La Mixité entre les deux sexes

10/03/2011| IslamWeb

De la part de `Abdol-`Aziiz ibn `Abd Allah ibn Baaz à tout frère musulman qui lit cet article ; qu'Allah nous favorise tous l'accomplissement des bonnes œuvres et nous préserve des Bid`ahs, innovations religieuses, et des choses blâmables.

 
As-Salaamo 'Alaikom wa Rahmatollahi wa Barakaatoh,
 
De par notre devoir de donner conseil aux gens et de leur rappeler les prescriptions de la Charia, j'aimerais attirer votre attention sur une question que l’on ne peut passer sous silence, et vis-à-vis de laquelle il faut être prudent et se tenir à distance. Il s'agit de la mixité adoptée par des ignorants dans certains endroits comme les villages, avec des gens qui leur sont étrangers sans y voir de mal, en prétextant que ce comportement est une habitude de leurs pères et de leurs ancêtres et que leurs intentions sont bonnes. L'on trouve ainsi des femmes en compagnie des frères de leur mari, des maris de leurs sœurs, ou de leurs cousins ou autres proches sans être voilée et sans se soucier de ce péché.
 
Il est bien connu que le port du voile total (voile qui couvre tout le corps y compris le visage) par la femme musulmane est obligatoire, pour échapper au regard des hommes qui lui sont étrangers. La preuve de cette obligation est indiquée dans le Coran, la Sunna et l'avis unanime des pieux prédécesseurs. Allah, le Très Haut dit (sens des versets) :  
 
·        «Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines» (Coran 24/31)
 
·        «Et si vous leur demandez (à ses femmes) quelque objet, demandez-le leur derrière un rideau : c’est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs» (Coran 33/53)
 
 
·        « Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.» (Coran 33/59)
 
Le mot « voile » indiqué dans le dernier verset est exprimé par le terme Djilbaab qui est le vêtement qui se porte par dessus le Khimaar et qui est analogue à la 'Abaa'ah, manteau ample. Omm Salamah, , a dit : « Lorsque ce verset fut révélé, les femmes des Ansaars sortirent, comme si elles avaient des corbeaux leurs têtes, du fait du vêtement noir qui les couvrait ».
 
Ces nobles versets apportent la preuve évidente qu'il est obligatoire que la femme se couvre la tête, les cheveux, le cou, la poitrine et le visage devant tout homme qui lui est étrangère et que leur dévoilement en présence de ces hommes est illicite.
 
Parmi les preuves de la Sunna, figure le fait que le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, ordonna de laisser sortir les femmes au cours de la Salate Al-‘Aïd, et que l'une d'elles dit : « Ô Messager d'Allah, il se peut que l'une d’entre nous n'ait pas de Djilbaab, long voile».
 
- « que sa sœur (musulmane) lui en prête un», répondit le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam. (Boukhari et Mouslim)
 
Ce Hadith indique que les femmes des Compagnons avaient toujours l'habitude de porter le Djilbaab en sortant de chez elle. En outre, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, ne leur permit pas de sortir sans Djilbaab.
 
 D'après `Aïcha, : « Les femmes croyantes assistaient à la Salate Al-Fadjr derrière le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam. Et elles se couvraient la tête par leur voile. Elles retournaient ensuite chez elles, tout en étant complètement couvertes de leurs vêtements et sans que personne ne puisse les reconnaître à cause de l'obscurité » (Boukhari, Mouslim).
 
De même, elle a dit : « Si le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, avait vu ce que font certaines femmes de nos jours, il leur aurait interdit de se rendre dans les mosquées comme l'avaient fait les fils d'Israël avec leurs femmes ».
 
Ce récit prouve que le voile et le fait de se dérober au regard des hommes figuraient parmi les traditions des femmes des Compagnons, qui représentaient les meilleures et les plus nobles générations aux yeux d'Allah, Exalté soit-Il. Elles avaient également les meilleures mœurs, la foi la plus complète et les œuvres les plus parfaites. Elles sont le modèle à suivre pour les autres générations.
 
D'après `Aïcha, : « Nous étions en état d’Ihraam, en compagnie du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam. Lorsque des hommes passaient près de nous, nous couvrions nos visages avec les bouts de nos Djilbaab et lorsqu’ils s’éloignaient, nous les découvrions » (Ahmad, Abou Daoud, Ibn Maadjah).
 
Ce récit prouve l'obligation de se couvrir le visage car les rites de l'Ihraam supposent le fait de le découvrir. C'est pourquoi seule l’existence d'une bonne raison de le voiler leur imposait de le faire.
 
Si nous méditons sur l'exhibition par la femme de ses atours et le dévoilement de son visage face aux hommes, nous trouverons qu'il comporte plusieurs formes de corruption comme la Fitnah, qui a lieu en raison du dévoilement de son visage, ce qui constitue une source majeure de maux et de corruption ; cela provoque la disparition de la pudeur de la femme et une séduction exercée sur les hommes.
 
Ainsi, l'on constate qu'il est illicite que la femme découvre son visage en présence des hommes qui lui sont étrangers. Il lui est également illicite de découvrir sa poitrine, son cou, ses bras, ses jambes et les autres parties de son corps en présence d’hommes qu’elle aurait le droit d’épouser. De plus, il lui est interdit d'être dans une situation d'intimité ou de mixité avec eux sans voile.
 
En fait, si la femme croit qu’elle a les même droits que l’homme concernant le dévoilement du visage, qu’elle peut sortir fréquemment en exhibant ses atours, elle n'éprouvera aucune pudeur ni aucune honte à se mêler aux hommes, ce qui constitue une grande Fitnah et une corruption considérable.
 
