Les maladies des désirs et des passions et celles des suspicions et du doute

27/11/2011| IslamWeb

Ces deux maladies ont été mentionnées par Allah, exalté soit-Il, dans plusieurs endroits de Son Livre. Le verset suivant les a cités ensemble : « [Il en fut] de même de ceux qui vous ont précédés : ils étaient plus forts que vous, plus riches et avaient plus d'enfants. Ils jouirent de leur lot [en ce monde] et vous avez joui de votre lot comme ont joui vos prédécesseurs de leur lot. Et vous avez discuté à tort et à travers comme ce qu'ils avaient discuté. Ceux-là verront leurs œuvres anéantis dans ce monde et dans l'autre et ceux-là sont les perdants» (Coran : 9/69). Ce verset montre que la cause de la corruption des cœurs et des corps trouve son origine dans les deux sources suivantes.

Premièrement : la jouissance du lot de ce monde dont la satisfaction des désirs et des passions empêchent de suivre les ordres divins.
Deuxièmement : le fait de se laisser aller dans les fausses suspicions, car la corruption de la religion peut prendre la forme d’une croyance fausse qu’on cherchera à promouvoir par des actes et des paroles en contradiction avec la bonne science. L’exemple le plus frappant est l'innovation qui constitue une corruption au niveau des suspicions.
Nous allons dans ce présent article parler en détail de ces deux maladies:

Premièrement : les maladies des désirs et des passions
Allah dit : « Ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage, afin que celui dont le cœur est malade [l'hypocrite] ne vous convoite pas. Et tenez un langage décent » (Coran : 33/32). La maladie mentionnée ici est celle du désir sensuel, de la débauche et de l'adultère.
Quant aux maladies des désirs et des passions, il s’agit d’une corruption que subit le cœur et qui fait dévier sa volonté de la vérité pour le rendre dédaigneux de celle-ci et tout à fait épris du mensonge nuisible. Ce sont des maladies qui ont pour origine le suivi des passions, car l'homme qui en est victime peut bien distinguer la vérité sans toutefois tenir à la suivre en raison de ses caprices qui ne cadrent pas avec le Message apporté par le Prophète().
Deuxièmement : les maladies des suspicions et du doute
Parlant des hypocrites Allah, exalté soit-Il, dit : « Il y a dans leurs cœurs une maladie (de doute et d'hypocrisie), et Allah laisse croître leur   maladie. Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti » (Coran : 2/10). Il dit : « Et pour que ceux qui ont au cœur quelque maladie ainsi que les mécréants disent : “Qu'a donc voulu Allah par cette parabole ? ” » (Coran : 74/31) et le Tout-Puissant dit : « Afin de faire, de ce que jette le Diable, une tentation pour ceux qui ont une maladie au cœur et ceux qui ont le cœur dur… Les injustes sont certes dans un schisme profond » (Coran : 22/53).
La maladie du cœur dont il est question dans ces trois versets est celle des suspicions, du doute et de l'ignorance. En interprétant le verset « Ceux qui ont au cœur quelque maladie », Cheikh Abdul Rahman Al-Saadi (qu’Allah lui accorde Sa miséricorde) a dit : « Ce qui est voulu ici c’est la maladie du doute, des suspicions et de l'hypocrisie. En fait le cœur s’expose à deux maladies qui lui font perdre sa santé et son équilibre, il s’agit de la maladie des suspicions fausses et celle des désirs meurtriers. Ainsi, l’infidélité, l'hypocrisie, les doutes et toutes les formes d’hérésies sont autant de maladies de suspicion, alors que l'adultère, l’amour de la vie éphémère, la débauche et la perpétration des péchés font partie des maladies des désirs et des passions.
En réalité, les maladies des suspicions ne sont qu’une corruption qui atteint le cœur pour perturber sa vision de la vérité et le rendre incapable de la voir ou en tout cas de la voir telle quelle est, de sorte qu’il ne s’en sortira qu’avec une perception diminuée.
Or, on a déjà souligné que la conviction repose sur deux bases : croire au Message du Prophète() et obéir aux ordres donnés.
Après avoir mentionné cette origine, Ibn al-Qayyim (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : « Ils sont suivis par deux autres cas, à savoir : la négation des suspicions du mensonge qui lui traversent l’esprit pour l’empêcher de perfectionner sa croyance [...] et le rejet des avidités de l’égarement qui, elles aussi, lui traversent l’esprit et l’empêchent de bien se conformer aux injonctions divines ».
Ici nous sommes devant quatre cas : le premier cas est la croyance aux révélations reçues par le Prophète () ; le deuxième : faire le maximum pour réfuter les suspicions inspirées par les diables parmi les djinns et les humains dans leur opposition à la vérité ; le troisième est l'obéissance aux injonctions divines ; enfin, le quatrième est le fait de s’armer de patience et de persévérance pour contrecarrer les suspicions qui se dressent entre le fidèle et l'obéissance complète. Ces deux cas – je veux parler des suspicions et des avidités – sont à l’origine de la corruption et de la misère du fidèle dans cette vie et dans l'autre, de même que les deux premiers principes, à savoir la croyance au Message du Prophète () et l’obéissance à ses injonctions sont la source du bonheur et de la prospérité  dans ce monde et dans l'autre. Pour comprendre ceci il faut savoir que la personne possède deux forces : une force de foi et de considération et son corollaire de connaissance, de science, de parole et une force de volonté et d'amour ainsi que tout ce qui va avec de foi, de détermination et d’action. Or, la suspicion influe négativement sur la force scientifique et théorique à moins que, à titre de remède, elle ne soit repoussée, tout comme l’avidité influe négativement sur la force de la volonté scientifique à moins que, à titre de remède, elle ne soit expulsée.

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