La mort du Prophète en tant que martyr

12/06/2011| IslamWeb

Citant successivement Leith, Sa’id ibn Abi Sa’id et Abou Hurayra, l’Imam Ahmed rapporte avoir entendu Hajjaj dire:« Ayant reçu, à la conquête de Khaybar, un don sous forme d’un mouton empoisonné, le Prophète () a dit : "Rassemblez autour de moi tous les Juifs se trouvant ici ». Une fois ceux-ci rassemblés autour de lui il leur dit: «Me diriez vous la vérité toute la vérité si je vous interroge au sujet de quelque chose ?»
« Oui, assurément ô Abou Al Qassem », répondirent ils. « Avez-vous empoisonné ce mouton? » Leur demanda-t-il « Oui » reconnurent-ils. «Mais pourquoi alors? », poursuit-il ? «Nous voulions », reprirent-ils, « nous débarrasser de toi si tu es un imposteur, tout en sachant que si tu es un vrai prophète notre subterfuge ne saurait te nuire
 ».


Dans les deux Sahihs il y a un hadith rapporté par Chou’ba sur l’autorité de Hicham ibn Zayd d'après Anas ibn Malik et selon lequel une femme juive emmena au Messager d'Allah () un mouton empoisonné dont il consomma, une fois rôti, un morceau de sa viande. On fit alors venir la femme au Messager d'Allah () qui l’interrogea au sujet de ses mobiles. Elle reconnut qu’elle voulait l’assassiner. Le Prophète () lui dit : «Tu n’auras jamais, grâce à Allah, le dessus sur moi » ou, selon une autre version, « Tu n’en auras jamais, grâce à Allah, la possibilité».

L’assistance demanda alors: «devrions nous la décapiter?». « Non » répondit le Prophète ().

Anas raconte : « Depuis cet incident je n’ai cessé d’en remarquer les séquelles sur le corps du Messager d'Allah ().»
 
Az-Zouhri rapporte sur l’autorité de Jabir que, s’étant posé la ventouse, le Messager d'Allah () a survécu trois ans après sa consommation du morceau de viande empoisonné puis il en tomba malade d’une maladie qui l’emporta. Il dit alors : « J’ai toujours traîné avec moi un malaise depuis le jour de Khaybar où j’ai consommé de la viande de ce mouton. Ce malaise a persisté jusqu’au moment où mon « Abhari » (mon aorte) a cessé de fonctionner.» Le Messenger d’Allah () est donc décédé en martyr.
Selon Ibn Hicham, « Al Abhar» est une aorte en contact avec le cœur alors que pour Lissan Al-Arabe d’Ibn Mandhour:« Al Abhar» est une aorte sous l’épine dorsale. Il s’agit d’une aorte dont la rupture entraîne la mort, étant en contact avec le cœur.
 
Synthèse
(1) une femme juive du nom de Zainab bint al-Harith a présenté au Prophète () un mouton dont le sérum est empoisonné et il consomma de sa viande.
(2) le bras du mouton a informé le Prophète () qu’il contient du poison.
(3) le Prophète a révélé, au cours de la maladie qui l’emporta, que le moment de l'arrêt de l'aorte n’est venu que maintenant même s’il se rapporte à la consommation jadis de la viande du mouton empoisonné.
(4) Un grand nombre des oulémas de la Ouma et des pieux prédécesseurs estiment que le Prophète () est mort en martyr et qu’Allah lui a conféré cette faveur en plus de celle de la prophétie.
(5) Al Abhar : est une veine en rapport avec le cœur. C’est ce que nous appelons en terminologie médicale une aorte.
 
Ibn al-Qayyim (qu’Allah lui accorde Sa miséricorde) a dit dans son livre Zad Al Ma’ad que, ayant survécu trois ans après l'incident, le Prophète () révéla, au cours de la maladie qui l’a emporté, qu’il n’a cessé de traîner un malaise à la suite de la viande du mouton qu’il a consommée le jour de Khaybar et que c’est maintenant seulement qu’arrive le moment de l’arrêt de son aorte.

Az-Zuhri a dit : « En conséquence on peut dire que le Prophète () est mort en martyr ».

En passant en revue l'histoire à travers les différents livres de biographie du Prophète (), plusieurs questions nous viennent à l’esprit.

La première question :
 
Peut-on savoir quel est le genre de poison utilisé par Zainab bint al-Harith pour assassiner le Prophète ()?

Ce poison:
(1)         Il s’agit d’un poison utilisé depuis des milliers d'années et qui est connu dans la péninsule arabique.

(2)   Son impact apparaît dans les épiglottes comme l’a dit Anas (qu'Allah soit satisfait de lui).
 
Quel est donc ce fameux poison qui a été utilisé depuis des milliers d'années et dont les symptômes apparaissent sur l’épiglotte?

Aisha (qu'Allah soit satisfait d’elle) a dit : « je n'ai jamais vu le Messager d'Allah () éclater de rire jusqu'à faire apparaître ses épiglottes (Alahoat). Tout juste il faisait un sourire qui laissait apparaitre ses dents». (Sahih Muslim)

Alahoat: selon Al Asma’i c’est la luette de viande rouge pendue à la partie supérieure du voile du palais.
Dans un commentaire paru dans le livre Fateh al-Bari de l’Imam Ibn Hajar Al-Askalani sur le Hadith relatif justement à la mort du Prophète () et à l'histoire du mouton empoisonné qu’on lui a présenté à Khaybar –Ibn Hajjar dit avoir relevé lui aussi, à maintes reprises, ce qu’a relevé Anas au sujet du palais du Messenger d'Allah (). En fait le lahat ou l’épiglotte est cette luette de viande suspendue à l'origine du voile du palais. On dit également que c’est la partie se trouvant à califourchon entre l’origine de la langue et celle de la bouche et c’est ce qui convient au pluriel utilisé dans le Hadith (Alahoat).
 
Ce qu’Anas (qu'Allah soit satisfait de lui) voulait dire est que le Prophète () ne s’est jamais véritablement bien rétabli après la maladie qu’il a contractée à la suite de la consommation de la dite viande. Cela rejoint d’ailleurs ce qu’il a dit dans le hadith suivant rapporté par Aicha : «Je sens encore et toujours la douleur de la dite nourriture ».

Ibn Hajjar fait valoir que probablement Anas a voulu indiquer qu’il a déduit cela à partir du changement de couleur ou de l’apparition de saillies sur le corps du Prophète (rapporté par Al-Tabari) et également dans le commentaire d’An-Nawawi sur Sahih Muslim.

Son assertion selon laquelle il dit «n’avoir jamais cessé d’en remarquer les séquelles» se réfère à sa marque comme si le poison a laissé une marque ou une trace noire ou d'autres.

Il est bien connu, en toxicologie médicale, que quand le poison laisse une trace sur la bouche et les gencives, cela veut dire qu’il est constitué à partir de matériaux lourds tels que l'arsenic et l'étain.

Utilise-t-on depuis plusieurs années l'arsenic ou l'étain en tant que poisons envenimés –et surtout est ce que les deux laissent une trace sur l’épiglotte?

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