Suivre les avis juridiques permissifs est une façon de suivre ses passions

19/05/2011| IslamWeb

Chers lecteurs, nous avons parlé dans un article précédant du danger qu’il y a à suivre ses passions et cité un certain nombre de versets et hadiths mettant en garde contre une telle pratique. Dans ce présent article nous allons parler d’une façon très répandue de suivre ses passions. Cette façon consiste à chercher les avis juridiques permissifs et à s’en tenir.

Chers frères, après avoir pris connaissance des preuves tirée du Coran et de la Sunna cités dans le premier article et mettant en garde contre le fait de suivre ses propres passions, ne soyons pas de ceux dont Allah dit (sens du verset): «  Et il en est parmi eux qui t’écoutent. Une fois sortis de chez toi, ils disent à ceux qui ont reçu la science : « Qu’à-t-il dit, tout à l’heure? » Ce sont ceux-là dont Allah a scellé les cœurs et qui suivent leurs propres passions.» Va-t-on donc prêter attention à ce qu’Allah à ordonner de faire à Son Prophète ()? Ainsi, Allah, exalté soit-Il, a dit à Son Prophète (sens des versets):
« Puis Nous t’avons mis sur la voie de l’Ordre [une religion claire et parfaite]. Suis-la donc et ne suis pas les passions de ceux qui ne savent pas »
« Juge alors parmi eux d’après ce qu’Allah a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, et prends garde qu’ils ne tentent de t’éloigner d’une partie de ce qu’Allah t’a révélé ».
Ces versets et tant d’autres montrent que la vérité est une et c’est la Révélation, et tout ce qui ne fait pas partie de cette dernière n’est que passion condamnable. Allah, exalté soit-Il, dit : « Quant à celui qui aura dépassé les limites et aura préféré la vie présente, alors, l’Enfer sera son refuge » avant d'ajouter : « Et pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur, et préservé son âme de la passion, le Paradis sera alors son refuge ». Nous savons, d’après un hadith rapporté par Muslim, que le Prophète () commençait la prière de la nuit par l’invocation suivante : « Ô Allah, Seigneur de Gibrâ`îl, Mîkâ`îl et Isrâfîl, Créateur des cieux et de la terre, Celui qui connaît l’occulte et le perceptible, Tu juges entre Tes serviteurs sur leurs divergences, Guide-moi vers la vérité sur laquelle ils se sont divisés, certes, Tu guides qui Tu veux vers le droit chemin ». Donc, si le Prophète lui-même, qui est soutenu par la Révélation, invoque Allah, exalté soit-Il, avec cette invocation concise et ardente dans laquelle il Lui demande la guidée vers la vérité sur laquelle les autres se sont divisés, c’est-à-dire qu’il souhaite être encore plus guidé et maintenu solidement sur cette voie, alors tous ceux qui cherchent la vérité se doivent d’invoquer Allah avec cette invocation. Il est donc absolument nécessaire que nous nous consacrions à la recherche de la vérité, que nous la suivions là où elle se trouve et que nous la fassions triompher où qu’elle soit et d’où qu’elle vienne, car par Allah, ceci est le signe de véracité et de la sincérité.
        Selon le Cheikh Muhammad al-Duwaich, qu’Allah le protège, il est très important d’enseigner aux gens à se soumettre à Allah, exalté soit-Il, à honorer les textes de la Loi divine, à tenir fermement à la religion et à s’écarter des avis permissifs et des erreurs des savants. Allah, exalté soit-Il, dit : « Tenez ferme ce que Nous vous avons donné », et Il dit à Son Prophète Yahya : «  Ô Yahya, tiens fermement au Livre (la Thora) ! »
