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Des pères de famille musulmans désoeuvrés vivant au crochet d'autres musulmans

Question

Assalam alaykum,
Je vous écris, car le site islam religion m'a référé à vous. Que doit-on faire lorsque deux frères avec femmes et enfants ne travaillent pas depuis des années et nous leur proposons de l'aide pour leur déplacement ou encore pour étudier, etc. mais compte sur nous seulement pour recevoir de l'argent sans rien faire. Lorsqu'on leur dit ou offre du travail, ils répondent c'est froid, c'est loin, ce n’est pas bien payé ou les gens abusent. Nous leur fournissons de l'argent pratiquement tous les mois, mais nous avons arrêté et je souhaite avoir un avis religieux pour nous éclairer, car nous souhaitons qu’ils se prennent en main pour subvenir à leurs besoins comme moi alhamdou lillah je le fais pour mes cinq enfants et ma femme.
NB : dans la sourate Ad-Duha, il est dit de ne pas refuser à celui qui demande est-ce que ça s'applique dans leur cas ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Si la situation de ces deux frères est telle que mentionnée, c’est-à-dire qu’ils ne travaillent pas et comptent sur l’argent des autres, ils commettent certes une très mauvaise chose et se privent d’une grande récompense, qui est celle donnée au musulman qui s’attèle à nourrir sa famille.
De plus, le musulman se doit d’éviter de dépendre des autres, car cela lui permet de mieux préserver sa dignité. La Sunna prophétique indique que celui qui donne est meilleur que celui qui reçoit. En effet, Hakîm ibn Hizâm, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :

« La main qui donne est meilleure que la main qui reçoit ; et commence par entretenir ceux qui sont à ta charge. La meilleure aumône est celle qui ne laisse pas son auteur dans le besoin. Quiconque tâche de préserver sa dignité et s’abstient de quémander, Allah préservera sa dignité et quiconque se passe des gens, Allah satisfera ses besoins. » (Boukhari et Mouslim).

Abû Hurayra a rapporté que le Prophète () a dit concernant le bienfait de gagner soi-même sa subsistance :

« Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main ! Il vaut mieux pour l’un de vous de prendre une corde, d'aller ramasser du bois sec de le porter sur son dos, de le vendre et de faire ainsi en sorte qu'Allah le préserve de l'humiliation, que de quémander auprès de gens qui peuvent lui donner ou refuser. » (Boukhari et Mouslim)

Enfin, Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit concernant la vertu de subvenir aux besoins de sa femme et de ses enfants :

« Entre un dinar dépensé pour la cause d'Allah un dinar dépensé pour libérer un esclave, un dinar dépensé en faveur d'un pauvre et un dinar dépensé pour subvenir aux besoins de ta famille, le plus méritoire (ou celui qui entraîne la meilleure récompense) est celui dépensé pour ta famille. » (Mouslim)

Tout cela en sachant qu’il est parfois obligatoire de gagner sa subsistance, dans certaines situations, comme l’ont dit les oulémas lorsque la personne n’a pas de quoi survivre et pour celui qui a des personnes à sa charge. Il faut donc conseiller ces deux frères à la lumière de ce que nous venons de mentionner.

Quant à vous, vous n’êtes pas obligé de subvenir à leurs besoins, même si vous obtenez une grande récompense en le faisant en raison de ce que cela comporte comme bienfaisance et maintien des liens de parenté. Cela peut aussi être la cause de l’accroissement de votre subsistance, car Anas ibn Mâlik, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Deux frères vivaient au temps du Messager d’Allah () ; l’un fréquentait le Prophète () et l’autre travaillait. Celui qui travaillait vint se plaindre de l’attitude de son frère auprès du Prophète () qui lui répondit : "Tu obtiens peut-être ta subsistance grâce à lui." » (Al-Tirmidhî)

Salmân ibn ‘Âmir, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit : « L’aumône que l’on fait au pauvre est une simple aumône et l’aumône faite à un proche compte double : elle compte comme une aumône et comme un moyen de maintenir les liens de parenté. » (Ahmad, al-Tirmidhî, al-Nasâ'î, Ibn Mâdja)

Quant au fait d’arrêter ou pas de subvenir à leurs besoins, vous devez regarder dans laquelle des deux choses réside l’intérêt.

Et Allah sait mieux.

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