Devons-nous compenser les prières manquées par notre grand mère à cause de sa maladie ?
Fatwa No: 89504

Question

Ma grand mère est malade depuis trois ans et sa santé est fragile. Elle a 70 ans et souffre depuis quelque temps de pertes de mémoire. Elle parle peu et est très affaiblie. Elle a été admise à l’hôpital il y a deux mois, et les médecins avaient perdu tout espoir de la maintenir en vie, mais Allah, exalté soit-Il, a voulu qu’elle vive. A cette époque elle ne pouvait pas faire la salât. Ma mère essayait de la faire asseoir sur le tapis de prière ; elle comprenait qu’elle avait quelque chose à faire mais ne se rappelait pas quoi. Grâce à Allah, exalté soit-Il, elle a toujours fait ses devoirs religieux et elle a accompli le Hajj lorsqu’elle était encore en bonne santé. Des proches à nous chiites nous disent que nous devons donner une aumône aux pauvres pour compenser les prières manquées par ma grand-mère. Je n’ai jamais vu pareil avis durant mes lectures, devons-nous compenser les prières qu’elle a manquées à cause de sa maladie ? Quelle est la sentence relative à une personne en bonne santé qui délaisse délibérément la prière. Faut-il compenser ce manquement par l’aumône ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager Mohammed ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Si votre grande mère est dans l’état que vous décrivez, a perdu la mémoire et ne sait plus ce qu’elle fait, elle est dispensée de toute obligation. Le Prophète () a dit :

 Le qalam est levé pour trois personnes : le dormeur jusqu’à ce qu’il se réveille, l’enfant jusqu’à ce qu’il atteigne la puberté et le malade mental jusqu’à ce qu’il reprenne conscience.  [(Boukhari, version de al-Nasâ’i)] (N.T : L’expression "Le qalam est levé pour untel " signifie que ses actes ne sont pas enregistrés et que l’intéressé n’aura pas à en rendre compte. Le mot qalam désigne la plume utilisée pour l’écriture)

Nous avons en plus dans la version de Abû Dâwûd (qu’Allah lui fasse miséricorde) :  â€¦ le malade mental jusqu’à ce qu’il soit guéri. Votre grand mère ne doit aucune compensation et rien dans le Coran ou la Sunna ne confirme ce que dit votre proche.

Si votre grand-mère retrouve par intermittence sa lucidité, elle doit accomplir la salât selon ses capacités. Elle peut l’accomplir debout, assise ou bien allongée dans son lit. Le Prophète () a dit Ã  ‘Amr ibn Husayn (qu’Allah soit satisfait de lui) :

 Accomplis la Salât debout, m'a-t-il répondu, mais si tu n'y parviens pas, accomplis-la assis; si tu n'y arrives pas non plus, couche-toi sur le côté et accomplis-la. [(Boukhari)]

A ce propos Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :  Allah n'impose rien à l'âme qui soit au-dessus de ses moyens. (Coran 2/286) Mais votre grand-mère doit rattraper les prières qu’elle a manquées lorsqu’elle retrouve sa lucidité.

Quant à la sentence relative à celui qui abandonne délibérement la prière, la réponse se trouve dans la Fatwa numéro 35039.Il doit se repentir. Et selon l’avis que cela a entraîné son apostasie, il ne doit rattraper aucune prière et ne doit aucune expiation.

Et Allah sait mieux.

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