Le jugement par des lois et l’instauration de règles contraires à celles d’Allah
Fatwa No: 285640

Question

Assalam alaykum, Je sais que juger par autre que la Loi d'Allah est interdit, et que ce n'est pas de la mécréance majeure si la personne sait que cela est interdit et que la Loi d'Allah est la meilleure. Mais si le gouverneur (ou toute personne n'étant pas un gouverneur) contraint les gens à commettre un péché et qu'il châtie ceux qui refusent, par sadisme et aussi parce qu'il se réjouit de voir les gens lui obéir, commet-il de mécréance majeure (en sachant qu'il a connaissance que c'est un péché) ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Le jugement par des lois et l’instauration de règles contraires à celles d’Allah, exalté soit-Il, est une des calamités à laquelle est confrontée la communauté islamique à notre époque.
Nombre d'oulémas contemporains sont d’avis que la prescription de lois contraires aux lois catégoriques et indiscutables de la Charia et le fait de juger par elles fait partie de la mécréance majeure qui fait sortir de la religion, et cela, même si celui qui les établit et qui juge par elles n’affirme pas que cela est permis ou que ces lois sont meilleures que les lois de la Charia. Parmi les oulémas étant de cet avis figurent les cheikhs Ahmad Châkir, Mohammed ibn Ibrâhîm Âli al-Chaykh, et Mohammed al-Âmîn al-Chanqîtî qui a dit : La mécréance de celui qui prescrit des lois rendant licite ce qui ne l’est pas et illicite ce qui est licite est majeure. De par les textes célestes que nous avons mentionnés, il est très clair qu’il n’y a aucun doute sur la mécréance et le polythéisme de ceux qui suivent les lois positives prescrites par le diable par le biais de ses alliés, et contraires à ce qu’Allah, exalté soit-Il, a prescrit par le biais de Ses prophètes (Salla Allahou Alaihim wa Sallam). Cela est clair sauf pour celui dont Allah a ôté toute clairvoyance et ne peut voir la lumière de la Révélation (Adwâ' al-Bayân)

Il a dit également : Sachez, chers frères, que le fait de donner des associés à Allah dans Son jugement et Son adoration sont deux choses qui ont le même sens. Il n’y a aucune différence entre les deux. Donc, celui qui suit un système autre que celui d’Allah, une législation autre que la Sienne et des lois contraires à celles d’Allah, et établies par les hommes, par opposition à la Lumière révélée par Allah par le biais de Son Prophète (), celui qui fait cela a le statut que celui qui adore les statues et se prosterne devant elles. Il n’y a aucune différence entre les deux, sous tous les aspects. Ils sont semblables et sont tous deux polythéistes : l’un commet un acte de polythéisme dans son adoration et l’autre dans son jugement, or, ces deux actes de polythéisme sont semblables. (Al-‘Adhb al-Namîr).

Cependant, certains oulémas sont d’avis que juger par d’autres lois que celles qu’Allah a révélées, sans explicitement dire que cela est licite ou meilleur est un acte de mécréance mineure. Parmi les gens qui ont cet avis figure le cheikh al-Albânî, qu'Allah lui fasse miséricorde.

Quant au fait de contraindre quelqu’un à commettre un péché et d’en éprouver du plaisir, cela n’est pas considéré en soi comme de la mécréance majeure (faisant sortir de la religion). En effet, toute contrainte sans raison légale est un péché et éprouver du plaisir à commettre un péché n’est pas de la mécréance majeure en soi, car la plupart des gens qui commettent un péché, prennent plaisir à le faire.

Celui qui juge par des lois contraires à la Charia et qui contraint les gens à les suivre est un mécréant selon le premier avis cité, et cela, même s’il ne déclare pas explicitement la licéité de cela. Non pas à cause de la contrainte en soi, mais bien parce qu’il a adopté des lois contraires à celles d’Allah et qu’il les a diffusées parmi les gens.

Il est important de noter que la question de jeter l’anathème sur des gens d’après leurs actes est générale et que déclarer une personne en particulier mécréante est une autre question qui nécessite que certaines conditions soient remplies et que rien n’empêche de la déclarer comme tel, et cela est l’apanage des tribunaux islamiques ou des oulémas fermement ancrés dans la science.

Et Allah sait mieux.

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