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Jugement sur des choses relevant de l'Inconnaissable

Question

Salam alaykum, Celui qui dit ce genre de phrases, commet-il une faute en parlant de ce qu'il ne sait pas ? Exemple : j'ai vu une jeune fille embêter un enfant et ensuite elle s'est fait mal. Et sa maman lui a dit en rigolant 'Allah t'a puni car tu as voulu lui faire du mal' Ou encore une personne qui dit : Allah m'aime car il m'a préservée de faire telle ou telle chose. Ou encore dire dans ses invocations : Allah c'est par ton amour que j'accomplis ces bonnes actions (sans être sûre qu’Allah nous a inspiré cela par Son Amour, ce qui paraîtrait logique au premier abord mais qui reste du domaine de l'Inconnu car Seul Allah Sait parfaitement les choses). Ces situations sont-elles des pêchés ? Même si elles sont dites dans un contexte d'espoir ou même si elles sont des paroles de supposition auxquelles on ne croit pas forcément ... En espérant avoir été claire Merci d'avance pour votre attention et le temps que vous nous accorder.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Il est probable que la personne qui prononce ces paroles confonde le jugement général et le jugement particulier et ne fasse pas la différence entre les deux. Les désobéissances ont un impact sur les châtiments comme l’a dit Ibn al-Qayyim dans le livre Al-Dâ’ wa al-Dawa’ (la maladie et son remède) : « Il convient de savoir que les péchés et les désobéissances sont nuisibles. Il est impératif qu’elles aient des effets nuisibles pour le cœur tout comme les poisons ont des effets nuisibles pour le corps selon des degrés différents de nuisances. Les maux et les maladies qui se trouvent dans ce bas monde et dans l’au-delà ne sont-ils pas la conséquence des péchés et des désobéissances ? »
Cependant, ce jugement général ne nous permet pas d’être catégoriques concernant un jugement particulier à savoir qu’un châtiment précis a lieu en raison d’un péché précis.
Cela vaut également pour le jugement général qui consiste à dire qu’Allah, exalté soit-Il, a lié Son amour dans Son Livre et dans la Sunna de Son Messager () à des caractéristiques et à des œuvres comme le fait qu’Il aime les repentants, les pieux, les endurants, ceux qui placent leur confiance en Lui et autres. Il ne nous est pas permis d’être catégorique quant au fait qu’Allah, exalté soit-Il, aime une personne précise en raison du fait qu’elle se soit repentie. Cependant nous espérons que cela soit le cas mais nous n’en avons aucune certitude car il se peut par exemple qu’elle ne soit pas sincère dans son repentir. Tout comme nous ne pouvons pas être catégorique quant au fait qu’Allah n’aime pas une personne qui ne fait pas certains actions pieuses, mais nous craignons cependant que ce soit le cas.
Par ailleurs, soit cette personne a prononcé ces paroles sans être certaine de ce qu’elle avançait, soit elle était catégorique.
Dans le cas où elle estime qu’un châtiment précis a eu lieu en raison d’une mauvaise action précise, qu’Allah ne l’aime pas parce qu’Il l’a empêché de faire telle acte d’adoration ou encore qu’Allah, exalté soit-Il, l’aime car Il lui a facilité l’accomplissement d’œuvres pies, alors elle ne commet pas de péché, même s’il est préférable qu’elle évite ce genre de généralité dans ses propos.
Par contre, si elle dit cela avec certitude et de manière catégorique, alors cela fait partie de l’Inconnaissable (Ghayb) dont il n’est pas permis de prétendre la connaissance. Le fait d’affirmer de manière catégorique qu’un châtiment précis a lieu à cause d’un acte précis ou qu’Allah, exalté soit-Il, aime une personne en raison d’actes précis fait partie des choses que seul Allah connaît et cela est semblable à la question concernant l’acceptation des œuvres. Nous ne pouvons certifier qu’Allah, exalté soit-Il, a accepté une prière ou une aumône précise venant de nous. Ibn 'Abd al-Barr a rapporté dans al-Tamhîd qu’un homme vint demander de l’argent à Ibn 'Umar. Ce dernier dit à son fils : « Donne-lui un dinar. » Son fils lui dit alors : « Ô mon père, Allah a accepté ton œuvre. » Ibn 'Umar lui répondit : « Si je savais qu’Allah avait accepté de moi ne serait-ce qu’une seule prosternation ou un seul dirham en aumône, rien ne me serait plus cher que de mourir. Sais-tu de qui Allah accepte les œuvres ? Il accepte les œuvres des pieux. » Ibn 'Abd al-Barr dit ensuite : « Lorsqu’une personne demandait à Ibn 'Umar et à Sa'îd ibn al-Musayyib : “Quelle prière Allah a accepté de moi ?” Chacun d’entre eux répondait en disant qu’il n’en avait aucune connaissance et que cela relevait de la science d’Allah. »
Ainsi, si la personne qui prononce ce genre de parole tout en sachant que celle-ci comporte une interdiction qui est le fait d’être certain d’une chose qui relève du Ghayb, ce qu’il ne nous est pas possible de connaître, commet un péché. Allah, exalté soit-Il, dit : « Dis : “Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l'Inconnaissable, à part Allah”. Et ils ne savent pas quand ils seront ressuscités ! » (Coran 27/65)
Nous stipulons comme condition pour qu’il découle de cette parole un péché que l’auteur de celle-ci sache que cette parole est interdite car le savoir est une condition de la responsabilité religieuse et l’ignorance du caractère illicite d’un acte déresponsabilise le pécheur, comme l’indique la parole d’Allah, exalté soit-Il : « […] Et Nous n'avons jamais puni [un peuple] avant de [lui] avoir envoyé un Messager. » (Coran 17/15) Cheikh Ibn 'Uthaymîn (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit dans l’une de ses fatwas : « La personne ignorante est excusée pour ce qu’elle dit ou fait et qui relève de la mécréance ou de la perversion et cela en vertu de preuves du Coran, de la Sunna et des paroles des oulémas. »

Et Allah sait mieux.

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