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Le danger de la mendicité

Le danger de la mendicité

Louange à Allah. Que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur le sceau des Prophètes.

Allah, exalté soit-Il, éprouve le riche par le pauvre et réciproquement. Il dit, exalté soit-Il :

• «C’est Lui qui a fait de vous les successeurs sur terre et qui vous a élevés, en rangs, les uns au-dessus des autres, afin de vous éprouver en ce qu’Il vous a donné » (Coran 6/165)

• « Puis nous fîmes de vous des successeurs sur terre après eux, pour voir comment vous agiriez » (Coran 10/14).

Allah, exalté soit-Il, a imposé aux riches de s’acquitter d’une Zakat sur leurs biens et en a fait un pilier de l’Islam, associée à la prière dans le Coran. Allah, exalté soit-Il, dit entre autres versets :

• « Mais s’ils se repentent, accomplissent la prière et acquittent la Zakat, ils deviendront vos frères en religion » (Coran 9/11)

• « Et accomplissez la prière et acquittez la Zakat » (Coran 2/43, 83, 110 – 4/77 – 24/56 – 73/20).

Le Prophète () a dit :

• « L’Islam est fondé sur cinq [piliers] : attester que nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah, exalté soit-Il, et que Mohammad est le Messager d’Allah ; accomplir la prière prescrite ; s’acquitter de la Zakat ; jeûner le mois de Ramadan ; faire le pèlerinage à la Maison d’Allah pour ceux qui en ont les moyens » (Boukhari et Mouslim) ;

• « On m’a ordonné de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils attestent que nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah et que Mohammad est le Messager d’Allah, qu’ils observent la prière et s’acquittent de la Zakat. S’ils le font, ils auront assuré contre moi leur sang et leurs biens, sauf pour ce qui exige leur combat conformément aux dispositions de l’Islam, et leur jugement incombera ensuite à Allah » (Boukhari et Mouslim).

Quand Abû Bakr devint calife après la mort du Prophète () il combattit des gens qui refusèrent de s’acquitter de la Zakat et dit : « Par Allah, je combattrai ceux qui séparent la prière et la Zakat, car cette dernière est un droit sur les biens. Par Allah, s’ils me refusaient même une corde qu’ils avaient l’habitude de donner en Zakat du vivant du Prophète () je les combattrais pour l’avoir » (Boukhari et Mouslim). Allah, exalté soit-Il, détermine les ayants-droit légitimes de la Zakat et dit (sens du verset) :

« Les sadaqât ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur (en détresse). C’est un décret d’Allah ! » (Coran 9/60).

Le mérite de l’aumône :
Allah, exalté soit-Il, encourage les riches à faire l’aumône, en plus de la Zakat obligatoire, et dit :

• « Allah anéantit l’intérêt usuraire et fait fructifier les aumônes. Et Allah n’aime pas le mécréant pécheur » (Coran 2/276) ;

• « Vous n’atteindrez la (vraie) piété, que si vous faites largesses de ce que vous chérissez » (Coran 3/92) ;

• « Prélève de leurs biens une sadaqa par laquelle tu les purifies et les bénis » (Coran 9/103) ;

• «Et dans leurs biens, il y avait un droit au mendiant et au déshérité » (Coran 51/19).

Ibn ‘Abbâs, qu’Allah soit satisfait de lui et de son père, affirma qu’il s’agissait d’un droit autre que la Zakat. Allah, exalté soit-Il, souligne également que l’aumône ne diminue jamais l’argent, mais qu’elle le fait plutôt fructifier et dit, entre autres versets :

• « Et toute dépense que vous faites [dans le bien], Il la remplace » (Coran 34/39) ;

• « Et tout ce que vous dépensez de vos biens dans les bonnes œuvres vous sera récompensé pleinement » (Coran 2/272).

Le Prophète () a aussi dit, entre autres hadiths :

• « L’aumône ne diminue pas l’argent » (Mouslim) ;

• « Ô fils d’Adam, dépense, et l’on dépensera pour toi » (Boukhari et Mouslim).

Exhortation à dépenser et à éviter l’avarice :

L’Islam exhorte ceux qui ont de l’argent à dépenser et à s’acquitter de la Zakat, et les met en garde contre la lésine. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :

« Que ceux qui se montrent avares des biens qu’Allah leur a généreusement octroyés ne s'imaginent pas que cela soit à leur avantage. C'est, au contraire, un malheur pour eux, car, le Jour de la Résurrection, ils porteront comme un carcan au cou les biens qu'ils auront amoureusement accumulés.» (Coran 3/180).

Le Prophète () a dit :

« Il n’y a pas un jour qui se lève sur les serviteurs d’Allah sans que deux Anges ne descendent. L’un des deux dit : 'Ô Allah ! Accorde quelque chose de meilleur à celui qui dépense son argent !'. Quant au second, il dit : 'Ô Allah ! Inflige une perte à l’avare !' » (Boukhari et Mouslim).

