Y a-t-il une contradiction entre ces deux hadiths et la science moderne Fatwa No: 87578
- Fatwa Date:27-3-2017
Je voudrais vous remercier pour ce merveilleux site, et notamment pour la page de la rĂ©citation. Pendant un certain temps, je vaquais Ă examiner la chaĂźne de narration des hadiths et le degrĂ© de leur authenticitĂ©. Jâai alors dĂ©couvert que certains hadiths citĂ©s dans les deux SahĂźhs de Boukhari et de Mouslim ne peuvent pas ĂȘtre authentiques, car ils sâopposent aux axiomes de la science moderne. Par exemple, des hadiths comme : Ne croyez pas Ă lâeffet de la contagion dâune maladie (en elle-mĂȘme) et La fiĂšvre est une bouffĂ©e de chaleur provenant de lâenfer. Aussi, refroidissez-la avec de lâeau , entre autres. Il sâavĂšre que les hadiths sont MutawĂątir (rapportĂ©s par un grand nombre de personnes), car ils apparaissent de maniĂšre rĂ©currente dans les deux SahĂźhs. Si ces hadiths sont authentiques et ont Ă©tĂ© rapportĂ©s dâaprĂšs le ProphĂšte (Salla Allahou Alaihi wa Sallam), comment expliquez-vous cette contradiction ? Et si nous prĂ©sumons que certains hadiths des deux SahĂźhs sont douteux, comment pourrions-nous avoir confiance dans la chaĂźne de narrations des autres hadiths
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son ProphÚte et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Nous implorons Allah, exaltĂ© soit-Il, de vous rĂ©compenser pour votre intĂ©rĂȘt pour la science du hadith et de vous affermir sur le chemin droit, et nous vous remercions pour votre intĂ©rĂȘt pour le site.
Nous devons vous informer que les deux SahĂźhs de Boukhari et de Mouslim ont Ă©tĂ© approuvĂ©s par la communautĂ©, et le consensus Ă ce propos a Ă©tĂ© transmis par al-NawawĂź, âAbd al-Ma'Ăąli al-DjuwaynĂź, Ibn al-SalĂąh et Ibn Hadjar.
Par ailleurs, le musulman doit admettre ce qui est transmis du ProphĂšte () et croire Ă ce que le ProphĂšte () a apportĂ©, ceci Ă©tant une RĂ©vĂ©lation dâAllah, exaltĂ© soit-Il, Qui dit (sens des versets) :
Et il ne prononce rien sous lâeffet de la passion ; ce nâest rien dâautre quâune rĂ©vĂ©lation inspirĂ©e (Coran 53/3-4).
Cependant, il ne commet aucun pĂ©chĂ© sâil cherche Ă dĂ©voiler la sagesse de ce qui lui pose problĂšme. Cependant, sâil ne trouve pas dâexplication, il doit toujours croire Ă la RĂ©vĂ©lation.
En fait, il nây a rien dans la Charia qui contredise la raison, mais certains esprits ne parviennent pas Ă saisir certaines de ses sagesses. Il nây a rien non plus dans la Charia qui sâoppose aux vĂ©ritĂ©s scientifiques si elles sont prouvĂ©es. Ceci Ă©tant admis, sachez que les oulĂ©mas ont discutĂ© de tous les hadiths mentionnĂ©s dans ces deux recueils, et ils ont Ă©tĂ© jugĂ©s authentiques et rapportĂ©s par dâautres narrateurs que Boukhari et Mouslim.
Quant Ă leur interprĂ©tation, les oulĂ©mas ont expliquĂ© Il nây a de contagion que par la volontĂ© dâAllah en disant que les maladies ne sont pas contagieuses en soi, mais que la contagion est la volontĂ© et la prĂ©destination dâAllah, exaltĂ© soit-Il. Ainsi, le contact entre une personne malade et une personne saine peut entraĂźner la maladie de cette derniĂšre par la volontĂ© dâAllah, de mĂȘme quâune personne peut attraper une maladie sans raison.
Cela sâapplique Ă©galement Ă la conception : Allah, exaltĂ© soit-Il, peut faire dâun rapport conjugal une raison pour combler les deux Ă©poux dâun enfant, comme Il peut rendre stĂ©rile qui Il veut. Ce qui appuie ce point de vue câest que le premier malade est atteint sans contagion, mais par la prĂ©destination et le dĂ©cret dâAllah, exaltĂ© soit-Il. Dans la narration de Boukhari, le ProphĂšte () dit : Pas de contagion (âAdwĂą), ni dâaugure (Tiyarah), ni dâoiseau de mauvaise augure (HĂąmah), et le mois de Safar ne porte pas malheur..
