Cohabitation des ex-époux durant la période de 'Ida
Fatwa No: 475324

Question

As-Salam alaykoumJ'ai demandé le divorce à mon mari au bout de 10 ans car il n’a aucun sentiment envers moi et a voulu que l’on divorce environ 5 fois durant 10 ans. Je lui ai demandé de me divorcer il m’a dit ok, donc nous avons pris un avocat, nous avons signé l’accord de divorce le 7 mars, il m’a divorcé religieusement le 21 mars, ce qui est un premier divorce et à quitter la maison. Nous avons reçu les papiers de divorce auprès du tribunal le 27 mars. Je suis dans ma période de ‘ida, il reste encore 2 périodes menstruelles. Ma question est : s’il souhaite me reprendre en tant qu’épouse, est-ce possible malgré le divorce prononcé par le tribunal, sans passer par la mairie ?Pouvez-vous nous expliquer si la période de ‘ida le mari doit rester sous le même toit que son épouse qu’il a divorcé ou il doit quitter le logement commun ? Merci.Nos parents nous ont dit que l’homme qui divorce de sa femme ne doit plus cohabiter, je crois savoir que c’est une coutume et non pas l’application de la religion. Merci

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

La simple signature du divorce ne compte pas comme un divorce. Le divorce obtenu sur décision d’un tribunal civil n’est pas considéré comme un divorce religieux et la femme dans ce cas reste l’épouse de son mari sauf si ce dernier a prononcé explicitement le divorce avant de le soumettre au tribunal ou l’a prononcé implicitement en nourrissant l’intention de divorcer sa femme comme l'a mentionné une fatwa du Conseil des jurisconsultes musulmans d'Amérique du Nord qui dit : Si un homme répudie sa femme selon la Législation islamique, il n'y a alors aucun mal à authentifier cela devant un tribunal civil. Cependant, se tourner vers un tribunal civil pour mettre fin au mariage d’un point de vue juridique ne suffit pas pour y mettre fin selon la Charia.
Le divorce religieux que vous avez mentionné est effectif s’il a été fait par une expression explicite ou implicite accompagnée par l’intention du mari de vous divorcer. Le délai d’attente commence à partir de la date de ce divorce, et comme il s'agit du premier divorce, il s'agit d'un divorce révocable, et votre mari a donc le droit de vous reprendre tant que vous êtes dans votre délai d’attente.
La femme divorcée dont le divorce est révocable a le même statut que la femme mariée et son mari a le droit d’habiter avec elle sous le même toit et il n’a pas à quitter la maison familiale. Elle doit rester dans la maison de son mari jusqu'à ce que son délai d’attente se termine. Il est illicite de la faire sortir de la maison de son mari et elle ne doit pas sortir d’elle-même conformément à la parole d’Allah, exalté soit-Il (sens du verset) : Ô Prophète ! Quand vous répudier les femmes, répudiez-les conformément à leur période d'attente prescrite ; et comptez la période ; et craignez Allah votre Seigneur. Ne les faîtes pas sortir de leurs maisons, et qu'elles n'en sortent pas, à moins qu'elles n'aient commis une turpitude prouvée. (Coran : 1/65). En conclusion, le divorce susmentionné est révocable et le mari a le droit de reprendre sa femme tant qu'elle est dans la période d'attente. Toutefois, les autorités officielles qui vous considèrent comme divorcés doivent être informées de cette révocation car le fait de ne pas les informer pourrait être considéré comme une violation de la loi comme il pourrait entraîner une perte de droit en raison du non-enregistrement de cette révocation auprès des autorités compétentes.
Nous rappelons que le mari doit tenir compte des sentiments affectifs de sa femme. Il doit s’efforcer de la réconforter et de la rendre heureuse, afin que l'affection entre eux se renforce et perdure. Le manque de courtoisie chez le mari n’est pas considéré à lui seul un motif suffisant autorisant sa femme à demander le divorce. Si la femme déteste son mari et craint de négliger ses droits, elle peut recourir au Khoul’ pour obtenir le divorce.
Et Allah sait mieux.

 

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