Les arbres dans la sunna prophétique
Parmi les projets environnementaux qui sont l’objet de l’attention du monde aujourd’hui, le projet de plantation d’arbres. Les états dépensent des sommes énormes pour ce faire étant donné que des études scientifiques attestent des bienfaits des arbres. De nombreux intérêts résultent des arbres en plus de leur qualité esthétique qui paraît clairement dans les rues des villes. Les arbres contribuent à l’épuration de l’air de toutes sortes de résidus et de pollutions issus de la poussière des usines et des fumées de l’atmosphère terrestre. Les arbres absorbent toutes ces pollutions et les stockent dans leurs feuilles et leurs branches. De même, les arbres débarrassent du dioxyde de carbone et produisent de l’oxygène qu’ils rejettent dans l’air. En plus de cela, les arbres contribuent à la baisse de la température ambiante par le biais de l’ombre qui minimise les effets des rayons du soleil. Mais l’homme profite de bien d’autres choses de l’existence des arbres dans son environnement.
En méditant la sunna prophétique, on trouve des textes mentionnant une relation entre le musulman et les arbres ce qui lui donne une dimension spirituelle. L’arbre est une des créations d’Allah qui, par Sa puissance, est au service de l’homme de façon étonnante. Les preuves à ce sujet sont légion. Par exemple, le tronc d’arbre qui s’est plaint d’avoir été délaissé par le Prophète (), l’arbre appelé Al-Gharqad (Nitraria) qui parlera aux alliés d’Allah. Ajoutons à cela les fois où le Prophète () a donné un exemple en se référant à des arbres pour donner une image de ce qu’il signifiait et faire comprendre des points de la religion. Il a aussi incité à utiliser certains arbres en raison des vertus qu’Allah y a déposées et de la guérison et de la bénédiction qui peut en émaner. Nous nous arrêterons dans ces lignes sur quelques textes de la sunna prophétiques qui font référence à un des arbres qui y est le plus mentionné.
Le palmier :
Le palmier est l’arbre le plus cité dans la sunna. C’est un arbre qu’on retrouve dans l’environnement prophétique et la péninsule arabique. C’est d’ailleurs par cet arbre qu’est décrite la ville de Médine, c’est une ville aux nombreux palmiers, comme cela est rapporté dans le recueil de Boukhari où selon Aisha, qu’Allah soit satisfait d’elle, le Prophète () a dit aux musulmans : On m'a fait voir la cité vers laquelle vous émigrerez, un sol salsugineux, recouvert de palmiers, et situé entre deux terres rocailleuses. Et des fidèles firent leur migration en direction de Médine.
Cet arbre est si noble que le Prophète () a ordonné aux fidèles d’en planter et il en a lui-même planté de sa noble main, comme cela est rapporté dans le Musnad de l’imam Ahmad dans le récit de Salmân Al-Fârisî, dans lequel il est dit : Le Prophète () le racheta pour un certain nombre de dirhams en échange de quoi il devrait planter des palmiers et Salmân devait y travailler jusqu’à donner leurs fruits. Il dit : le Prophète () planta les palmiers sauf un qui le fut par Omar. Tous les palmiers donnèrent des fruits sauf celui-ci. Après avoir demandé qu’avait ce palmier à ne pas donner de fruits, Omar répondit que c’est lui qui avait planté celui-là. Il le déracina puis le planta à nouveau et il donna ses fruits cette année-là.
Dans un hadith rapporté par Boukhari et Mouslim, le Prophète () a comparé le palmier au croyant. Abdullah ibn Dinar rapporte avoir entendu Abdullah ibn Omar dire : le Prophète () a dit : Il y a un arbre dont les feuilles ne tombent pas. Il est comme le musulman. Dites-moi de quel arbre il s’agit ? Les gens pensaient qu’il s’agissait d’un arbre des contrées bédouines, mais Abdullah dit : Je pensais bien qu’il s’agissait du palmier, mais j’avais honte de parler. Les gens lui demandèrent de leur dire quel arbre il visait et lui de leur déclarer : Il s’agit du palmier. J’en parlais à mon père, Omar, et il me dit : Si tu avais dit qu'il s'agissait du palmier, cela m'aurait été préférable à telle et telle chose.
