Un père donne les bijoux de son épouse décédée à ses autres épouses
Fatwa No: 317038

Question

Assalam alaykum,
Veuillez calculer l'héritage selon les informations suivantes : -Est-ce que la personne décédée avait des proches de sexe masculin qui ont droit à l'héritage ? : (Fils) Nombre 1 (Epoux (mari)) -Est-ce que la personne décédée avait des proches de sexe féminin qui ont droit à l'héritage? : (Fille) Nombre 4
Informations supplémentaires : J'ai une question, voilà ma mère est décédée il y a maintenant 15 ans, j'étais âgée de 14 ans à cette époque. Nous sommes 5 enfants, à savoir 4 filles et un garçon. Mon père s'est marié 4 fois, et il a donné à deux d'entre elles des bijoux de notre mère sans nous demander notre avis, je m'en suis rendu compte quand j'ai vu que sa femme les portait. Est-ce qu’en islam nous avons le droit de faire cela ? En vous remerciant par avance.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que usr sa famille et ses Compagnons :


Si les héritiers se limitent à ceux que vous avez mentionnés, alors le mari perçoit le quart de l'héritage au titre de la réserve héréditaire et en raison de l'existence d'une descendance héritière. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : [...] Si elles ont un enfant, alors à vous le quart de ce qu'elles laissent [...] (Coran 4/12)

Quant au reste de l'héritage, après ce qui revient au mari au titre de la réserve héréditaire, il revient aux enfants en vertu du droit d'agnation et est partagé entre eux à hauteur pour le garçon d'une part équivalente à celle de deux filles. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : Voici ce qu'Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils, une part équivalente à celle de deux filles. [...] (Coran 4/11)

Cet héritage doit donc être divisé en huit parts dont le quart, c'est-à-dire 2 parts, revient au mari, 2 parts reviennent au fils et 1 part revient à chaque fille.

Quant aux bijoux que votre mère a laissés et que votre père a pris, cela fait partie de l'argent appartenant à l'enfant et que le père de celui-ci prend. A ce sujet, la majorité des savants est d'avis qu'il est interdit de faire cela si ce n'est en cas de nécessité, contrairement à l'avis de l'école hanbalite. En effet, Ibn Qudâma al-Hanbalî a dit :

Le père a le droit de prendre ce qu'il désire de l'argent de son enfant, et cela, qu'il en ait besoin ou pas et que son enfant soit jeune ou âgé, à deux conditions : la première est que cela ne mette pas cet enfant dans la difficulté, ne lui nuise pas et ne le prive en rien de ce dont il a besoin.

La deuxième est qu'il ne prenne pas de l'argent de l'un de ses enfants pour le donner à un autre de ses enfants.

Tel est l'avis d'Ahmad, qu'Allah lui fasse miséricorde, selon une version rapportée par Ismâ'îl ibn Sa'îd. La raison à cela est qu'il est interdit de favoriser un de ses enfants en lui donnant de son argent et a fortiori de préférer un de ses enfants en lui donnant de l'argent d'un autre de ses enfants.

Quant à Abû Hanîfa, Mâlik et al-Châfi'î, ils ont dit : "Le père ne peut prendre de l'argent de ses enfants que dans la mesure de ses besoins, car le Prophète () a dit :
'Tout comme vous considérez ce Mois, ce Jour, cette Cité comme Sacrés, considérez aussi la vie et les biens de chaque musulman comme Sacrés.' (Boukhari, Mouslim)" (Al-Mughnî)

Ensuite, nous attirons votre attention sur le fait que la question de l'héritage est une question très grave et épineuse. Il n'est donc pas possible de se contenter et de se reposer sur une simple fatwa émise par un jurisconsulte en fonction de la question qui lui a été posée. Il faut porter la question devant un tribunal islamique afin que ce dernier l'examine et la vérifie. En effet, il se peut qu'un héritier ne soit découvert qu'après recherche ou que les héritiers ignorent l'existence de testaments, de dettes ou d'autres droits. Or, il est bien connu que toutes ces choses passent avant le droit des héritiers à l'argent. Il ne convient donc pas de partager l'héritage sans avoir consulté au préalable un tribunal islamique, s'il en existe un, et ce, afin de préserver les intérêts des vivants et des morts.

Et Allah sait mieux.


 

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