j'aimerais laisser un testament concernant le partage de mon héritage

Dimanche 5-8-2018 | IslamWeb

Question :

Salamou Alykoum,

Je désire savoir comment rédiger mon testament pour mon héritage selon la loi Islamique (j'habite au Canada).

Ma situation est la suivante :

1. Je suis divorcée avec deux enfants : une fille et un garçon de 11et 14 ans.

2. J'ai un père et une mère toujours en vie en Algérie qu’Allah leur accorde une longue vie.

3. J'ai un frère marié en Algérie avec 4 garçons

4. J'ai 5 sœurs : deux Mariées avec des enfants garçons et filles, deux célibataires et une morte en laissant des enfants (2 filles et 3 garçons)

5. Mes quarte grands-parents sont morts

6. Côté parental : j'ai deux oncles morts et chacun a laissé des enfants filles et garçons qui sont eux-mêmes parents et une tante morte qui a laissé un garçon lui-même père de plusieurs enfants

7. Côté maternel : j'ai deux tante une célibataire (75 ans) et une autre veuve (68 ans) avec une fille (26 ans) et deux garçons (34 ans et 29 ans marié) et un oncle célibataire de 71 ans

J'ai beaucoup lu sur l'héritage dans l'Islam mais je n'ai pas trouvé un exemple qui pourrait m'aider pour ma situation sachant que sans un testament clair, à la ma mort mon héritage serait partagé selon la loi de mon pays de résidence. Je désire avoir la composition des rapports de mon héritage pour écrire chez le notaire mon testament.

Djasakoum Allah Khayran pour votre aide.



Réponse :

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Notre réponse à votre question se résume dans les points suivants :

Premier point : Il ne faut pas de se préoccuper de la manière dont l'héritage d'une personne vivante sera partagé si elle venait à mourir. En effet, il se peut que les choses changent : qu'un nouvel héritier vienne s'ajouter aux autres, qu'une personne se croyant héritière vienne à décéder ou que les héritiers décèdent tous ou que la personne elle-même perde tous ses biens et ne laisse aucun héritage. Il ne convient donc pas de se préoccuper de la manière dont sera partagé l'héritage d'une personne vivante. Les pieux prédécesseurs détestaient d'ailleurs poser une question à propos d'une chose qui ne s'était pas produite et si on les interrogeait à propos d'une telle chose, ils répondaient : « Laissez cela de côté jusqu'à ce que cela se produise. »

Deuxième point : Les oulémas ont déclaré l’interdiction de rédiger un testament en faveur d’une personne qui a droit à l’héritage  en vertu de la parole du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) : «Allah a donné à tout ayant droit ce qui lui est dû, un testament en faveur d'un héritier ne peut donc avoir lieu. » (Abû Dâwûd, al-Tirmidhî) 

Troisième point : les frères, les sœurs, les neveux, les nièces, les oncles et les tantes n’ont aucune part dans la succession d’un défunt(e) qui a laissé son père ou un enfant de sexe masculin. Mais chacun d’eux peut bénéficier d’un testament à condition que ce testament ne dépasse pas le tiers du patrimoine laissé par le défunt. Le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam)  a dit à Sa’d Ibn Abi Waqqâs, lorsque celui-ci lui demanda s’il peut laisser un testament à propose du tiers de ses biens : « Le tiers, et le tiers, c’est déjà beaucoup. » (Boukhari et Mouslim)

 

Quatrième point : D’une manière générale, quiconque décède et laisse derrière lui, un fils, une fille, ses deux parents, un frère, cinq sœurs germains, un oncle et deux tantes maternelles, des neveux, des nièces, des cousins et des cousines, son héritage se répartit comme suit :

Chacun des deux parents perçoit le sixième au titre de la réserve héréditaire (fard), car la personne morte a laissé une descendance héritière. Allah, le Très Haut, dit : « Quant aux père et mère du défunt, à chacun d'eux le sixième de ce qu'il laisse, s'il a un enfant […].» (Coran 4/11).

Ce qui reste après le prélèvement de la part du père et celle la mère revient en vertu des droits d'agnation au fils et à fille ; en donnant  au fils le double de la part de sa sœur, Allah, le Très Haut, dit : « Voici ce qu'Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils, une part équivalente à celle de deux filles. » (Coran 4/11).

Rien ne sera attribué au frère, ni aux cinq sœurs, ni aux cousins, ni aux neveux ni aux nièces et encore moins à l’oncle maternel et aux deux tantes maternelles car aucun d'eux n’hérite en présence du père ou d’un fils. Nous attirons votre attention sur le fait que les oncles et les tantes maternelles et leurs enfants ne font pas partie de la liste des héritiers légaux.

Et Allah sait mieux

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