Sufyaan Gent: «C’est comme si des écailles étaient tombées de mes yeux»

24/09/2008| IslamWeb

 

Sufyaan Gent: «C’est comme si des écailles étaient tombées de mes yeux»
 
Sufyaan Gent est né sous l’identité de Maurice Alexander Gent. Avant d’embrasser l’islam, il a essayé divers mouvements chrétiennes, mais sans jamais être pleinement satisfait.
Alors qu’il travaillait comme fonctionnaire à Londres, il fit la connaissance d’une femme musulmane qui deviendrait plus tard son épouse. Elle avait eu une éducation musulmane, mais ne pratiquait pas sa religion. Cependant, elle avait suffisamment de foi pour exiger de son futur époux qu’il se convertisse à l’islam avant de l’épouser. Après plusieurs années où son statut de musulman n’était que théorique, et qu’il n’avait pas la moindre idée de la manière de prier, de jeûner ni la moindre connaissance de la vie du Prophète Mohammad, Salla Allahou alayhi wa Sallam, il participa à un cercle d’études islamiques avec, pour objectif, l’acquisition de connaissances religieuses qu’il pourrait transmettre à son fils.
En écoutant la vérité, simple et évidente des enseignements islamiques, il devint fasciné par cette sublime religion. Il se mit à la pratiquer et entraîna son épouse dans son sillage. Leur vie, empreinte d’une foi faible, en fut transformée et devint dédiée à l’adoration exclusive d’Allah, Exalté soit-Il.
Sufyaan a organisé plusieurs conférences et expositions islamiques lors de weekends et est actuellement membre de la Société Islamique de Grande Bretagne.
Avant de prendre connaissance de l’islam, je croyais fermement en Dieu, mais je n’arrivais pas à trouver l’expression exacte de ma foi dans aucune des églises que je fréquentais. J’avais toujours le sentiment d’une certaine hypocrisie de la part des gens qui allaient à l’église, et je trouvais leur attitude moralisatrice «Je suis plus pieux que toi» contradictoire avec la personnalité affectueuse que je voyais en Jésus. Je ne pouvais pas non plus comprendre pourquoi il fallait passer par l’intermédiaire de Jésus, d’un prêtre ou d’un pasteur pour être en relation avec Dieu. C’était comme si je m’adressais à un courtier pour souscrire à une assurance ou encore embaucher quelqu’un sans rien obtenir en retour de ce travail.
«J’ai essayé de vivre comme devrait le faire, selon moi, un chrétien, en prenant soin de ma famille, en travaillant dur, en essayant d’être honnête, et de ne pas me mêler de ce qui ne me regardait pas. Ensuite, en 1977, j’ai rencontré ma future épouse, qui était étudiante à Londres, où je vivais également.
Elle m’expliqua que le credo islamique selon lequel nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah, Exalté soit-Il, et que tous les prophètes énonçaient la même et simple vérité, à savoir qu’il n’y a qu’un seul Dieu et que la raison d’être de l’humanité était Son adoration exclusive. Elle m’expliqua qu’il n’y avait pas de différence entre le fait de travailler et de prier, étant donné que tout acte dans la vie était un acte d’adoration qui devait être accompli selon la volonté divine.
Par conséquent, j’ai embrassé l’islam en 1977 et nous nous sommes mariés. Toutefois, ma façon de vivre ne changea pas ; je continuai à vivre de la même manière qu’avant la Chahaada ( le témoignage qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et que Mohammad , Salla Allahou alayhi wa Sallam, est Son Messager) et ceci jusqu’en 1987. C’est alors que j’ai commencé à lire des ouvrages sur l’islam avec pour objectif d’essayer d’enseigner à mon fils sa religion avant qu’il ne commence l’école. Il avait trois ans à l’époque.
En commençant mes lectures, je réalisai à quel point j’avais négligé mes obligations envers mon Créateur. Je pensais jusque-là que le fait d’avoir déclaré que «nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah» était suffisant. Mais bien vite, je commençai à comprendre que c’était un devoir pour moi de prier, de jeûner, de payer la zakat, d’accomplir le pèlerinage si j’en avais les moyens, et d’être un membre à part entière de la communauté musulmane.
 
Alors, Al hamdulillah ( louanges à Allah), je me suis mis à accomplir ces devoirs. Ce fut comme, il est mentionné dans le Glorieux Coran, (sens du verset)«comme si des écailles avaient été ôtées de mes yeux.» A présent, j’attends avec impatience l’heure de la prière, j’aime énormément le mois de Ramadan, je paie volontiers la zakat et j’ai effectué le pèlerinage en 1992, par la grâce exclusive d’ Allah.
Il est difficile de ne pas se gonfler d’orgueil lorsque l’on est un nouveau musulman. L’on s’habitue à recevoir un traitement spécial de la part de nos frères musulmans ; or c’est quelque chose que nous devrions chercher à éviter, car il n’y a pas de différence de statut entre les croyants. Le diable essaie d’exploiter la faiblesse humaine pour faire croire au nouveau converti qu’il est spécial ; nous devons donc prier pour éviter de tomber dans ce piège.
Je suis impatient de vivre l’époque où les musulmans apporteront le message de l’islam ici, aux non-musulmans. Nous devons montrer l’exemple, car nous sommes la meilleure des nations et nous devons nous comporter comme tels.
L’honnêteté, la sincérité, la politesse et le fait de prendre soin de tous les êtres humains ont été les causes de l’expansion de l’islam à ses débuts. Nous devons sortir d’une mentalité de ghetto de même que nous devons éviter également de tomber dans l’autre extrême, à savoir le fait de nous angliciser au point de perdre totalement notre religion.
Les enseignements islamiques nous montrent que le succès tient dans la recherche d’un équilibre ; nous devons faire sentir que nous sommes présents en présentant un modèle moral à la société, mais en même temps, nous devons conserver une identité islamique et ne pas devenir nationalistes.
En tant que musulman, je ne peux pas comprendre comment on peut être attiré par les bars, les boîtes de nuit, les vacances luxueuses, etc. Lorsque l’on fréquente des croyants, on tire son plaisir du fait de s’asseoir avec eux pour parler des merveilles provenant de notre Créateur, de passer de bons moments en famille, de faire des choses ensemble ou de vivre dans un cocon d’amour mutuel et de respect. Les foyers non musulmans ne connaissent pas cela car chaque membre de la famille recherche son plaisir personnel.»
 

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