Al-Nawawi explique dans son Sharh Mouslim : Il a comparé le palmier au croyant pour plusieurs raisons : il y a en lui beaucoup de bien, son ombre perdure, ses fruits sont bons, il est tout le temps présent. Dès que ses fruits apparaissent, on ne cesse d’en manger jusqu’à ce qu’ils sèchent. Et même après cela, on ne cesse d’en profiter, de son bois, de ses feuilles, de ses branches, on l’utilise pour faire des poutres, des planches de bois, des bâtons, des cannes, des nattes, des cordes, des ustensiles et autres. Et même la dernière des choses qu’on puisse tirer d’un palmier, le noyau d’une datte, on peut le donner en nourriture aux chameaux, et même le replanter pour en faire de belles plantes dont les fruits ont belle allure. Il y a tant de bien à en tirer et tant de beauté en émane. De même, le croyant est un bien en soi. Il accomplit de nombreux actes d’obéissance, est doté de nobles caractères, il est assidu aux prières, au jeûne, à la lecture du Coran, au rappel d’Allah, à donner l’aumône, à entretenir les liens de parenté et à tout autre acte d’obéissance. C’est ce qui est juste au suet de cette comparaison entre le palmier et le croyant. Des savants ont dit : la similitude est que si on coupe la tête de cet arbre il meurt, comme le croyant, alors que ce n’est pas le cas pour les autres arbres. D’autres ont dit : parce qu’il ne donne pas de fruits avant d’être pollinisé. Et Allah sait mieux ce qu’il en est. Fin de citation.
Tout comme ce hadith expose la bénédiction du croyant, il met aussi en évidence la bénédiction de cet arbre. Il a de nombreuses spécificités et particularités. Il était utilisé pour faire des tapis, les toits des demeures, des piliers, en plus de bien d’autres intérêts qu’il présente.
Le palmier est aussi un des arbres du paradis. C’est même le plus noble de ses arbres comme l’a dit Ibn Al-Qayyim dans son livre I’lâm Al-Muwaqqi’în. Dans le recueil de Tirmidhi selon ‘Amr ibn Shu’ayb, selon son père, selon son grand-père : le Prophète () a dit : Quiconque dit : “Gloire et louange à Allah” se verra planter un palmier au Paradis.
Dans le Musnad de l’imam Ahmad, un homme est venu voir le Prophète () et lui dit : Messager d’Allah, un homme a un palmier qui touche le mur de ma propriété. Dis-lui de me le vendre ou de me le donner. L’homme refusa et le Prophète () insista en disant : Fais-le et tu auras un palmier au paradis. Mais il refusa à nouveau. Sur ce, le Prophète () dit : C’est le plus radin des hommes.
Un autre récit qui indique le mérite du palmier est celui durant lequel le tronc sur lequel s’appuyait le Prophète () pour prononcer ses sermons du vendredi se plaignit une fois qu’il se sépara de lui. On trouve ce récit dans le recueil de Boukhari. Selon Jâbir ibn Abdillah, qu’Allah soit satisfait de lui : Le Prophète (Salla Allah Alaihi Wa Sallam) avait l’habitude de prendre appui sur le tronc de l’un des palmiers de la mosquée au cours de ses prêches du vendredi. Mais une femme des Ansars proposa : ‘’Messager d’Allah, nous pourrions te construire un Minbar ?’’ Il dit : ‘’Si vous voulez.’’ Lorsque le minbar fut installé pour la première fois, et que le Prophète () passa devant le tronc pour se diriger vers le minbar, le tronc se mit à gémir. Le Prophète () descendit du Minbar et le prit dans ses bras et le tronc commença à sangloter comme un enfant que l’on console. Et ceci [par nostalgie] pour ce qu’il entendait auparavant de l’évocation d’Allah et de la Révélation.
Les mérites des fruits du palmier sont nombreux. Une fois l’arbre arrivé à maturité, il donne des fruits mûrs. Et les textes cités précédemment devraient inciter à planter des palmiers en nombre et en prendre soin, faire aimer ses fruits et tirer profits des bienfaits qu’Allah a placés dans cet arbre comme bénédictions et spécificités.