Le verdict concernant la parole de votre mari « anti muharrama »
Fatwa No: 318649

Question

Salam alaykoum,
Après la naissance de mon fils, moi et mon mari avons reçu sa mère chez nous. Cette dernière a fait son possible pour nous séparer et effectivement, mon mari m'a renvoyée de la maison avec un bébé de trois mois et m'a lancé : Anti mouharama. Le lendemain, il fallait que je retourne à la maison pour prendre mes affaires et je suis revenue avec des agents de police. A ce moment, mon mari me lance : tu es divorcée 6 fois. A cette période, je n'avais pas de menstruations, car j'allaitais et en plus, nous avons eu plusieurs rapports, deux jours avant notre séparation. Je voudrais savoir si jamais il y a réconciliation, sommes-nous divorcés religieusement, c'est-à-dire baynouna Koubra ?

Réponse


Louange à Allah et que la Paix et la bénédiction soient sur Son Prophète.

Le verdict concernant la parole de votre mari anti muharrama dépend de son intention, selon l'avis prédominant des savants tel que nous en avons connaissance. Par conséquent, si son intention était de prononcer un Dhihâr (répudiation prononcée en ces termes : "tu es ausi illicite pour moi que le dos ma mère), sa parole est considérée comme telle ; si son intention était de prononcer un divorce, il s'agit alors d'un divorce ; et si son intention était de jurer ou qu'il n'avait aucune intention particulière à travers cette parole, il s'agit alors d'un serment qu'il doit expier.

Quant à sa parole tu es divorcée , elle est explicite et rend le divorce effectif. Ensuite, si l'intention qu'il avait en répétant cette parole plusieurs fois était de confirmer ce divorce, mais pas de le rendre effectif plus d'une fois, un seul divorce est alors pris en compte. Par contre, si son intention en répétant cette parole était de rendre le divorce plusieurs fois effectif alors, tel est le cas. Ainsi, s'il a prononcé six fois le divorce avec l'intention de le rendre effectif six fois, cela compte comme trois divorces entraînant ainsi la baynûna koubrâ (divorce irrévocable) et l’impossibilité de vous remarier avec lui à moins que vous ne vous mariiez avec un autre homme - par désir et non pour pouvoir vous remarier avec votre premier mari -, ne consommiez le mariage avec celui-ci puis divorciez de lui ou deveniez veuve et terminiez votre période de viduité.

Notre avis est que le divorce prononcé durant une période de pureté pendant laquelle il y a eu des rapports charnels, même si ce divorce ne suit pas la Sunna, est bien effectif et c'est d'ailleurs l'avis de la majorité des savants.

Enfin, étant donné que la question nécessite des précisions, nous vous conseillons de la poser à des savants reconnus comme tels pour leurs connaissances et leur piété, en vous rendant dans un centre islamique près de chez vous.

Et Allah sait mieux.


 

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