Un jour, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, sortit de la mosquée et vit les femmes mêlées aux hommes. Il dit :
 
« Ô femmes, reculez. Vous n'avez pas le droit de marcher au milieu de la route, mais vous devez rester sur les bords ».
 
Et les femmes, après cela, se tenaient si près du mur que leur robe s'y accrochait.
 
Ce Hadiith fut cité par Ibn Kathiir dans son interprétation du verset (sens du verset) : « Et dis aux croyantes de baisser leur regard » (Coran 24/31)
 
Il est donc interdit à la femme de dévoiler son visage en présence des hommes qui lui sont étrangers. De même, lui sont interdites toute intimité ou mixité avec eux ainsi que le fait de les saluer en leur serrant la main. Allah le Très Haut, indique ceux qui ont le droit de la voir dans le verset suivant (sens du verset) :
 
«et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès» (Coran 24/31)
 
Quant au frère du mari, au mari de sa sœur, ou aux cousins paternels ou maternels, ils ne font pas partie des Mahrams et  n'ont donc pas le droit de voir le visage de la femme et celle-ci n'a pas le droit dévoiler devant eux, étant donné la séduction qu’elle peut exercer sur eux.
 
D'après `Oqbah ibn `Aamir, qu'Allah soit satisfait de lui, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, a dit : « Gardez-vous d’entrer chez les femmes en l’absence de leur mari »
- « Ô Messager d’Allah, que penses-tu des proches du mari ? »
- « Les proches non Mahrams, c’est la mort », répondit-il (Boukhari et Mouslim).
 
L'on désigne ici par les proches (Hamou) le frère du mari, son oncle ainsi que les proches masculin. Ces derniers entrent dans la maison sans suspicion. Pourtant, ce ne sont pas des Mahrams bien qu’ils aient un lien de parenté avec le mari. C'est pourquoi il n'est pas permis à la femme de leur montrer ses atours même si ces proches sont des hommes vertueux et de confiance. En effet, Allah, Exalté soit-Il, détermine dans le verset précédent les personnes précises auxquelles la femme peut montrer ses atours ; et il ne figure parmi ces proches ni le frère du mari, ni l'oncle, ni le cousin du mari ou d'autres proches. Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, a dit : « L'homme ne doit pas s'isoler avec une femme qui lui est étrangère sauf en présence de l'un de ses Mahrams » (Boukhari, Mouslim)
 
Le Mahram cité dans le Hadith est toute personne avec laquelle il lui est définitivement interdit de se marier, d'après l'unanimité des Oulémas, en raison de la relation de parenté, d'alliance par le mariage (le beau-père), ou d'allaitement, comme le père, le fils, le frère, l'oncle paternel ainsi que tous ceux qui ont le même rang selon la Charia (l’oncle maternel, le père et le frère d’allaitement, le beau-père, le fils du mari…). Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, a interdit cela de peur que le diable ne favorise la tentation, n’encourage la corruption par ses mauvaises suggestions, et  leur embellisse les actes de désobéissance. D'après `Omar ibn Al-Khattaab, qu'Allah soit satisfait de lui, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, a dit :
 
« Chaque fois qu'une femme s'isole avec un homme qui ne lui est pas Mahram, le diable est leur troisième compagnon » (Ahmad : Sahih)
 
Ceux qui se sont habitués dans leur pays à des mœurs contraires à celles-ci sous prétexte que telle est la coutume de leurs parents ou de leurs compatriotes, doivent s'appliquer à mettre un terme à cette tradition et coopérer pour l'anéantir et se débarrasser de ses maux. Ces efforts auront pour but la sauvegarde de l’honneur, la coopération pour la bienfaisance et la piété, l'exécution des ordres d'Allah, le Très Haut, et de Son Messager et le repentir auprès d'Allah, Exalté soit-Il, de tous les péchés précédents. Ils doivent également continuer à ordonner le bien et interdire le mal. Ils ne doivent craindre aucun reproche pour leur soutien à la vérité et leur dénonciation de l’erreur. Aucune moquerie ou plaisanterie de la part de certains ne doit les détourner de leur objectif. Le musulman a le devoir de se conformer à la Charia d'Allah de plein gré, tout en aspirant à la récompense d'Allah, Exalté soit-Il, et en craignant Son châtiment, même si s'opposent à lui les personnes les plus proches et les plus aimées. Par contre, il ne lui est pas permis de suivre les fantaisies et les traditions qu'Allah, Exalté soit-Il, n'a pas instituées. En effet, l'Islam est la religion de la Vérité, de la voie droite et de la justice en toute chose. Il appelle également aux nobles mœurs, aux œuvres pies et interdit tout acte allant à leur encontre.
 
Nous demandons à Allah, Exalté soit-Il, de nous guider tous vers ce qui Le satisfait et de nous préserver contre le mal de nos âmes et nos mauvaises actions. Allah est Généreux[1] et Prodigue¹. Que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur notre Prophète, Mohammad, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.
 

Wa As-Salaamo 'Alaikom wa Rahmatollahi wa Barakaatoh



[1]TSNA (Traduction du sens des Noms et Attributs d’Allah): Nous devons croire en tous les Noms, Attributs et Actions d'Allah tels que mentionnés dans le Coran et la Sunna de Son Prophète, , sans les nier, en altérer lesens, y chercher de ressemblance avec Ses créatures ou tenter de comprendre la forme et la nature qu'ils revêtent.
 

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