Les méthodologies de l’écriture de la biographie du Prophète entre les savants du hadith et les historiens
La biographie prophétique constitue une application concrète et une clarification factuelle des principes de cette religion. Elle relate les actes du Prophète (), illustrant ainsi la mise en œuvre pratique de l'islam. Ces actions prophétiques éclairent la compréhension du Coran. Le Prophète () représente pour nous le modèle par excellence, l'exemple à suivre. Allah a dit à ce sujet : Vous avez, dans le Messager d’Allah, un bel exemple [à suivre] ... (Coran 33/21). La biographie prophétique nous ouvre les voies d'une exploration approfondie de la vie du Prophète (), dans ses moindres détails et subtilités, de sa naissance jusqu'à sa disparition. Elle expose et explicite le Coran d'un point de vue pratique, facilitant ainsi notre compréhension en révélant les causes et les circonstances de la révélation de nombreux versets, ce qui enrichit notre exégèse. Le Docteur ‘Imâd Al-Dîn Khalîl a pertinemment souligné : La biographie de notre Prophète () est une expérience d'une richesse événementielle considérable, une source inépuisable d'enseignements et un matériau historique des plus diversifiés. Aucun chercheur ne peut s'engager dans son étude et son analyse approfondie sans élargir sa perspective et accorder l'attention nécessaire à ses multiples dimensions : l'activité politique, militaire, juridique, spirituelle, tangible et intangible, dogmatique et civilisationnelle.
Les sources de la biographie prophétique
La première source de la biographie prophétique réside dans le noble Coran, qui renferme de nombreux événements des périodes mecquoise et médinoise. Les exemples à cet égard sont si nombreux qu'il serait vain de vouloir les énumérer exhaustivement. À titre illustratif, mentionnons certaines batailles et les événements qui s'y sont déroulés, comme la bataille des tranchées et d'autres. Allah dit : Ô vous qui croyez ! Rappelez-vous les bienfaits d’Allah à votre égard quand des troupes [ennemies] vous sont venues, et que Nous avons envoyé contre elles un vent [violent] et des armées que vous n’avez pas vues. Allah observe parfaitement ce que vous faites. Quand ils vous sont venus d’en haut et d’en bas [de la vallée], et que les regards se sont troublés et que les cœurs sont montés aux gorges, et que vous avez commencé à avoir sur Allah des pensées diverses... alors les croyants furent éprouvés et secoués d’une dure épreuve. (Coran 33/9-11).
Les recueils de hadiths constituent une autre source essentielle de la biographie prophétique. Ils rapportent les paroles, les actes et les approbations du Prophète (), ainsi que ses traits physiques et moraux. Les hadiths abondent en récits le concernant. On les trouve notamment dans les chapitres dédiés au Djihad, aux biographies et aux campagnes militaires, où sont mentionnés les hadiths relatant la prédication du Prophète () et les épreuves qu'il a subies, lui et ses compagnons. De nombreuses batailles et campagnes militaires y sont également consignées.
Une source complémentaire de la biographie prophétique se trouve dans les recueils décrivant la personne du Prophète (), en particulier ses mœurs, sa conduite, ses caractéristiques intrinsèques, ses habitudes et ses mérites. Le plus célèbre de ces ouvrages est celui compilé par l’imam Tirmidhî, intitulé ‘’Al-Shamâ’il Al-Muhammadiyya’’. Viennent ensuite les ouvrages biographiques et les livres d'histoire, de nombreux auteurs et historiens ayant consacré des travaux spécifiques à ce sujet. Ils compilent les événements de sa vie, ses batailles, ses campagnes et l'ensemble de son parcours à travers les différentes étapes de sa prédication et de son existence.
