Les signes de l'agrément du pèlerinage (II)

09/10/2012| IslamWeb

Les signes de l'agrément du pèlerinage accompli avec piété

Parmi les signes de l'agrément de ce pèlerinage accompli avec piété figure le fait que le pèlerin revient avec de meilleures mœurs qu'auparavant. De même, une fois rentré chez lui, le pèlerin abandonne les négligences et les désobéissances qu'il commettait avant d'accomplir le pèlerinage. Il remplace ses mauvais compagnons par d'autres qui sont vertueux. Il remplace ses séances de divertissement et d'insouciance par d'autres où il évoque Allah, exalté soit-Il, et ne L'oublie pas.
La sincérité dans les actes de dévotion est un des états et l’une des qualités les plus difficiles à acquérir surtout si l’on agit en présence d’autrui et qu’on ne peut pas dissimuler l’acte d’adoration, comme c'est le cas du pèlerinage. Il se peut que le musulman jeûne pendant une journée par amour pour Allah, exalté soit-Il, sans que personne ne s'en rende compte et il se peut également qu'il accomplisse des prières surérogatoires en pleine nuit chez lui et que personne ne le sache. Cependant, ce musulman ne peut pas accomplir le pèlerinage de la Maison Sacrée d'Allah, exalté soit-Il, sans que personne ne s'en rende compte. C'est pour toutes ces raisons que les efforts déployés pour atteindre la sincérité dans le pèlerinage en le vouant à Allah, exalté soit-Il, exclusivement, sont démultipliés par celui à qui Allah, exalté soit-Il, a accordé le succès et qu'Allah, exalté soit-Il, a guidé vers le bon chemin. Voilà pourquoi les gens vertueux avaient pour habitude de faire preuve d'ascétisme et de détachement des plaisirs de ce bas monde durant le pèlerinage. Ils se montraient humbles, soumis et pauvres face à Allah, exalté soit-Il. On rapporta que le Messager () accomplit le pèlerinage en montant sur un dromadaire sans palanquin. On rapporta également qu'il dit : "Ô Allah, C'est un pèlerinage où je m'éloigne de toute forme d’ostentation et d’hypocrisie" (Ibn Mâdjah).

Thumama ibn Abdallah ibn Anas dit : "Anas accomplit le pèlerinage et fit ce voyage en montant sur un dromadaire sans palanquin bien qu'il ne fût pas pauvre et il dit que le Messager () fit le voyage du pèlerinage en montant sur un dromadaire qui n'était pas muni d'un palanquin (Boukhari).
L’expression " bien qu'il ne fût pas pauvre" montre qu'il fit cela par humilité ainsi que par imitation du Messager () et non pas parce qu'il était indigent ou avare.

Comment donc comparer ce pèlerinage à ce à quoi invitent certaines agences de tourisme ou au pèlerinage auquel invitent les chaînes satellitaires, pèlerinage dit " cinq étoiles" et qui proposent le comble du luxe, de la mollesse et du bien-être.
Une femme vertueuse m'a contacté par téléphone et m'a dit qu'elle avait accompli le pèlerinage cette année avec certains prédicateurs, dits "nouveaux prédicateurs", qui apparaissent sur les écrans des chaînes satellitaires et qui séduisent les gens. Cette femme m'a dit : "Est-ce que tu as vu le pèlerinage sur la chaîne Iqra ?" et d'ajouter : " Il est impossible que ce pèlerinage que nous avons vu et fait, soit le pèlerinage que nous a ordonné de faire Allah, exalté soit-Il, et Son Messager () lorsqu'il nous dit : ' Apprenez auprès de moi les rites que vous devez accomplir'. "Je lui ai donc dit : "Calmez-vous, qu'est-ce qu’il s'est passé ? "
-" Il n'est pas possible, me dit-elle avec indignation, de laisser cet homme manipuler la raison de nos jeunes. J'ai vu ces derniers pris sous le charme de tout ce que dit et fait cet homme. Mon fils est fasciné par lui".
- " Informez-moi de ce qui a eu lieu !", lui ai-je dit.
- " j'ai vu dans ce voyage des actes étonnants : des filles séduisantes voyageant sans avoir de mahrâm-s ou bien encore la mixité entre hommes et femmes dans cet endroit pur. Ce nouveau prédicateur ordonne aux jeunes hommes de se raser la barbe en disant : " Il n'est pas acceptable d'avoir la tête rasée et d'être à la fois barbu ". Et d'ajouter : " Celui qui n'était pas à l'origine barbu, qu'il se rase la barbe". Et lorsqu'il trouvait une fille portant le niqâb, il lui ordonnait de l'enlever en disant : " Puisque tu poseras des questions, tu entreras dans le champ de la caméra, enlève donc le niqâb ! " Une de ces filles a fait ce qu'il lui avait ordonné de faire et est entrée en pleurant chez les femmes. On tournait jusqu'à trois heures du matin et souvent tous tombaient de fatigue et s'endormaient sans pouvoir accomplir la prière de Fadjr. Les jeunes filles exposaient des projets conjointement avec les jeunes hommes et demandaient aux hommes d’affaires de les financer, et ce, dans le cadre du programme connu sous le nom de Sunnâ' al-hayât (ceux qui façonnent leur vie). Le jour de l'Aid, ce célèbre prédicateur a refusé de se raser la tête et a dit lorsqu'il est monté sur le plateau à Minâ : "Je ne me suis pas rasé la tête, car j'ai des interviews (à la télévision) après le pèlerinage".