Le Prophète () qui ne repoussait jamais celui qui lui demandait son aide, a également dit :

« Que celui qui a un excédent de provisions en donne à celui qui n’en a pas du tout » (Mouslim) ;

«Mettez-vous à l’abri de l’Enfer, ne serait-ce qu’en faisant l’aumône d’un morceau de datte » (Boukhari et Mouslim).

Djâbir, qu’Allah soit satisfait de lui, dit : « Jamais le Prophète () ne disait 'Non' à celui qui lui demandait quelque chose » (Boukhari et Mouslim).

Les pauvres doivent s’abstenir de quémander :
En revanche, l’Islam incite les pauvres à s’abstenir de quémander, à se contenter de peu et à éviter la mendicité. Allah, exalté soit-Il, dit :

« … Et que l’ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier – tu les reconnaîtras à leur aspect – Ils n’importunent personne en mendiant » (Coran 2/273).

Le Prophète () a dit :

• « Sachez que celui qui tâche de préserver sa dignité et s’abstient de quémander, Allah préservera sa dignité. Celui qui se passe des gens, Allah satisfera ses besoins » (Boukhari et Mouslim) ;

• « N’importunez pas les gens en mendiant, car par Allah, la chose que l’on me demande et que j’accorde contre mon gré sera dépourvue de bénédiction » (Mouslim) ;

• « L’homme qui ne cesse pas de quémander viendra le jour de la Résurrection sans le moindre morceau de chair sur le visage » (Boukhari).

Thawbân, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta que le Prophète () dit : « Celui qui me garantit qu’il ne demandera rien aux gens, je lui garantis le Paradis ? ». Thawbân répondit : « Moi ». Et effectivement il ne demandait rien à personne [Abou Daoud (al-Albânî : Sahîh)].

Les catégories de personnes autorisées à mendier :

Certes, le nécessiteux est autorisé à mendier, puisqu’Allah, exalté soit-Il, dit : « Et dans leurs biens, il y avait un droit au mendiant et au déshérité » (Coran 51/19). Mais ceux qui ont l’habitude de solliciter les gens pour augmenter leur richesse, le Prophète () les a décrits en disant :

« Quiconque demande de l’argent aux gens sans être vraiment pauvre, mais seulement par avidité, demande des braises, qu’on lui donne peu ou beaucoup » (Mouslim).

Et il a également dit () :

« La sollicitation des gens n’est permise qu’à l’une de ces trois personnes : un homme qui se charge de payer une rançon pour mettre fin à une querelle (s’endette pour réconcilier les gens). Celui-ci peut demander assistance jusqu’à ce qu’il ait la valeur de la rançon puis il doit s’arrêter de demander ; un homme dont les biens ont été frappés d’une calamité. Celui-ci a le droit de demander assistance jusqu’à ce qu’il retrouve de quoi vivre. Et un homme qui souffre d’une disette dont témoignent trois sages de son peuple. Il lui est alors permis de demander assistance jusqu’à ce qu’il puisse subvenir lui-même à ses besoins. A part ces trois personnes, ce qui est obtenu en sollicitant les gens sera un gain frauduleux illicite » (Mouslim).

Et il a dit () de la Zakat : « Elle est une expiation des péchés des gens et une purification de leur argent » (Mouslim).

De l’interdiction de demander de l’argent aux gens par avidité :
Le Prophète () a mis en garde contre la mendicité et a dit :

« Le misérable n’est pas celui qui fait le tour de la ville en mendiant et qui se contente d’une ou deux bouchées, ou d’une ou deux dattes. Mais c’est celui qui n’a rien pour satisfaire ses besoins, qui cache si bien sa pauvreté que personne ne la remarque pour lui faire l’aumône et qui ne va pourtant pas tendre la main aux gens » (Boukhari et Mouslim).

C’est là le déshérité qui s’abstient par pudeur de solliciter les gens et duquel Allah, exalté soit-Il, dit : « Et dans leurs biens, il y avait un droit au mendiant et au déshérité » (Coran 51/19). Le Prophète () a dit :

• « Certes est bienheureux celui qui a embrassé l’Islam, qui a tout juste de quoi vivre et qui se satisfait de ce qu’Allah lui a donné » (Mouslim) ;

• « Celui qui, touché par le besoin, s’adresse aux gens pour l’en sortir ne sera pas satisfait. Par contre, celui qui, touché par le besoin, s’adresse à Allah, Allah finira par combler son besoin tôt ou tard » (Abou Daoud et al-Tirmidhî) ;

• « Si tu demandes quelque chose, demande-le à Allah. Si tu implores assistance, implore l’assistance d’Allah » [al-Tirmidhî (al-Albânî : Sahîh)].

Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : «N’est-ce pas Lui qui répond à l’angoissé quand il L’invoque, et qui enlève le mal » (Coran 27/62). Fustigeant la mendicité et les mendiants, le Prophète () a dit :

• « A chaque fois qu’un serviteur se mettra à mendier, Allah lui enverra la pauvreté » [al-Tirmidhî (al-Albânî : Sahîh)] ;

• «Comme il est malheureux, l’esclave du dirham, du dinar et des vêtements de luxe ! S’il en obtient, il est content et s’il en est privé, il s’indigne » (Boukhari) ;

• « Il est préférable pour l'un d'entre vous de porter du bois sur son dos (moyennant salaire) que de demander de l’argent à quelqu’un qui peut lui donner ou refuser » (Boukhari et Mouslim);

• « La main qui donne vaut mieux que celle qui reçoit » (Boukhari et Mouslim).

