Gravité des maladies des suspicions

29/11/2011| IslamWeb

Il faut savoir que les maladies des suspicions sont les plus graves, les plus difficiles à soigner et surtout les plus meurtrières parmi toutes les maladies du cœur. C’est la raison pour laquelle les spécialistes des maladies du cœur n’ont eu de cesse de recommander de s’éloigner de ceux qui pratiquent l'innovation en matière de religion, parce que la maladie des passions et des désirs est guérissable contrairement à celle des suspicions, à moins qu’Allah n’y vienne en aide dans le cadre de Son immense miséricorde.

Quant à l’origine des maladies des suspicions, il ne fait aucun doute que c’est l'ignorance, car l'homme ignorant peut faire le mal tout en pensant qu’il fait le bien, ce qui, en soit, constitue une maladie. D’ailleurs, le mot chubha (suspicion) est ainsi appelé parce que le vrai et le faux s’y côtoient de sorte que la suspicion porte, pour ainsi dire, l’habit du vrai sur le corps du faux.
Parlant de la gravité des maladies des suspicions et de leur origine, Ibn al-Qayyim (qu’Allah lui accorde Sa miséricorde) a dit : « Il y a deux sortes de tentations : la tentation des suspicions qui est la plus grave et la tentation des passions et des désirs. Il se peut que les deux se rencontrent chez la même personne ou que seulement l’une d’elle s’y trouve. Ainsi, la tentation des suspicions a pour origine le manque de perspicacité et de connaissance, surtout quand cela est associé avec une intention corrompue et des caprices éveillés. A ce stade, nous sommes devant la grande tentation, mais aussi la grande catastrophe. Il n’y a pas plus égaré que l'homme malintentionné, guidé par les caprices, loin du droit chemin, souffrant du manque de perspicacité et de connaissance, presque ignorant du Message qu’Allah a envoyé avec Son Prophète () et qui est au centre de ceux qui sont visés par le verset : « Ils ne suivent que la conjecture et les passions de [leurs] âmes, alors que la guidée leur est venue de leur Seigneur » (Coran : 53/ 23).
Ce genre de tentation conduit immanquablement à l'infidélité et à l'hypocrisie. C’est celle qui caractérise les hypocrites et les partisans de l'innovation en matière de religion toutes catégories confondues. Il semblerait que, dans leur ensemble, ils ont conçu leur hérésie à partir de la tentation de suspicions où, pour eux, la vérité s’est confondue avec le mensonge et la bonne orientation avec l'égarement.
Une telle tentation est parfois le résultat d’une mauvaise compréhension, d’une fausse transmission, d’une vérité qui, bien que parfaitement établie, est restée tout de même invisible à l’homme qui n’a pas pu la découvrir, à cause d'un objectif corrompu ou d’un caprice suivi. Tout cela découle de la cécité de la perspicacité et de la corruption de l’intention ». Fin de citation.
Il a dit aussi que : « Le cœur fait l’objet d’attaques de la part de deux armées du mensonge : l'armée des avidités de l’égarement et l’armée des suspicions du mensonge. Tout cœur qui s’y prête et s’y adonne s’en imprégnera et s’en remplira au point que sa langue en parlera et ses sens en feront l’écho en conséquence. S’il s’agit des suspicions de mensonge, celles-ci s’exprimeront par sa langue sous forme de doutes, de suspicions et d’attaques qui feront croire aux ignorants que c’est là un signe de l’étendue de ses connaissances, alors qu’au fond cela n’indique qu’un manque de connaissance et de conviction de sa part ».
Quant à Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya (qu'Allah lui accorde Sa miséricorde), il a dit : « Prends garde de laisser ton cœur devenir, pour les suspicions et les nouvelles idées, telle une éponge, qui les absorbera pour en faire une partie de lui-même, fais-en plutôt un verre opaque sur lequel passent les suspicions sans jamais s’y accrocher de sorte qu’il pourra les voir par sa pureté, mais les repoussera par sa solidité. Sinon, si tu laisses ton cœur se régaler de toute suspicion qui intervient et survient, il risque de devenir le siège de toutes sortes de suspicions ». « Je ne me rappelle pas d’avoir autant bénéficié d'une recommandation comme je l’ai fait de celle-ci » conclut Ibn Al-Qayyim.

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