Ceci est une partie de ce qu'a dit cette femme vertueuse. Elle dit aussi : Mon fils accomplissait la prière en commun à la mosquée, et il ne fréquente plus maintenant les mosquées et tout cela se fait au nom de la modération et de la modernité que prônent ces chaînes satellitaires et ces prédicateurs".

Le plus étonnant est que certains de ces actes blâmables ont été diffusés sur cette chaîne satellitaire connue. Cette dernière projetait également certaines bid'a-s (innovations en matière de religion) le jour de 'Arafat comme les invocations faites de manière collective et d’une seule voix. Puis ces pèlerins se sont mis à s'étreindre, se félicitant les uns les autres pour fêter l’acceptation – selon leur prétention - des œuvres par Allah, exalté soit-Il, après le coucher du soleil du jour de 'Arafat".

Je ne souhaite pas commenter ce qu'a dit cette femme vertueuse, car toute personne douée de science et de sensibilité sait que l'esprit de l'adoration est tout à fait loin de ces futilités et de ces bêtises. Il va de soi que nul savant ne soutient qu’un acte d’adoration est agréé à coup sûr lorsqu'on l’a parachevé. Au contraire, les savants ont le sentiment d’avoir commis des négligences et demandent pardon à Allah, exalté soit-Il, lorsqu'ils finissent d’accomplir leurs œuvres comme le dit Allah, exalté soit-Il, (sens du verset) : "Ensuite déferlez par où les gens déferlèrent, et demandez pardon à Allah. Car Allah est Absoluteur et Miséricordieux. " (Coran 2/ 199).

Certains de ces oulémas faisaient prévaloir, en leur for intérieur, la peur de ne pas être exaucé durant ce jour et certains faisaient prévaloir l'espérance et l'aspiration à être exaucé et absous de leurs péchés. Cependant, ils ne se serraient pas les mains ni ne s'étreignaient ni ne se félicitaient les uns les autres au moment du déferlement de 'Arafat, mais ils déferlaient en aspirant à la miséricorde d'Allah, exalté soit-Il, en se montrant humbles, recueillis et soumis.

La bid'a consistant à filmer l'accomplissement des rites est une chose qui vide les rites de leur âme et empêche le recueillement lors de ces rites. Nous avons remarqué que ce phénomène s'est répandu parmi les foules des pèlerins étant donné que les téléphones portables munis d’une caméra sont devenus très courants.

Un autre prédicateur descend d'un autobus la nuit qui doit être passée à Muzdalifa, se rase la tête et ordonne à ceux qui sont en sa compagnie de se raser la tête ou de raccourcir leurs cheveux sous prétexte que le Messager () a dit : " Fais-le et nul grief à le faire". Certains de ces gens dirent : "Nous avons transformé la règle selon laquelle la difficulté amène la facilité en une sorte de laisser-aller et de négligence". C'est avec ces termes qu'il a exprimé son avis".
 

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