Le mariage du Prophète avec Aïcha

04/05/2009| IslamWeb

Le mariage du Prophète avec Aïcha


La plupart des Hadiths mentionnent le mariage du Prophète Mohammed, , avec Aïcha lorsque celle-ci était très jeune. Certains détracteurs de l’Islam se posent des questions sur les raisons qui ont poussées le Prophète Mohammed, , à contracter un mariage avec une si jeune fille et sont allés même jusqu’à le qualifier, ,  de pédophile voulant ainsi freiner l’avancée de l’Islam en mettant en cause les qualités morales de son Prophète . Mais nous les rassurons, la lumière de l’Islam continuera  à éclairer les cœurs des égarés et l’Islam poursuivra son avancée en dépit de leur aversion.

 
Le fait que notre mère Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, a commencé à vivre avec le Prophète, , lorsqu'elle était âgée de neuf ans, est rapporté par al-Boukhari (n° 3681) et Muslim (n° 1422). Mais il faut considérer les choses avec les éléments sociaux de l'époque.     En effet, dans l'ensemble des actes du Prophète, , certains ont une vocation universelle, d'autre lui sont particuliers (Khoussoussiya) et d'autres encore sont le produit de la coutume d'alors. Concernant cette dernière catégorie, on ne peut appréhender les faits de cette époque en se fondant sur la référence aux mœurs d'aujourd'hui. Ce serait une erreur méthodologique grave. En réalité tout tourne autour du référentiel.

Aujourd'hui on considère comme un crime les rapports sexuels avec des personnes n'ayant pas atteint la maturité sexuelle prévue par la loi ; et la loi de nombreux pays a fixé à 15 ans l'âge de la présomption de cette maturité sexuelle pour les personnes de sexe féminin. Qu'une personne soit exceptionnellement mature avant n'entre pas en compte, et des rapports sexuels avec elle, même avec son consentement, constituent une infraction : ceci car la loi se fonde, comme je l'ai dit, sur une présomption et en tant que telle est faite pour être appliquée à tout le monde, sans vérifier si la jeune fille de moins de 15 ans était mature ou non. Tout cela est dû à la loi d'aujourd'hui, promulguée sur la base d'une présomption destinée à protéger l'enfance.
Mais il y a de cela 1400 ans en Arabie, on peut facilement imaginer que ce qui était criminel était d'avoir des rapports sexuels avec une personne n'ayant pas atteint sa maturité sexuelle biologique mais il n'y avait pas d'âge minimal fixé par une loi et constituant une présomption de cette maturité. Or rien ne nous prouve que Aïcha n'a pas pu atteindre cette maturité à 9 ans ; c'est exceptionnel, mais cela arrive. Et justement, les gens de l'époque rapportent que Aïcha était développée ; il faut de plus noter que c'est le père de Aïcha, Abou Bakr lui-même qui a demandé au Prophète, , de consommer son mariage avec son épouse (Fat'h Al Bari, tome 7 p. 281).

Reste que, même si elle était nubile, il y avait une grande différence d'âge entre Aïcha et le Prophète . Mais ici encore, cela relève de ce qui se faisait de façon tout à fait normale dans la coutume d'alors, en Arabie (peut-être même ailleurs).

Les détracteurs d'aujourd'hui semblent oublier qu'à l'époque du Prophète, , les détracteurs ne manquaient pas, à l'instar d'un grand nombre d'Arabes idolâtres à la Mecque, d'un certain nombre de juifs et de chrétiens à Médine et ailleurs et des hypocrites de Médine. Et ils ne manquaient pas une occasion de le critiquer et de le dénigrer, comme par exemple lorsqu'il se maria avec Zaïneb bint Djahch, divorcée de Zaïd Ibn Haritha, anciennement adopté par le Prophète, car ceci était considéré interdit dans l'Arabie préislamique. Pourtant ils ne dirent mot à propos de son mariage avec Aïcha.

Il faut dire aussi que le Prophète, , selon Martin Lings (page 160), " ne paraissait que la moitié de son âge" (alors cinquante-trois ans), ce qui est rapporté par de nombreuses personnes : les témoignages de Compagnons sont très nombreux qui racontent que même plus tard, à l'âge de soixante ans, le Prophète n'avait que quelques fils blancs dans toute sa chevelure et sa barbe (rapporté par Boukhari).
D'ailleurs, lorsque à cinquante trois ans, le Prophète, , arriva à Médine en compagnie de Abou Bakr (de deux ans son cadet), les musulmans qui avaient seulement entendu parler du Prophète, , vinrent saluer Abou Bakr à sa place : c'est qu’il paraissait être l'homme âgé (bien qu'en fait il était plus jeune de deux ans).