Les premiers rapporteurs des récits de la biographie prophétique sont considérés comme étant ‘Urwat Ibn Al-Zubayr (mort en 94 de l'Hégire), Abân ibn Uthman (mort en 105 H.), Wahb ibn Munabbih (mort en 110 H.), Mohammed ibn Shihâb Al-Zuhrî (mort en 124 H.) et ‘Âsim ibn Omar ibn Qatâda (mort en 130 H.). Puis viennent Moussa ibn ‘Uqba et Mohammed ibn Ishâq, dont l'œuvre a été transmise et épurée par Ibn Hishâm, devenant célèbre sous le titre de la biographie d’Ibn Hishâm. Il y a également l'ouvrage d'Al-Wâqidî, connu sous le nom de Maghâzî Al-Wâqidî. Quant aux auteurs ayant ultérieurement écrit sur ce sujet, ils sont si nombreux qu'il serait impossible de les dénombrer et de les citer ici exhaustivement.
Il est indéniable qu'aucun de ces ouvrages ne saurait se substituer aux autres. Toutes ces références constituent des sources d'étude essentielles pour la biographie prophétique. Elles nous offrent une image vivante et factuelle des qualités et des caractères louables du Prophète (), représentant pour nous une lumière et un guide à suivre, car il est, pour nous tous, notre modèle par excellence. Il est tout aussi certain que l'étude de la biographie prophétique est une composante intégrale de l'étude de la Sunna. Sa vie était guidée par Allah, la révélation primant sur la raison, et non l'inverse. Par conséquent, il n'est pas approprié de soumettre les événements de la Sîra au filtre de la raison humaine, en particulier pour ce qui concerne la révélation et le caractère infaillible du Prophète () dans la transmission de la religion.
Ensuite, l'étude de la Sîra doit viser à en extraire des enseignements, à en tirer des leçons et des morales, dans le but de les appliquer et de les intégrer à notre vie quotidienne. L'objectif ne se limite pas à une simple prise de connaissance de faits historiques ou à leur narration comme s'il s'agissait de récits ordinaires. Il ne convient pas d'aborder l'étude de la Sîra de la même manière que d'autres études historiques. La Sîra constitue le point central autour duquel s'est agrégé le mouvement de l'écriture de l'histoire de l'islam dans la péninsule arabique. Elle est même le principal facteur ayant influencé les événements de la péninsule, puis ceux du reste du monde islamique.
Les méthodologies de l’écriture de la biographie prophétique chez les musulmans
Malgré l’importance de la Sîra, et malgré le fait que bien des auteurs et des historiens s’en soient préoccupés, leurs méthodologies et leurs procédés pour la consigner divergent de l’un à l’autre. Ils ne se tiennent pas tous à la même méthodologie pour ce faire. Au contraire, ils emploient différentes méthodes et lignes de conduite, chacun selon sa spécialité et son domaine. Certains d’entre eux se sont contentés d’une méthodologie via laquelle ils citent simplement les faits et les différents récits qu’ils rapportent de façon chronologique, en les liant les uns aux autres. Et ces récits ne répondent pas tous au même degré d’authenticité. De même, ils ne contiennent aucune analyse des faits pour en tirer des leçons et en déduire ce qui est possible en matière de règles juridiques, de leçons et de morales. L’ouvrage de ‘Urwat Ibn Al-Zubayr est considéré comme un exemple de ce type d’ouvrages. En effet, il a rapporté la Sîra de son père Al-Zubayr ibn Al-‘Awwâm et de sa tante maternelle, la mère des croyants, la femme du Prophète (), Aïcha (qu’Allah soit satisfait d’elle), et il l’a rapportée d’autres compagnons.
