allah, exalté soit-Il, qui m’y a conduit. A ce moment-là il n’y avait pas un endroit aux Etats-Unis où je pus apprendre l’Islam, car l’Islam y était encore extrêmement peu développé, il y avait très peu de mosquées (NdT : la plupart de ces mosquées appartenaient à la secte noire politico-religieuse et racialiste appelée Nation of Islam), j’ai donc commencé à lire des livres, au début de mon apprentissage je prononçais l’arabe avec un très fort accent américain.
Je finis par me rendre au centre islamique de la grande mosquée de Washington, c’était alors le jour de la fête de l’Aïd al-fitr, je ne savais alors ce que signifiait le mot « Aïd », les fidèles se congratulaient et se souhaitaient mutuellement une bonne fête en arabe, je croyais alors qu’ils disaient « Eat mubarak », c'est-à-dire « nourriture mubarak », alors qu’ils disaient « Aïd mubarak ». C’était donc là l’histoire de ma conversion à l’Islam.

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