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Le croyant est comme l’abeille

Le croyant est comme l’abeille

Il y a dans le recueil de l’imam Ahmed un hadith rapporté par ‘Abdallah ibn ‘Amrû dans lequel le Prophète () dit : « Par Celui qui détient l’âme de Mohammed dans Sa main, il est certain que le croyant est comme l’abeille ; lorsqu’elle mange, elle mange de bonnes choses ; si elle donne, elle donne de bonnes choses ; et si elle se pose sur une plante, elle ne la casse pas et ne la détériore pas » (hadith authentifié par al-Albânî).

Quelles leçons peut nous donner l’abeille ?

Le Prophète () a donc comparé le croyant à l’abeille ; toutefois, il ne faut pas comprendre dans ce hadith une comparaison absolue de l’un avec l’autre, c’est-à-dire que toutes les caractéristiques du croyant ne se trouvent pas dans l’abeille, il faut comprendre en fait ici que l’homme est comparé à l’abeille pour ses grandes qualités reconnues comme par exemple le fait qu’elle apporte du bien aux autres et leur profite, c’est ainsi que le croyant se doit de posséder ces qualités pour lesquelles l’abeille est louée. Ainsi, le Prophète () a cité dans ce hadith certaines de ces qualités qu’il nous semble important d’analyser plus en détail, mais il a laissé à ceux qui l’écoutaient le soin de réfléchir aux autres points de comparaison entre ces deux êtres vivants.

Commençons donc par ce avec quoi le Prophète () a commencé, c’est ainsi qu’il () a rappelé parmi les caractéristiques les plus importantes de l’abeille le fait qu’elle mange de bonnes choses, qu’elle donne ou produit de bonnes choses (le miel) et que lorsqu’elle se pose sur une brindille elle ne la casse pas, c’est-à-dire qu’elle ne sème pas le désordre. Il faut bien comprendre que ces qualités de l’abeille sont exactement ce qui la différencie des autres insectes, il n’y a aucun insecte qui produise une chose aussi profitable que ce que produit l’abeille. Par ailleurs, l’abeille est seule à remplir la mission extraordinaire qui consiste à prendre soin des fleurs et des jardins, et ce, avec une infinie douceur, elle est absolument à l’opposé de la sauterelle qui ravage tous les végétaux se trouvant sur son passage, elle ne commet pas non plus les dégâts que peut faire le sarcophage ; l’abeille fait même plus que simplement prendre soin des plantes, elle leur est nécessaire et même vitale en ce sens qu’elle procède à la pollinisation sans laquelle celles-ci ne peuvent se développer.
De plus, l’abeille ne prélève que le nectar des fleurs qui exhalent la meilleure odeur, c’est pour cette raison que le meilleur miel est celui qui est issu des fleurs sauvages des montagnes que l’abeille sélectionne elle-même selon leur exhalation, ce qui n’est pas le cas si les abeilles appartiennent à un apiculteur qui sélectionne pour elles les fleurs à butiner.
Ainsi, il est indéniable que le miel qui sort du ventre de l’abeille est la meilleure des sécrétions de tout le règne animal et de loin la plus bénéfique, c’est pour cette raison que le Noble Coran en fait la louange et qu’Allah, exalté soit-Il, en rappelle les bienfaits.
Comment on l’a déjà fait remarquer, l’abeille ne fait pas partie des insectes qui ravagent ou détruisent comme les sauterelles ou les sarcophages, en outre elle fait tout pour construire ses ruches loin des regards et des mains mal attentionnées qui voudraient nuire à ces constructions.
Il est remarquable également que l’abeille ne pique que si elle est agressée, de plus elle se promène un peu partout, mais si elle voit d’autres êtres vivants, elle essaye de les éviter, elle n’est donc pas comme le sarcophage qui s’excite au moindre mouvement.

