Je travaille dans le domaine de l'irrigation des terres agricoles avec des eaux usées. Ces terres sont cultivées avec des récoltes destinées uniquement au pâturage des ovins, et ne sont pas destinées à la consommation humaine.
Pendant mon travail, je répare les asperseurs et les tuyaux, et l'eau usée s'éclabousse souvent sur moi, atteignant mes vêtements et parfois mes mains et mon visage. Cette eau a une couleur et une odeur altérées, et je sais qu'elle est impure à l'origine.
Je rencontre une grande difficulté à changer de vêtements avant chaque prière, surtout les jours de froid, car mon travail dure toute la journée, l'eau m'atteint à plusieurs reprises, et je ne peux pas toujours l'éviter.
Dois-je changer de vêtements et laver ce que l'eau impure a touché avant chaque prière ? Ma prière est-elle valable dans mes vêtements si je suis incapable d'éviter cette eau ou de changer de vêtements à chaque fois ? Ma situation est-elle considérée comme un cas d'excuse permettant à l'ouvrier de prier en présence d'une impureté non intentionnelle ou minime ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Les eaux usées dont les caractéristiques ont été altérées par une impureté sont considérées comme impures, et ce qu'elles touchent devient impur à son tour. L'élimination de l'impureté est une condition de validité de la prière selon l'avis majoritaire des savants. Par conséquent, si de l'eau impure vous atteint, vous devez la laver avant la prière ou changer le vêtement qu'elle a touché.
Cependant, si vous êtes dans l'incapacité d'éliminer l'impureté et que vous n'avez pas d'autre vêtement à porter, alors, dans cette situation, vous pouvez prier et l'impureté présente sur votre vêtement est excusée. En effet, le fait d'éviter l'impureté n'est une condition que lorsque l'on en a connaissance et que l'on en a la capacité, comme nous l'avons expliqué dans la Fatwa n° 111752 .
De plus, l'allègement et la facilitation dans un cas comme celui de la question peuvent s'appuyer sur ce qu'ont mentionné les juristes malikites concernant l'excuse accordée pour ce qui atteint le propriétaire d'animaux de bât en contact avec eux, comme leur urine, en raison de la difficulté et de la quasi-impossibilité de s'en préserver.
Ainsi, il est mentionné dans le commentaire de Al-'Adawi sur Al-Kharshi, à propos de la parole de l'auteur du Mukhtasar énumérant les impuretés qui sont excusées : Et l'urine du cheval de celui qui combat sur une terre ennemie. La conclusion est qu'il n'y a pas de restriction spécifique à l'urine, ni au voyage, encore moins au fait que le combat soit licite ou non. Bien au contraire, toute personne qui est en contact avec des animaux de bât par nécessité se voit excuser ce qui l'atteint de leurs déjections. Ceci est indiqué par ce qui est mentionné concernant le boucher et le vidangeur, à condition de faire des efforts [pour se préserver] ... Fin de la citation.
Les impuretés qui atteignent le boucher (c'est-à-dire le sang répandu) et celles qui atteignent le vidangeur (c'est-à-dire les excréments) ne diffèrent pas de l'impureté des eaux mentionnées dans la question.
Par conséquent, nous estimons que la situation est simple tant que vous exercez ce métier et avez besoin d'utiliser ces eaux. Vous pouvez garder avec vous un vêtement propre. Lorsque l'heure de la prière arrive, vous enlevez le vêtement souillé et revêtez le vêtement pur. Cela ne représente pas une grande difficulté. Si vous trouvez une gêne à le faire, alors nous ne voyons pas d'obstacle à ce que vous priiez dans vos vêtements [souillés].
Pour plus d'informations sur les eaux usées traitées, veuillez consulter les Fatwas n° 440560 ​​​​​​​et 11024 ​​​​​​​.

Et Allah sait mieux.