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Sens de l'expression : Hasbunâ Allah wa ni’ma al-Wakîl

Question

Assalamu Alaykum, J’entends beaucoup des frères dire des fois à d’autres, dans un moment d’injustice, hasbia allah wa nima wakil fi : ensuite dit le nom de la personne. Cette expression est-elle correcte ? Est-il correct de pardonner à un frère mais de couper la relation sauf le salam bien sûr ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

La parole « Hasbunâ Allah wa ni’ma al-Wakîl (Allah nous suffit, Il est notre meilleur garant) » est une évocation tirée des Textes ; elle a une grande utilité et un impact considérable. Cela en raison du fait qu'elle renvoie au fait de se remettre en toute chose à Allah et d’affirmer sa confiance totale en Lui. Ibrâhîm, , prononça cette évocation lorsqu’on le jeta au feu ainsi que Mohammed () et ses Compagnons lorsqu’on est venu leur dire que les gens s'étaient rassemblés contre eux et qu'ils devaient les craindre. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Certes ceux auxquels l'on dit : "Les gens se sont rassemblés contre vous ; craignez-les." - cela accrut leur foi - et ils dirent : "Allah nous suffit ; Il est notre meilleur garant." » (Coran 3/173).

Al-Qurtubî a dit : « Les oulémas déclarèrent : "Lorsqu'ils confièrent leurs affaires à Allah et que leur cœur s'en remit à Lui, Il leur accorda quatre types de récompenses : Son bienfait, Sa grâce, l'éloignement du mal et Sa satisfaction. Il fit ainsi en sorte qu’ils soient satisfaits de Lui et Lui fut satisfait d'eux." »

Ibn 'Abbâs, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, a rapporté que la dernière parole d'Ibrâhîm lorsqu'il fut jeté au feu fut : « Hasbunâ Allah wa ni’ma al-Wakîl (Allah nous suffit, Il est notre meilleur garant). » (Boukhari)

Quant aux paroles de certains qui disent : « Hasbunâ Allah ‘Alâ Fulân (Allah nous suffit contre untel) », il ne s’agit pas d’une invocation ni d’une évocation faite par l’opprimé tirées des Textes de la charia. D'ailleurs, le fait qu'une personne opprimée dise « Hasbunâ Allah wa ni’ma al-Wakîl (Allah nous suffit, Il est notre meilleur garant) » n'est en rien une invocation contre son oppresseur. Il s'agit plutôt d'une recherche d'affermissement et de refuge auprès d'Allah ainsi qu'une demande de protection et de suffisance. Il ne fait certes aucun doute qu'Allah observe Ses serviteurs et qu'Il connaît parfaitement la situation de l'oppresseur et de l'opprimé.

Quant au fait que vous pardonniez à une personne tout en arrêtant de la fréquenter, il n'y a pas de mal à cela tant que vous continuez de la saluer lorsque vous la rencontrez, car la fréquenter n'est pas une obligation et il se peut même que cela soit préférable si vous craignez que des problèmes surviennent entre vous. L'interdiction concerne uniquement le fait que deux musulmans s'ignorent totalement. Ibn 'Abd al-Bar, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit :

« Les oulémas sont unanimes quant au fait qu'il est interdit au musulman d'ignorer son coreligionnaire plus de trois jours sauf s'il craint que le fait de lui parler et de garder contact avec lui corrompra sa religion ou engendrera pour lui une nuisance dans sa religion ou ses affaires séculières. Dans ce cas, il lui est alors exceptionnellement permis de l'éviter. Une bonne séparation vaut parfois mieux qu'une relation nuisible. »

Et Allah sait mieux.

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