Parmi ce que n’a pas rappelé le Prophète (), il y a le fait que l’abeille est connue pour être une grande travailleuse, elle travaille inlassablement et sans cesse à la construction de son alvéole, à l’édification de la ruche et à la protection de sa progéniture, elle est connue en outre pour son courage et son hardiesse, elle n’hésite pas à se sacrifier pour la construction de la ruche, enfin l’une de ses grandes qualités est de savoir travailler en groupe, il n’est pas nécessaire d’entrer dans de grandes explications pour comprendre que cette qualité est aussi essentielle pour les hommes.
En complément de ce qui vient d’être dit, il faut savoir que l’abeille ne semble pas se lasser de travailler, de plus elle travaille en silence sans n’attendre aucune promotion ou élévation au sein de la ruche, elle travaille ainsi avec abnégation jusqu’à la mort.
Il y a évidemment chez l’abeille d’autres qualités et caractéristiques connues des spécialistes de la question, mais le Prophète () a voulu donné des exemples concernant l’abeille connus de tous afin de bien se faire comprendre et aussi pour que les gens méditent et tentent de suivre cet exemple.

Et maintenant, nous allons voir quelles doivent être les qualités du croyant à la lumière de la comparaison avec l’abeille faite par le Prophète ().

Le croyant est quelqu’un de bon :