Un bĂ©douin lui dit alors : Ô Messager dâAllah, pourquoi donc les dromadaires sont-ils en bonne santĂ© comme les gazelles dans le dĂ©sert et lorsquâun dromadaire galeux se mĂȘle Ă eux, ils deviennent contaminĂ©s ? . Le ProphĂšte () lui demanda : Et qui a contaminĂ© celui-ci ? . Et dâaprĂšs Ibn Mas'Ă»d, quâAllah soit satisfait de lui, le ProphĂšte () a dit Ă©galement : Pas de contagion [câest-Ă -dire que la contagion nâagit pas dâelle-mĂȘme, comme le pensaient les gens Ă la pĂ©riode prĂ©islamique, mais elle se propage par la volontĂ© dâAllah.] Un bĂ©douin se leva et dit : Comment se fait-il donc que la croute formĂ©e sur la peau par la gale atteigne la lĂšvre ou la queue dâun chameau, puis que tous les chameaux deviennent galeux ? . Le ProphĂšte () lui demanda :
Et qui donc a rendu le premier chameau galeux ? Pas de contagion (âAdwĂą), ni dâaugure (Tiyarah), ni dâoiseau de mauvaise augure (HĂąmah) et le mois de Safar ne porte pas malheur. Allah a crĂ©Ă© toutes les Ăąmes et a inscrit pour chacune le terme de sa vie, les malheurs qui vont la toucher et sa substance. [Ahmed (Al-ArnaâĂ»t et al-AlbĂąnĂź : SahĂźh)].
La preuve du Coran en sont les versets dans lesquels Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
· Nul malheur nâatteint [lâhomme] que par la permission dâAllah (Coran 64/11) ;
· Dis : âRien ne nous atteindra, en dehors de ce quâAllah a prescrit pour nousâ (Coran 9/51).
Donc, toutes les maladies et les calamitĂ©s sont la prĂ©destination et le dĂ©cret dâAllah, exaltĂ© soit-Il. Cependant, celui qui se porte bien est enjoint dâobvier aux causes du mal, en rĂ©pĂ©tant la demande de protection dâAllah, exaltĂ© soit-Il, et les Ă©vocations transmises dans la sunna. En outre, la Charia dĂ©conseille au malade de frĂ©quenter les personnes en bonne santĂ©. Le ProphĂšte () a dit :
· Quâun homme malade nâaille pas chez un homme bien portant (Boukhari et Mouslim) ;
· Fuis le lépreux comme tu fuis le lion (Boukhari) ;
· Lorsque vous apprenez que la peste se déclare dans un pays, ne vous y rendez pas (Boukhari et Mouslim).
VoilĂ ce quâont Ă©tabli certains oulĂ©mas, dont al-BayhaqĂź, Ibn al-SalĂąh, Ibn Taymiyya, Ibn al-Qayyim, Ibn Radjab, Ibn Muflih et al-ManĂąwĂź.
Quant au hadith dans lequel le ProphĂšte () a dit : La fiĂšvre est une bouffĂ©e de chaleur provenant de lâEnfer , Ibn Hadjar, puis al-MubĂąrakfĂ»rĂź ont citĂ© la divergence des oulĂ©mas Ă propos de son sens. Selon eux, certains oulĂ©mas lâont compris littĂ©ralement et ont affirmĂ© que la tempĂ©rature Ă©levĂ©e du corps issue de la fiĂšvre est effectivement une braise de lâEnfer quâAllah, exaltĂ© soit-Il, a voulu faire apparaĂźtre suite Ă certaines causes pour que les gens en tirent des leçons. Ibn Hadjar a Ă©tayĂ© cette interprĂ©tation, et a arguĂ© du hadith rapportĂ© par al-BazzĂąr, Ahmed et al-TabarĂąnĂź, dans lequel le ProphĂšte () a dit : La fiĂšvre est la part du croyant du [chĂątiment divin par le] Feu (Al-AlbĂąnĂź : Hasan). Pour certains autres oulĂ©mas, il sâagit dâune mĂ©taphore qui compare la chaleur de la fiĂšvre Ă celle de lâEnfer, pour avertir les Ăąmes. Ibn Hadjar a dit : la premiĂšre opinion est la plus pertinente.
Certains rĂ©dacteurs du site Salafi.net ont rĂ©pliquĂ© aux prĂ©tentions de certains mĂ©crĂ©ants amĂ©ricains Ă propos de ce hadith. Ils ont affirmĂ© plausible que lâEnfer ait des souffles qui influencent le climat sur la terre et la vie des gens. La preuve rĂ©side dans le hadith qui affirme que la chaleur aride et le froid sĂ©vĂšre sont les effets des souffles de lâEnfer. DâaprĂšs AbĂ» Hurayra, quâAllah soit satisfait de lui, le ProphĂšte () a dit :
Quand la chaleur est excessive, attendez la fraĂźcheur pour faire la priĂšre, car la chaleur intense est un souffle du feu de la GĂ©henne. LâEnfer sâest plaint auprĂšs de son Seigneur en Lui disant : âMes parties se sont consumĂ©es entre ellesâ. Allah lui permit alors de dĂ©gager deux souffles, lâun en hiver, qui est ce quâon peut imaginer de plus froid, et lâautre en Ă©tĂ©, qui est ce quâon peut trouver de plus chaud (Boukhari et Mouslim).
Et Allah sait mieux.