D’autres ont eu recours à une méthodologie d’historien pour écrire la Sîra et relater les événements, de façon chronologique, en citant d’abord les événements de la première année, puis de la deuxième, et ainsi de suite. C’est ce qu’ont fait notamment les imams Al-Tabari et Ibn Al-Athîr, mais aussi d’autres savants. D’autres auteurs ont eu recours à une méthodologie analytique. Sans se contenter de relater les faits ou de les citer selon leur ordre chronologique, ils se plongent dans les textes, les méditent pour en tirer des leçons, des morales et des exhortations. Ceci en les liant à leur quotidien. L’objectif étant, en les comparant avec ce qui s’accorde des événements de la vie du Prophète (), de réformer la vie des gens, en se référant à la fameuse citation : Rien d’autre ne pourra réformer les dernières générations de cette communauté si ce n’est ce qui a réformé les premières générations. Parmi les auteurs qui ont eu recours à cette méthodologie, Ibn Qayyim Al-Jawziyya dans son livre Zâd Al-Ma’âd. Il expose d’abord les textes de la Sîra et en valide l’authenticité. Puis il consacre un ou plusieurs chapitres pour en déduire des enseignements et des règles juridiques. Il y a aussi d’autres auteurs qui ont employé une méthodologie fondée sur une thématique précise de la Sîra. Il s’agit de réunir toutes les informations issues des événements en lien avec un thème en particulier pour avoir une idée complète et globale du sujet. C’est le cas de ceux qui ont traité l’aspect éducatif de la vie du Prophète (), ou l’aspect militaire, ou social, ou juridique, ou autre. Exemple de ce type d’ouvrages : celui rédigé par l’imam Tirmidhî intitulé ‘’Al-Shamâ’il Al-Muhammadiyya’’, ou encore Al-Shifâ du cadi ‘Iyâd, relatif aux droits du Prophète (). Citons aussi Al-Khasâ’is Al-Kubra de l’imam Al-Suyûtî, le livre Fiqh Al-Sîra du cheikh Al-Ghazâlî, et un autre ouvrage ayant le même titre a été écrit par Mohammed Said Ramadan Al-Bûtî. De nombreux ouvrages ont été écrits, par le passé et plus récemment, particulièrement pour ce qui est des batailles et de leurs détails. Citons enfin ceux qui ont composé une biographie prophétique sous forme de poème, comme l’a fait Al-Busayrî avec Al-Burda.
Il est certain que la façon dont le Prophète () a conduit sa vie était guidée par la révélation divine. La sagesse qu’il s’est imposée au cours de sa prédication lui a permis de réaliser un succès sans pareil dans un espace-temps très court, ce qui a contribué à ce que l’islam subsiste et que sa prédication se pérennise jusqu’à nos jours.
Les musulmans aujourd’hui ont un grand besoin de renouveler leur lien avec la connaissance de la vie du Prophète (). Les savants portent sur ce sujet une très grande responsabilité puisqu’ils sont les seuls à être capables de tracer les contours d’une représentation exacte de ce que devait être la société musulmane par le biais d’un suivi rigoureux des événements de la Sîra et de la compréhension des motivations de chaque individu au sein de la société musulmane.
Partant, il convient donc que la méthodologie que devraient employer les savants dans ce cadre soit scientifique et authentique, celle des savants du hadith, selon leur terminologie et la science dite du Jarh Wa Al-Ta’dîl, correspondant à la critique des narrateurs, validant ou discréditant leurs récits, cette même discipline qui a initialement été mise en place pour servir les hadiths de la sunna. C’est par la suite qu’elle a été utilisée pour reproduire les événements de la Sîra et de l’histoire de façon plus générale. Dans les ouvrages des historiens, c’est le classement chronologique et thématique des événements qui prime. Alors que dans les ouvrages des savants du hadith, les faits sont parfois présentés de manière moins linéaire parce qu’ils s’imposent de respecter les règles de la narration des récits et de distinguer les chaînes de narrateurs. Il se peut même qu’un même récit soit cité en partie à un endroit et une autre partie dans un autre. C’est ce qui apparaît clairement dans le travail de Boukhari, dans son ouvrage Al-Sahîh, et dans une moindre mesure, dans l’ouvrage du même nom de l’imam Mouslim.
Certains auteurs ont concilié les méthodologies des savants du hadith et des historiens. C’est le cas d’Ibn Ishâq, Khalîfa ibn Khayât et Al-Tabarî. Ils ont su tirer parti de la méthodologie des savants du hadith en s’imposant la citation des chaînes de narrateurs en les compilant, ou en citant celles qui correspondent à une telle thématique en un seul endroit. Alors que les historiens ont, de leur côté, concentré leurs efforts à reproduire le plus grand nombre possible de récits sans s’imposer comme condition l’authenticité de ce qu’ils retranscrivaient. Il leur arrivait même de renvoyer le lecteur vers les chaînes de narrateurs qu’ils avaient mentionnées afin qu’il distingue lui-même celles qui sont authentiques des faibles. Al-Tabarî l’a exprimé en ces termes : Qui te renvoie vers la chaîne de narrateurs t’a confié la responsabilité de juger de son authenticité.
