Pourquoi le Prophète semblait être dans le besoin à sa mort ?
Fatwa No: 137432

Question

J’ai entendu dire et j’ai lu selon les oulémas que lorsque le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) est mort, son armure et son épée se trouvaient en gage chez un juif parce qu’il était dans le besoin. Est-ce vrai ? D’après mes connaissances, ‘Uthmân, qu’Allah soit satisfait de lui, le beau-fils du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) était riche ainsi que beaucoup d’autres Compagnons. Pourquoi donc le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) n’a-t-il pas demandé leur aide ? Et pourquoi ne l’ont-ils pas aidé ? Je n’arrive pas à croire une chose pareille. Je vous remercie de m’éclairer à ce sujet en détail.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.

Dans un hadith Sahih rapporté par Boukhari, qu’Allah lui fasse miséricorde, d’après 'Aïcha, , le Prophète () est mort alors que son bouclier était en gage. Elle a dit : Le Messager d'Allah () est mort alors que son bouclier était en gage chez un juif en échange de trente Sâ' d'orge.
Il incitait ses Compagnons à ne pas tendre la main et leur disait : Sachez que celui qui s'efforce de préserver sa dignité et s’abstient de quémander, Allah préservera sa dignité.   [(Boukhari, Mouslim)] Il ne pouvait pas leur interdire une chose et la faire lui-même. Quant au fait qu’ils ne l’ont pas aidé, il se peut qu’ils ne savaient qu’il était dans le besoin. Nous pouvons mentionner ici ces mots de l’imam al-Nawawi, qu’Allah lui fasse miséricorde : Il arrivait par moments que le Prophète () soit aisé, mais il dépensait aussitôt tout ce qu’il avait dans les Å“uvres de bienfaisance car il préférait à lui-même ceux qui étaient dans le besoin. Il était généreux avec ses hôtes et dépensait son argent dans la préparation des expéditions et autres. Ses Compagnons agissaient de même mais en dépit de leur bonté et leur générosité et les cadeaux qu’ils lui offraient, les riches parmi al-Mouhâdjirs (les émigrés) et al-Ansârs (les partisans du Prophète à Médine), qu'Allah soit satisfait d’eux, ne savaient pas nécessairement qu’il était dans le besoin tant il donnait aux autres. Et ceux qui le savaient se trouvaient eux-mêmes dans le besoin. Aucun Compagnon, s’il avait les moyens, aurait manquer d’aller à son secours s’il avait su qu’il était dans le besoin. Mais le Prophète () se taisait. Un jour Abou Talha, qu’Allah soit satisfait de lui, s’est empressé d’aller à son secours en disant : J’ai perçu la faim dans la voix du Messager d’Allah (). Djâbir, qu’Allah soit satisfait de lui, a fait de même. Abou Chouy‘ayb al-Ansâry a préparé de la nourriture et a dit : J’ai vu la faim sur le visage du Prophète (). Il y a beaucoup d’histoires de ce genre. D’ailleurs les Compagnons étaient altruistes et lorsque l’un d’eux apprenait que son ami était dans le besoin il s’empressait de l’aider. Allah, exalté soit-Il, les a décrits en disant (sens du verset) :
…et qui [les] préfèrent à eux-mêmes, même s'il y a pénurie chez eux ... (Coran 59/9)
  … ils sont pleins de compassion entre eux … (Coran 48/29)
Et Allah, exalté soit-Il, sait mieux.

 

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