Nos pieux prédécesseurs et la rationalisation du temps

10/01/2010| IslamWeb

Un jour quelqu'un dit  à Oumar Ibn Abd El-Aziz: "Remets à demain ce travail". Il répondit :"que racontes-tu? Si je n'arrive pas à faire le travail d'un jour serais-je capable de faire celui de deux jours?». C'est bien lui qui disait toujours:" le jour et la nuit ne cessent d'agir sur vous alors vous devez vous aussi agir sur eux".

On rapporte que Daoud At-Ta i a dit :"le jour et la nuit ne sont que des phases par lesquelles les hommes passent étape par étape jusqu'au dernier voyage. Si, pour chaque étape, tu peux laisser une réserve, celle-ci te servira car le voyage risque de se terminer bientôt. En vérité les choses bougent et la fin s'approche à grands pas; prépare bien ton voyage et arrange tes affaires au mieux ".

 

Un homme pieux parlait ainsi à ses élèves: "En sortant de la mosquée, dispersez vous pour pouvoir réciter le Coran et exalter le nom d'Allah; si, en route, vous restez ensemble vous allez parler et donc perdre votre temps ".

 

Moussa Ibn Ismail raconte :"Hamad Ibn Salamah était tout le temps occupé,  il enseignait, lisait, invoquait Allah ou priait. C'est ainsi qu’il passait ses journées".

 

Les biographes  d'Al-Jouneid  Ibn Mohamed racontent que celui-ci, au moment de sa mort, s'est mis à réciter le Coran. Les siens et les voisins qui étaient venus pour la circonstance -la maladie dont il souffrait et qui l'a  finalement emporté- n'ont pas réussi à l'engager dans leurs conversations ou à arrêter sa récitation du Coran   ."Comment !", s'exclama son fils, tu récite le Coran maintenant !"."Mais qui ", répondit le père," a plus que moi besoin des bonnes œuvres ". Il reprit sa récitation du Coran et continua avec elle jusqu'à son dernier souffle.

 

Alors qu'il faisait une Oumra, Oumar El Karkhi a reçu un coiffeur qui lui coupa les cheveux de la tête. Ensuite Oumar lui dit, tout en continuant à invoquait le nom d'Allah:" coupe un peu de ma moustache "."Silence", lui répondit le coiffeur, "sinon je risque de te couper les lèvres"."Moi je travaille et toi aussi tu travailles ". On raconte qu'il était toujours entrain de murmurer les louanges d'Allah et que, lorsqu'il revient chez lui pour dormir, il continue à le faire au point de perturber le sommeil des siens.

 

Ibn Assaker raconte :"L'imam Souleim Ibn Ayyoub tient à profiter au maximum de son temps.  C'est pourquoi il est toujours entrain de recopier, d'enseigner ou de lire. Même quand il veut préparer la plume pour l'écriture, il se met à faire bouger ses lèvres par les louanges d'Allah jusqu'à la fin de la besogne".

 

L'imam Ibn ‘Aqil raconte :"Je n'ai pas le droit de perdre une minute de mon temps. Si ma langue devient incapable de faire une révision ou de prendre part à une joute; si mes yeux ne me permettent plus de faire de la lecture, je fais recours à ma pensée alors même que je me repose sur mon lit, de sorte que quand je me lève je sais déjà ce que je vais écrire. Aussi  je reconnais que, à l'âge de quatre vingt ans, je me sens plus porté vers l'apprentissage que quand j'avais vingt ans seulement. Egalement je fais de mon mieux pour limiter le temps que je passe en mangeant. C'est ainsi que, pour moi, prendre des biscuits que je me fais ingurgiter à l'aide de l'eau m'est beaucoup plus préférable que le fait de manger du pain en raison de la différence de temps que  prend la mastication des deux. La chose la plus précieuse pour les hommes de sens est, selon le consensus des oulémas, le temps. C'est un avantage et un atout pour saisir les occasions. Tant les charges sont nombreuses et le temps passe vite".

 

L'imam Ibn El Qayim raconte :"Perdre le temps est plus grave que perdre la vie parce que la perte de temps coupe tes rapports avec Allah  et la Dernière Demeure alors que la mort te coupe de ce Bas monde et de ses hommes".    

 

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