Durant les premiers siècles de l’islam, tous les spécialistes avaient connaissance des chaînes de narrateurs et des hommes qui les composaient. Ils avaient la possibilité de les distinguer et de juger de leur crédibilité. Mais ce ne fut plus le cas dans les siècles suivants. C’est pour cette raison que les ouvrages des historiens qui leur ont succédé ne présentaient aucune chaîne de narrateurs. Nombre d’entre eux ont jugé des récits de la Sîra par le biais de la méthodologie analytique historique et non celle des savants du hadith qui repose sur le jugement du degré d’authenticité ou de faiblesse des chaînes de transmission.
De là, la négligence de la critique des chaînes de narrateurs des récits historiques et le fait de se contenter de la critique de la teneur du récit a rendu certains savants perplexes devant des récits qui semblaient contradictoires, surtout lorsque ces récits concordaient selon des critères rationnels. C’est ce qui eut effectivement lieu avec de nombreux événements historiques et plus précisément ceux en lien avec les débuts de l’histoire de l’islam. C’est ce qui a contraint nombre de savants à revenir à la méthodologie des savants du hadith dans la critique des chaînes de narrateurs. Sans cela, ils seraient restés face à de nombreuses problématiques sans pouvoir les résoudre ou les traiter.
La différence de méthodologie entre les savants du hadith et les historiens
Il y a une grande différence entre le récit d’un hadith et celui des autres faits historiques (Al-Akhbâr). Les hadiths sont le support à partir duquel on déduit des règles de la religion. Ils sont en lien direct avec un des principes fondamentaux de la législation. C’est pour cela que les savants ont été très prudents pour ce qui est des conditions d’acceptation des récits des narrateurs. Alors que pour les récits des faits historiques, s’ils sont très importants comme ceux de la Sîra et d’autres, les critères de validité de ces récits sont moins rigoureux. Il est en effet bien difficile d’appliquer la méthodologie des savants du hadith dans toutes ses étapes aux récits historiques. Ces derniers ne peuvent atteindre le niveau des hadiths pour ce qui est de l’intégrité des narrateurs et de la continuité des chaînes de transmission des récits, sauf pour quelques récits de la Sîra ou des califes bien guidés.
C’est pour cela que les tenants de cette méthodologie ont établi une distinction entre les faits historiques qui ne pouvaient être validés que selon des critères rigoureux et ceux qui pouvaient l’être avec des critères plus flexibles. Ainsi, si le récit fait référence au Prophète () ou à un compagnon (qu’Allah soit satisfait de lui), alors il est obligatoire d’appliquer aux narrateurs du récit des critères de validité rigoureux. Il faudra en faire de même quand un savant remet en cause la crédibilité d’un narrateur qui est avéré. Ceci parce que, comme le stipule la règle : toute personne dont la crédibilité est avérée, on ne peut accepter une critique annulant ce statut qu’avec une preuve claire. Ajoutons à cela ce qui est en lien avec le dogme ou les règles juridiques. Dans ce cas, il est obligatoire de s’assurer de la crédibilité et de l’état des narrateurs et de tous les hommes qui composent la chaîne de transmission du récit. Dans ces deux domaines, le dogme et les règles juridiques, on ne peut accepter les récits que des hommes de confiance capables de transmettre les informations selon les critères de rigueur requis. Mais pour les récits en lien avec d’autres thèmes, on peut accepter des récits avec des conditions plus flexibles. Ce qui ne signifie pas qu’on accepte les récits de gens qui sont connus pour être des menteurs ou dont l’intégrité a été critiquée à juste titre, puisque pour de telles personnes, on ne rapporte tout simplement pas les récits, d’emblée. Ce qu’on entend par des critères plus flexibles est qu’il est possible d’accepter des récits de personnes qui ne rapportent pas forcément les faits de façon très précise, parce que jugées distraites, ou commettant des erreurs, parce qu’elles ont pu changer au cours de leur vie ou faire preuve de confusion, ou pour toute autre raison similaire. C'est également le cas lorsque la chaîne des narrateurs est discontinue, comme dans les récits rapportés sans mentionner le compagnon qui les tient du Prophète (), ou dans un cas analogue. Ajoutons à cela les situations où les juristes sont d’avis qu’il est permis de rapporter des hadiths faibles, notamment pour ce qui concerne les œuvres méritoires et dans d’autres cas, à condition de mentionner clairement la faiblesse du hadith en question.