Chers frères, actuellement, les gens se tournent de plus en plus vers les avis juridiques permissifs de certains savants, lesquels avis répondent en fait à leur désir de profiter pleinement de la vie terrestre et de ses atours illusoires. Peu leur importe que ces avis puissent aller à l’encontre de ceux de savants plus dignes de confiance, plus érudits et plus pieux que leurs muftis permissifs, ces gens ne cherchent pas la vérité, mais plutôt quelqu’un, quel qu’il soit, qui pourra, grâce à une décision juridique, rendre licite leur argent. Voilà donc bien ce qui s’appelle suivre sa passion. Et même si tu dis à l’un d’entre eux que cette chose a été rendue illicite par la plupart des savants, il te rétorquera : « Untel a dit que c’était licite, donc je prends son avis ». Cheikh Ibn ‘Uthaymîn, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit que quand l’homme tombe malade, il se met immédiatement à la recherche du médecin le plus digne de confiance et le plus compétent, pensant que ce dernier est le plus à même de pouvoir le soigner ; eh bien, ce qui touche à la religion nécessite encore plus de précaution que ce qui touche à la vie d’ici-bas, et le musulman se doit de suivre les textes. Or, les paroles des savants sont là pour nous aider à comprendre les textes, mais si le musulman n’a pas assez de science pour pouvoir trancher entre les avis divergents des savants et prendre ce qui lui semble être le plus juste, alors, il devra interroger les gens de science dont les niveaux d’érudition et de pratique religieuse garantissent qu’on peut leur faire confiance, puis mettre en pratique les avis juridiques rendus par ces derniers. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset): « Demandez-donc aux gens du rappel si vous ne savez pas » (Coran : 21/7). Donc, dans le cas où leurs avis divergent, le simple musulman se devra de suivre le savant le plus digne de confiance et le plus érudit. À l’inverse, le musulman doit absolument s’écarter des avis juridiques qui satisfont sa passion et ne s’appuient sur aucune preuve valable, ni se tourner vers ceux dont il sait qu’ils rendent des avis laxistes ; bien au contraire, il est nécessaire que le musulman soit précautionneux avec sa religion, et donc qu’il interroge les savants les plus érudits et qui craignent le plus Allah, exalté soit-Il. Le Cheikh, qu’Allah lui fasse miséricorde, poursuit et se demande s’il convient qu’un musulman prenne soin de son corps et soit prêt à aller très loin et à dépenser beaucoup d’argent pour consulter les médecins les plus expérimentés, et que d’un autre côté il néglige sa religion ?! Par ailleurs, est-il normal que ce dernier n’ait d’autre souci que de suivre sa passion ainsi que de choisir les avis juridiques les plus permissifs quand bien même ils contreviennent à la vérité ?! Pire encore, il y a des gens, qu’Allah nous en protège, qui, s’ils interrogent un savant, mais que sa réponse ne satisfait pas leurs passions, se tournent vers un autre savant, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’ils trouvent une personne qui leur dira ce qui s’accorde avec leurs passions et ce qu’ils veulent entendre !! Et c’est pourquoi les savants ont dit que celui qui suit ce sur quoi les savants ont divergé et qui opte systématiquement pour les avis permissifs tombe dans la Zandaqa ou s’en approche (Le secours de l’affligé, vol.1/ p.228). La Zandaqa n’est autre que l’hypocrisie.
       Le grand savant ‘Abd al-Karîm al-Khudayr, qu’Allah le protège, a dit que le musulman ne doit pas choisir les avis les plus permissifs, car ainsi il se soustrait aux obligations légales ou à la majorité d’entre elles. L’individu, s’il est apte à pouvoir examiner en détail les avis des savants et à les soupeser, doit plutôt opter pour les avis les mieux argumentés et les plus fidèles aux textes ; en revanche, s’il n’en a pas la capacité, alors, il lui faut simplement prendre comme références les savants les plus dignes de confiance en matière de science, de religion et de piété. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets):
« Il y a bien là un rappel pour quiconque a un cœur et prête l’oreille tout en étant témoin
« Annonce la bonne nouvelle à Mes serviteurs qui prêtent l’oreille à la Parole, puis suivent ce qu’elle contient de meilleur. »
 
 
 
 
 
 
Le danger de suivre ses propres passions

 

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