Comment être animé par la volonté de satisfaire Allah dans tous ses faits et gestes ?
Fatwa No: 255193

Question

Comment faire en sorte que la satisfaction d’Allah soit sincèrement mon seul objectif dans tout ce que je fais et non pas simplement en le prétendant mensongèrement ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

 

Si vous souhaitez que la satisfaction d’Allah soit votre objectif premier et la finalité de vos actes en toute sincérité alors faites en sorte que votre devise soit ce verset : Dis : " Mes prières, mes actes de dévotion, ma vie tout entière et ma mort, sont voués à Allah, Seigneur de la Création auquel je rends, comme cela m’a été ordonné, un culte exclusif et sincère et auquel je suis le premier à faire acte de soumission. " (Coran 6 /162-163).
Il s’agit de se dévouer complétement pour Allah, par tous les sentiments ressentis par le cœur et par tous les actes de sa vie, par la prière et la retraite spirituelle. Par la vie, la mort et les rites liturgiques. Dans la vie qu’on mène et dans ce qui succédera à la mort. Il s’agit de la glorification d’Allah, du monothéisme pur et de la servitude la plus complète. Elle englobe tous ces aspects : la prière, la retraite spirituelle, la vie et la mort. Tout cela doit être accompli exclusivement dans le but de satisfaire Allah. Le Seigneur de la création : c’est Allah, celui qui gère tout dans l’univers, le domine et y agit comme bon lui semble. Celui qui éduque Ses créatures, les dirige et gouverne tous les mondes … Le fidèle doit donc faire preuve d’une totale soumission et ne rien laisser subsister dans son âme ou sa vie sans que cela ne soit une adoration vouée à Allah. Rien ne doit être consacré dans sa conscience ou dans sa vie à autre qu'Allah. Fin de citation extraite du livre Fi Dhilâl al-Qur’ân.
Ce n’est qu’ainsi que vos actes d’adoration, vos relations sociales, vos paroles et vos actes seront tous consacrés à Allah. Et cela ne pourra se réaliser qu’en faisant votre examen de conscience avant et après chaque acte.
Ibn al-Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit :
Il y a deux types d'examen de conscience : l'un avant d'œuvrer et l'autre après avoir œuvré.
Le premier, consiste, au moment où l'on est résolu à œuvrer, de ne rien entreprendre avant d'évaluer s'il vaut mieux œuvrer ou non. Al-Hasan a dit :
Qu'Allah fasse miséricorde à un fidèle qui s'arrête au stade de la résolution, s'il a l'intention d'œuvrer pour Allah il continue, sinon il s'abstient .
D'aucuns ont commenté cette parole en disant : Si l'âme s’apprête à accomplir une œuvre et que le fidèle y est résolu, il commence par s'arrêter et analyser : cette œuvre est-elle possible ou impossible à réaliser ? Si elle est impossible, il la délaisse, mais si elle est possible, il s'arrête de nouveau et examine : mieux vaut-il l'accomplir ou la délaisser ? Si la deuxième option est plus probante, il la délaisse, si c'est la première, il s'arrête une troisième fois et évalue : la motivation est-elle l'amour pour Allah, la rétribution qu'Il propose, ou l'amour des éloges, des compliments, de l'argent ou des créatures ? S'il s'estime motivé par la deuxième, il s'abstient d'œuvrer, avant que l'âme ne s'habitue à perpétrer le polythéisme et qu'il n'ait plus de scrupule à œuvrer pour autre qu'Allah, car moins il a de scrupule à le faire plus il aura du mal à œuvrer pour Allah, jusqu'au jour où cela lui paraîtra la plus pénible des choses à faire. S'il estime que sa motivation est la première, il s'arrête encore une fois et sous-pèse : est-il soutenu dans l'accomplissement de cette œuvre, au cas où l'œuvre nécessite un soutien, ou non ? S'il est dépourvu de soutien, il s'en abstient comme le Prophète qui s'est abstenu de combattre à la Mecque jusqu'au jour où il est devenu puissant et a été entouré de soutiens. S'il se trouve soutenu, qu'il œuvre, il sera gagnant. L'échec ne se produit que lorsque l'un des éléments vient à manquer, car en présence de l'ensemble de ce qui précède, il n'est pas concevable d'échouer.
Il y a donc quatre jalons, le fidèle doit s'imposer un examen de conscience avant d'œuvrer ; tout ce qu'il fait n'est pas forcément réalisable, tout ce qui est réalisable n'est pas nécessairement mieux pour lui de le faire que de le délaisser, tout ce qui est mieux à faire n'est pas obligatoirement motivé par la rétribution ou l'amour d'Allah, tout ce qui est motivé par la rétribution ou l'amour d'Allah n'est pas immanquablement soutenu et s'il opère cet examen de conscience, il saura ce qu'il doit faire ou ne pas faire.
Le second : l'examen de conscience après avoir œuvré, il est de trois sortes :
La première : l'examen de conscience après avoir négligé une obligation religieuse ; c'est-à-dire, en ne l'ayant pas accomplie de la meilleure des manières.
Les devoirs religieux impliquent l'observation de six éléments que nous avons déjà évoqués : la pureté du culte, la loyauté envers Allah, la conformité aux enseignements du Prophète, la quête de la perfection dans son acte, la reconnaissance de la grâce d'Allah à son égard et de ses manquements à ses devoirs envers Allah malgré tout cela. L'examen de conscience consiste à s'interroger : a-t-il rempli ses devoirs à chacune de ces étapes ? Son adoration contient-elle chacun de ces éléments ?
La deuxième : se reprocher d'avoir œuvré alors qu'il aurait mieux valu s'abstenir.
La troisième : s’interroger sur une œuvre licite ou une habitude : pourquoi avoir œuvré ? Est-ce pour l'amour d'Allah ou en quête de l'au-delà ? Ce qui lui vaudrait une récompense. Ou est-ce par amour pour le bas monde ? Ce qui lui vaudrait la perte de la récompense. Fin de citation du livre Ighâthat al-Lahfân.
Al-Hasan a dit au sujet du verset : J’en jure par l’âme en proie aux remords ! (Coran 75/2). Le croyant ne peut pas faire abstraction d'un examen de conscience en se demandant : qu'ai-je visé par cette parole, par cette collation, par cette gorgée ? Quant au débauché il continue dans la même voie et ne fais jamais d'examen de conscience. Fin de citation tiré du livre Al-Ihyâ’.
Si vous agissez ainsi, vos intentions seront sincères dans tout ce que vous entreprendrez et chacun de vos actes sera considéré comme une adoration pour laquelle vous serez récompensés.


Et Allah sait mieux.
 

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