Partant de là, les tenants de cette méthodologie considèrent qu’il est permis d’accepter les récits historiques jugés faibles. Ils se réfèrent à ce type de récits car ils peuvent éventuellement partager un fond commun avec des hadiths authentiques relatifs au même événement. Il devient alors possible de les concilier avec d’autres récits dont la chaîne de narrateurs est plus solide. Il arrive même qu’ils s’appuient sur ces récits historiques moins fiables pour rendre compte de certains détails qui ne sont pas mentionnés dans les hadiths authentiques. Le Docteur Akram Diya Al-‘Umari fait référence à cela dans son livre ‘’Dirâsât Târîkhiya ‘’. Il affirme que poser comme condition pour accepter les récits historiques les mêmes exigences que pour la validité des hadiths prophétiques relève d’une sévérité excessive. Et le danger qui en résulte n’est pas négligeable. En effet, les historiens ont fait preuve de plus de souplesse pour valider les récits historiques que les savants du hadith, et si nous rejetions leur méthodologie, nous nous retrouverions avec des pans entiers de notre histoire qui seraient vides, creusant ainsi un fossé abyssal entre nous et notre passé.
Néanmoins, la méthodologie des savants du hadith dans la critique des chaînes de narrateurs et des récits historiques restera le moyen le plus sûr de juger de la pertinence des récits apparemment contradictoires. C'est l'outil qui nous aidera le plus à accepter ou à refuser des récits dont la teneur peut paraître confuse ou marginale dans le cadre de l’histoire générale de notre communauté. Par exemple, dans son livre Fath Al-Bârî, le grand savant Ibn Hajar, lorsqu’il doit concilier et juger différentes versions, rejette celles de Mohammed ibn Ishâq s’il les rapporte d’une personne sans déclarer clairement qu’il les tient lui-même d’une chaîne continue. Il écarte également les récits d’Al-Wâqidî car, selon les experts du Jarh Wa Al-Ta’dîl (la critique de l’intégrité des narrateurs), il est considéré comme une personne dont il faut délaisser les récits. À plus forte raison, Ibn Hajar délaisse les récits d’autres chroniqueurs moins fiables qu’eux deux, ceux qui n’ont même pas de récits rapportés dans les recueils de hadiths de la sunna, comme Al-Madâ’inî. Pourtant, il est possible qu’Ibn Hajar se réfère à ces récits et s’appuie sur ces derniers pour étayer son argumentation et valider certains détails, conciliant ces versions avec d’autres plus solides quant à leurs chaînes de narrateurs. Ceci afin de présenter une image de l’histoire qui soit juste et équilibrée.
Ainsi, bien que la méthodologie des savants du hadith ne s’applique pas complètement aux récits historiques, elle n’en demeure pas moins d’une immense utilité, se manifestant par une volonté de recherche de la minutie et une critique constructive. Cette approche a donc apporté une contribution significative, permettant de valider de nombreux faits historiques en se basant sur des principes et des règles scientifiques, loin des passions et des conflits. En réalité, l’Histoire n’est autre qu’un des domaines d’étude de la science du hadith. La méthodologie employée pour valider les faits historiques n’est autre que celle des savants du hadith. D’ailleurs, les historiens les plus célèbres étaient eux-mêmes des narrateurs de hadiths.