Ils importunent les gens en quémandant :

L’Islam encourage les riches à dépenser pour la cause d’Allah, exalté soit-Il, et incite les pauvres à s’abstenir de solliciter les gens ; néanmoins, la plupart des quémandeurs ne le font pas et demandent l’aumône avec insistance, jusqu’à ce que les gens la leur donnent ou les rabroue, bien qu’Allah, exalté soit-Il, dise : « Quant au demandeur, ne le repousse pas » (Coran 93/10).

Si les gens leur en donne, les voilà contents, mais s’ils ne leur en donnent pas, ils les insultent, alors qu’Allah, exalté soit-Il, pourvoit aux besoins de Ses serviteurs et dit : « Il n’y a point de bête sur terre dont la subsistance n’incombe à Allah » (Coran 11/6). Ces subsistances ont été prédestinées à l’homme, alors qu’il était encore un embryon dans les entrailles de sa mère. Allah, exalté soit-Il, dit : « Que de bêtes ne se chargent point de leur propre nourriture ! C’est Allah qui les nourrit ainsi que vous » (Coran 29/60).

Ces miséreux – hommes et femmes, jeunes et vieillards – prennent place aux portes des mosquées pour que ceux qui y entrent ou qui en sortent leur donnent l’aumône, sans pour autant accomplir la prière ! Certains y entrent même pour solliciter un à un les gens qui prient et pour chercher à les apitoyer en jurant parfois de manière mensongère. Ce sont ceux-là que la Charia fustige, car ils n’ont pas la pudeur qui les empêche de quémander et qui les amène à se contenter de ce qu’ils possèdent.

Ceux-là ont plus confiance dans ce qu’il y a dans les poches des serviteurs d’Allah que dans les Trésors d’Allah, exalté soit-Il. Voilà pourquoi ils sollicitent les gens et non pas Allah, exalté soit-Il, car ils en sont éloignés. Ils n’estiment pas Allah, exalté soit-Il, à Sa juste valeur, ni ne L’adorent comme il se doit. Et s’ils Lui avaient demandé une chose, Il la leur aurait donnée, car Il dit, exalté soit-Il :

• « Recherchez votre subsistance auprès d’Allah » (Coran 29/17) ;

• «Si les habitants des cités avaient cru et avaient été pieux, Nous leur aurions certainement accordé des bénédictions du ciel et de la terre » (Coran 7/96) ;

• « S’ils avaient appliqué la Thora et l’Evangile et ce qui est descendu sur eux de la part de leur Seigneur, ils auraient certainement joui de ce qui est au-dessus d’eux et de ce qui est sous leurs pieds » (Coran 5/66) ;

• « En vérité, c’est Allah qui est le Grand Pourvoyeur, Le Détenteur de la force, l’Inébranlable » (Coran 51/58).

Quiconque rencontre ces mendiants et les gens de leur genre doit leur faire connaître les moyens susceptibles de leur apporter leur subsistance, et qui consistent à invoquer Allah, exalté soit-Il, à demander Son pardon, à s’en remettre à Lui, à faire preuve de piété et de certitude, après avoir recouru aux facteurs susceptibles de pourvoir à leurs besoins. Allah, exalté soit-Il, dit :

• « Et votre Seigneur dit : 'Appelez-Moi, Je vous répondrai' » (Coran 40/60) ;

• « Et quand Mes serviteurs t’interrogent sur Moi… Alors Je suis tout proche : Je réponds à l’appel de celui qui Me prie quand il Me prie » (Coran 2/186) ;

• « Implorez le pardon de votre Seigneur, car Il est grand Absoluteur, pour qu’Il vous envoie du ciel, des pluies abondantes, et qu’Il vous accorde beaucoup de biens et d’enfants, et vous donne des jardins et vous donne des rivières » (Coran 71/10-12).

Le Prophète () a dit :

« Si vous vous en remettez à Allah comme il sied, Il vous apportera votre subsistance comme Il l’apporte aux oiseaux qui partent le matin le ventre creux et rentrent le soir repus » [al-Tirmidhî (al-Albânî : Sahîh)].

Allah, exalté soit-Il, dit :

« Et quiconque craint Allah, Il Lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Allah, Il [Allah] lui suffit » (Coran 65/2-3).

Parfois, on peut être contraints de leur faire l’aumône pour se mettre à l’abri de leur méchanceté. Dans ce cas, il faut leur donner juste de quoi éviter leurs torts, et ceci est considéré comme une aumône payée sous la contrainte. Par ailleurs, le Prophète () ne repoussait jamais celui qui lui demandait quelque chose (Boukhari). Et celui qui ne veut pas leur donner une aumône doit les éloigner de lui avec douceur.

Et la dernière de nos invocations est : Louange à Allah, Seigneur de l’univers.

Par : Hasan Ibrâhîm Hidjâb

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