La source vive de la foi qui coule dans son cœur rejette tout ce qui est ignoble et vil ; si le musulman est bon et que sa source intérieure l’est aussi, alors il devient lui-même une source de bien et le réceptacle des bonnes choses et belles vertus. C’est ainsi que le croyant n’accepte que le bien, le bon et le vrai, ce qu’il gagne est bon, il dépense dans le bien, ses paroles sont bonnes, son travail est bon, ses adorations sont bonnes, ce qu’il mange et boit est bon et ses vêtements sont bons.
Ce croyant mérite qu’au Jour du Jugement les anges lui disent à lui et à ses frères la chose suivante : « Que la paix soit sur vous, vous avez été bons et vécu dans le bien, rentrez donc dans ce Paradis de manière éternelle ». Le Paradis est la maison du bon et du bien, elle a été préparée pour les hommes et les femmes de bien. Le croyant habité par le bien n’accepte que le bien et seules ses bonnes actions sont acceptées.
Le croyant ne confie que des bonnes choses aux autres, à l’instar de l’abeille qui produit le miel si bénéfique aux gens. S’il accompli un travail, il s’applique pour qu’il soit bien et que les gens puissent en profiter. Il n’apprend que des sciences bonnes et dont il pourra faire profiter autrui. Il ne produit en sus que des choses bonnes et bénéfiques.
Ainsi, le croyant est bel et bien comme l’abeille, il ne se jette pas sur ce qui est putride et pestilentiel comme les mouches qui vont sur les pires ordures et autres charognes.
Si le croyant voit un défaut, il essaie de le rectifier ; s’il voit une imperfection, il tente d’y remédier en l’améliorant. En fait, il ne passe pas son temps à comptabiliser les erreurs des autres, il n’en fait pas le but de sa vie, comme l’abeille il doit construire et non détruire, il ne doit en aucun cas perdre son temps avec le commérage cherchant à connaître les erreurs commises par les uns ou les autres. Et si par inadvertance il est informé de ces erreurs, il n’en fait pas le centre de sa vie ni son seul et unique passe-temps, bien au contraire cela doit rentrer dans une oreille et sortir par l’autre, il doit en d’autres termes passer directement à autre chose, exactement comme l’abeille qui délaisse une fleur sans parfum pour aller vers une autre exhalant une bonne odeur.
Nous avons vu dans le hadith que si l’abeille se pose sur une brindille, elle ne la casse pas, car celle-ci est des plus légères et se déplace avec une grande agilité, tel doit être également le croyant. En effet, si ce dernier tente de régler un problème, il ne vient pas avec ses gros sabots semant plus de désordre encore et aggravant la situation, mais bien au contraire il fait tout pour se poser sur les « brindilles » de ces difficultés à la manière de l’abeille, c’est-à-dire avec légèreté et souplesse, et il règle le problème à la manière dont l’abeille butine le nectar des fleurs c’est-à-dire installée délicatement sur leurs brindilles et évitant de les abîmer. Et lorsque que l’abeille a obtenu ce qu’elle voulait, elle se retire en douceur laissant la plante comme elle l’avait trouvée et même dans un meilleur état étant donné la pollinisation effectuée en contre partie par l’abeille ; ainsi, telle l’abeille, quand le croyant s’occupe de régler une affaire ou un problème, la situation est toujours meilleure après l’action de ce dernier qu’avant, et telle l’abeille, le croyant ne corrompt pas et n’aggrave pas une situation qu’il laisse derrière lui. C’est donc ainsi que doit être le croyant, son action est toujours bénéfique, positive et profitable aux autres.
De plus, il est important de dire que le croyant se doit d’être aussi patient que l’abeille et comme elle il doit être déterminé et résolu, il ne se laisse pas dominé par les événements mais c’est lui qui les domine, il ne les subit pas mais les maîtrise.
Par ailleurs, le croyant, comme l’abeille, aime le collectif et faire partie d’un groupe, la fraternité et la solidarité le rendent plus fort, il sait s’appuyer sur ses frères et il est réconforté par le sentiment d’être soutenu par ceux qui comme lui aiment faire le bien, il voit en eux l’espoir de la Oumma, il sait travailler avec ses semblables et ne s’en lasse absolument pas, exactement comme l’abeille. Le croyant, comme l’abeille, peut, pour l’intérêt du groupe, sacrifier ses plaisirs, son temps, son énergie ou encore sa propre vie.
Parmi les autres caractéristiques de l’abeille il y a le fait que celle-ci n’est agressive que dans le cas où elle est elle-même agressée et que quelqu’un la menace ou menace l’intégrité de sa ruche, c’est donc ainsi que le croyant doit également se comporter. En outre, comme elle, il doit consacrer le plus clair de son temps à travailler sans se laisser divertir par des futilités et en se plaçant au-dessus de tout commérage, il ne s’occupe pas des choses viles et négatives.
Notons aussi que le croyant se doit d’être pacifique, calme, suivant paisiblement son chemin, adorant son Seigneur et appelant à Sa religion, de même qu’il ne fait de mal à personne. Si le croyant voit des gens faire le bien, il les rejoint pour faire le bien avec eux ; s’il voit des gens de science, il fait tout pour recevoir leur enseignement ; s’il voit des gens faire des efforts dans la voie d’Allah, il les imite ; s’il voit des gens se remettre en question pour s’améliorer, il en fait de même ; s’il voit un bien à sa portée, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour l’attraper, si quelqu’un lui est hostile ou l’agresse, il lui montre les dents et sait l’intimider ; enfin, si le croyant n’est pas un fourbe, le fourbe ne peut se jouer de lui.
En guise de conclusion, nous voulons faire quelques remarques qui nous semblent essentielles. D’abord, notons que, chose étonnante, certains individus détestent les abeilles et le miel, en général ces derniers sont des êtres malades, maladie qui met dans leur palais une amertume si forte qu’elle donne au miel qu’ils mettent dans leur bouche le goût de la coloquinte, ces individus ne voient dans l’abeille qu’un vulgaire insecte parmi d’autres, ils sont en sus incapables de percevoir les bienfaits de cette dernière, par conséquent ils nourrissent à son égard une certaine hostilité. Eh bien certaines personnes ont le même comportement à l’égard des croyants, celles-ci ont une vision des choses totalement inversée, le bien leur apparaît comme le mal, la vérité comme le faux, la lumière comme l’obscurité et la foi a dans leur bouche le goût de l’amère coloquinte. En fait, rien ne peut guérir ces malades si ce n’est Allah qui Seul a le pouvoir de leur ouvrir les yeux pour leur faire voir la réalité de l’abeille et la beauté lumineuse de la foi.
Nous avons dans ce modeste article sans prétention présenté une seule sagesse émanant d’un seul hadith du Prophète (), et si nous avions voulu évoqué tout ce que le Coran et la Sunna ont dit au sujet de l’abeille, nous aurions dû en écrire des pages et des pages ; toutefois, il est incontestable que l’unique exemple que nous avons donné ici est plus éclairant que des milliers de témoignages.

Source : Ridâ Ahmad Samdî ; traduction Islamweb.

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