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Comment concilier le hadith « Jamais ne réussira un peuple qui confie la gestion de ses affaires à une femme. » avec l'histoire de la reine de Saba ?

Question

Salam alaykoum,
Comment concilier le hadith « Jamais ne réussira un peuple qui confie la gestion de ses affaires à une femme. » avec l'histoire de la reine de Saba citée dans le Coran ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Il n'y a aucune contradiction - louanges à Allah - entre le contenu de ce hadith et la royauté de la reine de Saba'. Nous allons vous expliquer cela à travers les points suivants :

Le premier point est que le musulman, face à un texte sans équivoque à propos d’une certaine question, doit s’y tenir ; et s’il trouve ensuite quelque chose d’équivoque, il le rapporte à ce qui est sans équivoque. Telle est la caractéristique distinctive des gens enracinés dans la science. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s'y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclination vers l'égarement, mettent l'accent sur les versets à équivoque cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : "Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur !" Mais, seuls les doués d'intelligence s'en rappellent. » (Coran 3/7)

Ibn Kathîr, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Celui qui rapporte ce qui est équivoque à ce qui est clair et juge selon ce qui n'est pas sujet à équivoque est certes sur la bonne voie alors que celui qui fait l'inverse est sur la mauvaise voie. »

Le deuxième point est qu'en examinant la raison de ce hadith, il apparaît qu'il est lié à l'origine de cette question, qui est de confier à une femme la gouvernance suprême. Abû Bakra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que lorsqu’on informa le Prophète () que les Perses avaient nommé la fille de Khosroès à la tête du pays, il dit :
«Jamais ne réussira un peuple qui confie ses affaires à une femme. ». (Boukhari)
L'indication de l’absence de réussite en cela désigne l'interdiction de lui confier cette gouvernance. C'est pourquoi al-San'ânî a dit : « Ce hadith indique que ne réussira pas un peuple qui confie sa gouvernance à une femme ; et cela leur est donc interdit car ils doivent faire ce qui mène à leur réussite. » (Subul ul-Salâm) D’ailleurs certains savants rapportèrent l’unanimité à propos de l'interdiction de confier la gouvernance suprême à une femme.

Le troisième point est que le fait que la reine de Saba' ait été investie de la gouvernance suprême est une pratique de mécréants et qu'il n'est donc pas permis de s'en servir comme argument. Le Coran ne fit pas l'éloge de cette pratique et l'on ne peut donc pas en déduire qu'il est permis de confier la gouvernance suprême à une femme. al-Alûsî a dit dans son exégèse : « Ce verset n'indique en rien qu'il est permis à une femme d'être reine et la pratique d'un peuple mécréant n'est en aucun cas un argument dans ce genre de questions. »

Le quatrième point est qu'il n'est nullement rapporté que Sulaymân () approuva la royauté de la reine de Saba' ; et même s'il l'avait fait et si cela avait été permis dans sa Législation, cela ne contredit en rien notre Législation islamique, car tout prophète avait sa Législation et ses Règles. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « [...] A chacun de vous Nous avons assigné une Législation et un plan à suivre. [...] » (Coran 5/48) Par conséquent, ce qui, dans sa Législation va à l'encontre de notre législation islamique, n'est pas accepté.

Le cinquième point est que le fait que ce qui a été rapporté à propos de certaines reines qui ont réussi dans leur gouvernance, comme Balqîs, ne contredit en rien le principe de base mentionné dans le hadith, car il s'agit de quelque chose de rare, et les choses rares n'ont pas de verdict et ne contredisent en rien une règle générale. Salmân al-'Awda a dit : « Les exemples sont nombreux, telles Golda Meir, Thatcher, Victoria, Indira Gandhi... Mais ces noms sont des exceptions qui confirment la règle. » (Hiwâr Hâdî' Ma'a al-Ghazâlî)

Et Allah sait mieux.

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