Partage de la succession d’une femme qui a laissé ses deux parents, deux frères et deux sœurs

Mardi 2-4-2019 | IslamWeb

Question :

Ma sœur est morte il y a trois semaines. Mon père et ma mère sont vivants et nous sommes maintenant deux frères et deux sœurs. Ma sœur a laissé 31276 L.E. en plus d’or d'une valeur de 15485 L.E. Comment partager son héritage ? Mon père dit qu’il veut donner sa part à ses quatre enfants. Comment partager sa part entre nous ? On nous a dit que les frères et sœurs doivent prendre le 1/3 de l’héritage, ma mère doit enprendre 1/6 et le reste sera pour le père. Est-ce juste ? Est-ce que la part du père sera partagée à égalité entre les frères et sœurs ou deux fois la part de la fille pour le garçon ? Le père désire partager sa part à égalité entre les frères et sœurs, c’est-à-dire le quart pour chacun d’entre eux. Est-ce juste ? Et comment partager l’or ?



Réponse :

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Muhammad, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.

 

Si la sœur morte n’a laissé comme héritier que ceux qui ont été mentionnés dans la question, l’héritage sera ainsi partagé :Le 1/6 pour la mère et le reste pour le père sans rien pour les frères et les sœurs parce que l’existence du père les en prive d’après l’avis de l’ensemble des oulémas. La mère aura le 1/6 qui sera 5212,67L.E. et le reste, soit 26063,33 sera pour le père. La mère aura le sixième des grammes d’or ou de sa valeur soit 2580,83 L.E. et le reste 12904.17 L.E. pour le père.

Le père peut donner sa part durant sa vie et il doit être équitable avec ses enfants conformément à ces paroles du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) : « Craignez Allah et soyez équitables envers vos enfants. » Mais est-ce que l’équité exige de faire le partage entre eux à égalité ou à donner deux fois la part de la fille au garçon ? La plupart des oulémas pensent que l’équité sera de faire le partage à égalité. Seuls les hanbalites pensent qu’il faut le faire selon les instructions du Livre d’Allah c’est-à-dire donner au garçon deux fois la part de la fille. Il y a une certaine liberté dans ce domaine et le père a le choix… qu’il fasse ce qui est le plus avantageux pour tout le monde sans susciter de mésentente.

Il n’est pas vrai que les frères et sœurs ont droit au tiers de l’héritage comme on vous l’a dit parce que les frères et sœurs n’héritent pas en présence de leur père conformément à ces paroles du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) : « Attribuez d'abord les réserves héréditaires aux héritiers réservataires et ce qui reste sera pour le plus proche des héritiers masculins. » [(Boukhari, Mouslim)]

En dernier lieu nous attirons l’attention sur le fait que la question de l’héritage et de son partage est une affaire très délicate, parce qu’elle se rapporte aux droits d’êtres humains et il ne faut donc pas compter sur une Fatwa émise en se basant sur les éléments de la question. Il faut la soumettre à un tribunal religieux pour qu’elle y soit examinée et fasse l’objet d’une enquête, car il se peut qu’il y ait un droit à acquitter avant de répartir l’héritage entre les héritiers, comme une dette ou un legs testamentaire, ou un héritier qui ne peut être connu qu’après des recherches. Il ne faut donc pas que cet héritage soit partagé avant de le soumettre au tribunal religieux.

 

Et Allah sait mieux.

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