Le Prophète, , aimait certes Aïcha. Mais pas au point d'avoir oublié sa défunte épouse Khadidja. Aïcha raconte : « Je n'ai jamais été jalouse d'une autre épouse du Prophète, ,  comme j'ai été jalouse de Khadidja. Je ne l'ai jamais vue mais le Prophète, ,  pensait souvent à elle. S'il abattait une chèvre, il en envoyait des morceaux aux amies de Khadîdja. Une fois j’ai dit au Prophète : " C'est comme si dans le monde il n'y avait comme femme que Khadidja !"  Il m’a répondu : "Elle avait telle et telle qualités. Et j’ai eu d’elle des enfants. »  (rapporté par Boukhari et Muslim).
Une autre fois, Aïcha a dit à son époux le Prophète : « Qu'as-tu à penser à une vieille femme parmi les vieilles femmes Qoraïchites, dont les gencives étaient rouges et qui est déjà morte depuis longtemps. Dieu t'a donné meilleure femme qu'elle ! »  Il a répondu : « Dieu ne m'a point  donné meilleure femme qu'elle ! » (rapporté par Boukhari, Muslim et Ahmed).

Dernier point : Aïcha racontait plus tard comment elle avait été jalouse lorsque le Prophète, , était vivant. Elle l'avait ainsi suivi une nuit, croyant qu'il allait se rendre chez une autre épouse, alors qu'il se rendait en fait au cimetière pour prier Dieu pour les défunts. Et le Prophète, , s'aperçut ensuite de sa présence (rapporté par Muslim).
Quand une fois une autre épouse du Prophète, , envoya au Prophète un plat cuisiné alors que le Prophète se trouvait chez Aïcha, elle cassa le plat et le Prophète, , dut intervenir (rapporté par Boukhari).
Un jour  le Prophète, , lui adit que si elle venait à mourir de son vivant, il prierait sur elle, elle lui fit cette boutade : « Je pense plutôt que tu souhaites que je meurt afin que le même jour tu te rendes auprès d'autres épouses. » Le Prophète se contenta de sourire à cette réplique (rapporté par Boukhari et Ahmed).
A un moment de la vie du Prophète, , il était arrivé un tiraillement entre lui et ses épouses : les épouses du Prophète, , insistaient sans arrêt pour obtenir de lui plus de facilités matérielles et le Prophète, , n'en avait pas. Ces embrouillements répétés avaient poussé le Prophète, , à prendre du recul par rapport à ses épouses, puis sur l'ordre de Dieu, à demander à chacune d'elles de se prononcer clairement et librement sur leur volonté de rester mariées avec lui - et de se contenter de ce qu'il pourrait leur donner - ou de choisir le divorce. Aucune d’elles n'a choisi de le quitter. Or, Aïcha faisait partie de ses épouses et c'est même par elle qu'il commença, en lui demandant de ne pas se presser pour répondre (rapporté par Boukhari et Muslim). Sont-ce là les propos et les actes d'une femme traumatisée ?

Un Compagnon raconte de la période après la mort du Prophète : « Chaque fois que nous les Compagnons du Prophète avions une difficulté pour comprendre un règlement de l'Islam, nous trouvions quelque connaissance à ce sujet auprès de Aïcha. » (rapporté par At-Tirmidhi).

Il faut replacer les événements dans leur contexte. Le mariage avec une fille ayant atteint sa maturité biologique mais étant d'un âge moindre que 15 ans est interdit par la loi d'aujourd'hui, mais il ne l'était pas avant 1400 ans : on se fondait alors sur le constat de maturité biologique, l'âge ne comptait pas.
Le savant musulman Mustafa As-Sibâî précise d'ailleurs que le changement de coutume doit être pris en compte et cite et approuve des pays musulmans qui ont, au nom des principes mêmes de l'Islam, fait des lois interdisant le mariage avec une mineure, se fondant sur l'avis de Ibn Choubroma et Al-Batti (Al Mar'a  Bayna Al Fiqh wal Qanoun, pp. 57-58), et d'autres lois accordant au responsable administratif le droit de refuser de marier un homme âgé avec une femme beaucoup plus jeune que lui si les motifs de ce mariage ne paraissent pas conformes à l'éthique musulmane (Ibid., pp. 63-64).

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