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Les actes de bienfaisance au temps des Compagnons (II)

Les actes de bienfaisance au temps des Compagnons (II)

Le modèle de Talha ibn ‘Ubaydallah

Parmi les modèles qui se sont rendus célèbres parmi les Compagnons pour leurs actes de bienfaisance il y a celui de Talha ibn ‘Ubaydallah, l’un des premiers à avoir embrassé l’Islam, l’un des dix hommes promis au Paradis et l’un des six membres de la Chûra.
En effet, Talha était surnommé al-Fayyad (le généreux) en raison de sa remarquable générosité. Ainsi, Ahmad a rapporté dans son Kitab al-zuhd d’après ‘Awf et d’après al-Hasan que : « Talha a vendu un terrain lui appartenant à sept cent mille. Cet argent étant resté avec lui toute la nuit, il ne put, par inquiétude, dormir jusqu’à l’aube ».

Dans le Musnad d’al-Humaydî, d’après al-Châ’bî, Djâbir ibn Kubaysa a dit : « J’ai connu de près Talha et je n’ai jamais vu un homme capable de donner autant d'argent sans que cela ne lui soit demandé ».

Abû Na’îm a rapporté dans Al-hilya d’après Talha bin Yahya ibn Talha : « Ma grand-mère Sâdi bint ‘Ûf al-Amiriya m’a raconté – elle était l’épouse de Talha - qu’un jour Talha était venu la voir chez elle et il était tout à fait abattu. Qutayba a dit : « Talha est entré chez moi tout accablé de tristesse. Je lui dis alors : ‘Qu'as-tu ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Ai-je commis une erreur à ton égard’ ? ‘Jamais’! dit-il ‘tu es remarquablement correcte’! Je lui dis alors : « Mais qu’est-ce que tu as alors » ? Il répondit : « Mon argent s’est beaucoup multiplié et j’en suis inquiet » ! Je lui dis : « Ne t’en fais pas, je te propose de le partager entre les autres ». Ma grand-mère continue sa narration : « Il a tout partagé et n’a pratiquement rien gardé ». Yahya ibn Talha raconte : « J’ai demandé au trésorier de Talha de me dire : « Combien cela fait-il » ? « Cela fait quatre cent mille », me répondit-il.

Abû Na’îm rapporte aussi d’après Talha bin Yahya, que Su’da bint ‘Awf a dit : « La recette quotidienne de Talha était de mille et on l’appelait Talha al-Fayyad (le Généreux) ».

Citant de bonnes sources, al-Asma’î rapporte d’après Su’da bint ‘Awf que : « Un jour Talha a dépensé en charité un montant de cent mille et pourtant il lui arrive de ne pas se rendre à la mosquée en attendant de rapiécer ses vêtements ».

On raconte que Talha ibn ‘Ubaydallah (qu'Allah soit satisfait de lui) dut à ‘Uthmân ibn ‘Affân cinquante mille dirhams et que lorsque les deux se sont rencontrés sur le chemin de la mosquée, Talha lui dit : « Ton argent est maintenant prêt tu peux en disposer ».’Uthmân lui répondit : « Je t’en fais cadeau ô Talha, il t’aidera à rester généreux et magnanime ».

Un bédouin venu voir Talha (qu'Allah soit satisfait de lui) chercha à entrer dans ses bonnes faveurs en faisant valoir leur lien de parenté. Talha lui dit : « Personne avant toi n’a fait valoir ses liens de parenté avec moi. Maintenant je t’informe que j’ai un terrain pour lequel ‘Uthmân ibn ‘Affân me propose trois cent mille. Si tu veux tu peux le prendre ou bien je le lui vends et je t’en donne le prix ». Le bédouin dit : « Je préfère son prix ». Alors Talha vendit le terrain à ‘Uthmân et donna son prix au bédouin.


Le modèle de ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf et ses services de bienfaisance

C’est l’un des modèles qui se sont distingués dans le domaine de l’action positive en faveur des pauvres, mais c’est aussi l’un des dix à qui le Prophète () a donné la bonne nouvelle qu’ils seront admis au Paradis. De plus, il fait partie des six membres du Conseil de la Chûra.

Al-Hâkim rapporte d’après Umm Bakr bint al-Miswar que ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf a vendu un terrain à ‘Uthmân à quarante mille dinars et qu’il partagea son prix entre les Banû Zahra, les pauvres parmi les musulmans et les épouses du Prophète (). Ainsi, il en envoya une partie à Aicha qui, surprise, dit alors : « Qui a envoyé cet argent ? » « C’est, lui dis-je ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf ». Elle dit : « Le Messager d'Allah a dit : ‘Seuls seront compatissants envers vous, après moi, les hommes de patience et de persévérance’. Puisse Allah faire boire Ibn ‘Awf du Salsabîl au Paradis ». Dans la version d’Abû Na’îm : « Seuls les justes seront, après ma mort, compatissants envers vous ».

Al-Thahabî a mentionné dans A’lam al-nubalâ` d’après Ibn Luha'a que ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf a laissé en testament un montant de cinquante mille dinars à dépenser pour l’amour d’Allah. Chacun en recevait mille dinars.

Al-Zuhriyî rapporte que ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf a laissé en testament un montant en faveur des Compagnons qui ont participé à la bataille de Badr et ils étaient une centaine. Chacun d’eux a reçu quatre cents dinars. Il y avait parmi eux ‘Uthmân (qui est calife) et qui a pris sa part.

Il parait, selon une autre source, que ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf a laissé en testament mille chevaux à distribuer pour l’amour d’Allah.

Ibrâhîm ibn ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf rapporte que ‘Alî lui a dit le jour de la mort de ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf : « Vas- y maintenant, tu ne fais que récolter les fruits, le plus difficile est déjà fait avant toi ! ».

Al-Thahabî a mentionné dans ses bibliographies d’après Talha ibn Abdullah ibn ‘Awf que les habitants de Médine dépendaient de ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf : il accordait des crédits à un tiers parmi eux, payait les dettes d’un tiers, et donnait à un tiers.

Al-Thahabî a mentionné dans ses bibliographies ce qu’a rapporté Ahmad et d’autres, d'après Anas que ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf, a vu son argent exponentiellement fructifié à la suite de l’émigration et Allah bénir son entreprise au point de posséder tout un convoi de sept cents chameaux portant le froment, la farine et la nourriture. Une fois entré, son convoi fit grand bruit parmi les habitants de Médine. Ayant appris son arrivée, Aicha dit : « J’ai entendu le Messager d'Allah dire : « J'ai vu ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf entrer au Paradis en marchant sur le ventre ». Ayant entendu ceci Ibn ‘Awf dit : « Je ferai tout pour y entrer en position débout ! Alors il donna tout le convoi avec son chargement pour l’amour d’Allah.

Même si certaines références du hadith sont sujettes à caution il n’en demeure pas moins que l'incident est célèbre.

Al-Tirmidhî et al-Hâkim rapportent d’après Abû Hurayra que le Messager d'Allah a dit : « Les meilleurs parmi vous sont les meilleurs pour mes femmes ». En conséquence, ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf leur a laissé en testament un jardin qui a été évalué à quatre cent mille.

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