Héritage du mari dans le cas où la femme décède sans laisser d’enfants

Mardi 14-5-2019 | IslamWeb

Question :

Mon épouse a reçu l'héritage de son père malade et a l'intention d'acheter deux hectares de terrain (un hectare équivaut à 10 000 mètres carrés) et d’y construire une maison. Elle souhaite mettre le titre de propriété à mon nom et veut que j'investisse avec mon argent 50 000 dollars dans l'arboriculture fruitière, les arbres d'ombrage et le design de jardins. Je dois aussi prendre soin de tout le terrain car je gérerai une petite ferme afin de tirer profit de ses bénéfices. Cela a provoqué la colère des frères de mon épouse et ces derniers ont dit qu'à la mort de mon épouse, je devrai leur céder le terrain ou leur verser 100 000 dollars qui est le montant de l'héritage de leur sœur car nous n'avons pas eu d'enfants. Cependant, qu'en est-il des 50 000 dollars que j'ai investis dans le terrain et qu'en est-il du terrain dont je vais m'occuper et que je vais me charger de financer ? Je leur ai posé la question et ils m'ont informé que c'était la prescription de la Charia et qu'il en était ainsi. Mon épouse et ses frères attendent de moi que je me charge du développement de la ferme, des arbres et des fruits et que je paye les employés qui se chargeront de cela et lorsque mon épouse décèdera, tout cela leur reviendra excepté si je leur donne son héritage afin de garder la ferme pour moi. A ma connaissance, la prise en charge de ma famille (mon épouse) est de ma responsabilité, mais quant à me tuer à la tâche pour cultiver la terre, la mettre en valeur et vivre sur cette terre dans laquelle j'ai investi mon argent, pour qu’on me demande après tout cela de la céder à la mort de mon épouse, cela n'est pas correct. Veuillez me conseiller concernant ce sujet épineux.

Réponse :

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

 

Cette question est une question prématurée et elle ne doit pas faire l'objet de discorde entre vous et la famille de votre épouse, car la durée de vie (des gens) est entre les Mains d'Allah et on ne sait pas qui de vous deux décèdera le premier.

En supposant que ce soit votre épouse qui décède en premier et qu'elle n'ait pas d'enfant de vous ou d'un autre homme, vous percevrez alors le quart de son héritage, et ce qu'elle vous a donné comme biens lorsqu'elle était en bonne santé et jouissait de sa raison et que vous avez effectivement pris est également à vous. Partant, si elle vous a donné de manière effective le terrain ou la maison sans que cela ne soit soumis à la condition de son décès et que vous l'avez pris en votre possession avant son décès, alors cela vous appartient à vous seul et aucun de ses héritiers n'y est associé. Quant au simple fait d'inscrire la maison ou autre à votre nom afin que vous l'obteniez après son décès, cela n’a pas de valeur car c'est un testament en faveur d'un héritier qui n'est valable que si le reste des héritiers le permettent. En ce qui concerne le fait que vous ayez investi dans ce terrain avec la permission de votre épouse, cela ne fait pas de celui-ci votre propriété, et vous en avez uniquement la jouissance conformément à l'autorisation de votre épouse, mais dès lors que le droit à ce terrain est transféré à un autre qu'elle, sa permission s'annule et d'autres prescriptions, qu'il ne nous est pas possible de mentionner ici faute de temps, découlent de cela.

Cependant, il vous est possible de donner aux restes des héritiers une compensation en contrepartie de leurs droits sur ce terrain afin qu'il soit entièrement à vous.

Tout cela repose sur le fait que votre épouse décède avant vous; or ces héritiers et cela relève du domaine de l'Inconnaissable (Ghayb).

 

Et Allah sait mieux.

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