Les croyances et les pensées de la Qâdyâniyya

15/01/2013| IslamWeb

La Qâdyâniyya est une religion nouvelle et inventée, elle est apparue à la fin du XIXe siècle à Qâdiân, l’un des villages situés dans la province indienne du Pendjab, cette secte avait alors obtenu la bénédiction et la protection de l’occupant britannique.
 

Son fondateur :
Le fondateur de cette secte est un certain Mirza Ghulâm Ahmad al-Qâdyânî, né en 1265 de l’Hégire dans le village indien de Qâdiân. Mirza a commencé son activisme comme prédicateur musulman, puis il a prétendu qu’il était un rénovateur directement inspiré par Allah, puis il franchit encore quelques échelons dans l’égarement et prétendit qu’il était le Mahdî et le Messie annoncé, à ce propos Mirza a dit : « Les musulmans et les chrétiens sont convaincus, avec quelques petites différences, que le Messie fils de Maryam a été élevé au ciel avec son corps réel, et qu’il descendra du ciel une certaine époque ; toutefois, j’ai démontré dans mon livre que ces croyances sont erronées, j’ai en outre expliqué qu’il ne faut pas comprendre par « descente », la descente du Messie, mais c’est en fait une annonce sur un mode métaphorique de la venue d’un second individu ressemblant au Messie, et cet être impuissant - c’est-à-dire lui-même – est la preuve de l’authenticité de cette information selon l’annonce et l’inspiration divine ! ».
Puis de cette prétention à être un sosie du Messie (), Mirza est passé à la prétention selon laquelle il serait lui-même le Messie, ainsi cet illuminé a dit : « Voici donc ‘Îsâ le prophète attendu, dans les expressions divines qui me sont inspirées, les noms ‘Îsâ et Maryam renvoient à ma propre personne ». Et considérant que le Messie était un prophète qui recevait la révélation, Mirza prétendit donc qu’il recevait lui aussi une révélation, c’est ainsi qu’il composa un « Coran » qu’il nomma le « livre évident », selon Mirza : « Ce que je sais de Dieu, qui est le Donneur par excellence, c’est qu’Il m’a envoyé vers les gens afin de rénover la religion, d’éclairer le visage de la communauté, de briser la croix et d’éteindre le feu chrétien, d’instaurer la Sunna de la meilleure des créatures, de réparer ce qui a été corrompu et de faire se propager ce qui stagnait. Je suis le Messie et le Mahdî, je suis inspiré par Allah qui descend sur moi une révélation, Il m’a parlé comme Il a parlé aux nobles envoyés ».
Il semblerait que sa prétention à être le Messie n’ait pas été aussi bien accueillie chez les gens que Mirza le désirait, ce dernier n’a pas donc pu atteindre les objectifs qu’il espérait atteindre à travers ce mensonge. Par conséquent, il a cessé de prétendre qu’il était le Messie, puis s’est mis à prétendre qu’il était le Prophète Muhammad (), que la réalité « muhammadienne » s’est incarnée en lui et que le Prophète () a été envoyé une seconde fois à travers la personne de Mirza Ghulâm, à ce propos Mirza dit la chose suivante : « Allah a envoyé Muhammad () une autre fois dans le village de Qâdiân afin qu’Il accomplisse sa promesse », il ajouta : « Le Messie est Muhammad le Prophète d’Allah, il est venu une autre fois sur cette terre pour étendre l’Islam ». Puis Mirza a osé prétendre que la prophétie qui lui incombait était plus grande et plus achevée que la prophétie de Muhammad (Salla Allhou Alaihi wa Sallam) ; hélas, il fut suivi par des sots, des canailles, des ignorants ou encore par des personnes motivées par des intérêts purement mondains.


Quelques éléments démontrant la grande charlatanerie de Mirza :
Malgré les immenses prétentions de Mirza citées plus haut, celui-ci était un individu naïf, obscène et ne proférant que des grossièretés ; ainsi, il employait les pires insultes et injures lors de ses débats avec des contradicteurs !
Pour ce qu’il s’agit de la révélation qu’il prétendait recevoir d’Allah, elle était en fait un mélange de versets épars qu’il a rassemblés de manière incohérente, ce qui démontre son peu de science et sa faible compréhension du texte coranique. Voici donc un exemple édifiant de sa prétendue révélation : « J’ai été par le passé inspiré par Dieu, je consigne donc ici mot pour mot les paroles qui m’ont été révélées au courant du mois de mars 1882 : « Ô Ahmad, Allah a mis en toi Sa bénédiction ; lorsque tu lançais (une poignée de pierre), ce n’est pas toi qui lançais, mais c’est Allah qui lançais ; le Tout Miséricordieux ; Il a enseigné le Coran ; pour que tu avertisses un peuple dont les ancêtres n’ont pas été avertis ; afin qu’apparaissent clairement le chemin des criminels ; dit : il m’a été ordonné et je suis le premier des croyants ; et dis : La Vérité est venue et l’erreur a disparu, car l’erreur est destinée à disparaître, etc. ». Il dit également : « Et par Allah, Il a révélé un Coran dans une langue éloquente pour que ce soit un signe pour les gens qui réfléchissent ; vous le traitez de voleur, hé bien apportez des pages volées comme celles-là qui enjoignent à la vérité et à la sagesse si vous êtes véridiques » !
En ce qui concerne les prophéties de Mirza, elles furent nombreuses et se réalisèrent rapidement mais pas comme il l’avait prédit. Par exemple, un jour Mirza polémiqua avec un chrétien qui lui cloua le bec, et comme Mirza n’eut rien à répondre à ce chrétien il s’énerva contre celui-ci et il tenta d’effacer la honte provoquée par cette défaite. Ainsi, Mirza prétendit que le chrétien mourrait – dans le cas où il ne repentirait pas – dans quinze mois, c’est en tout cas selon lui ce qu’Allah lui avait révélé ; le jour annoncé vint et le chrétien ne mourut pas, par conséquent les adeptes de Mirza prétendirent que le chrétien s’était repenti. Toutefois, lorsque le chrétien entendit cette nouvelle, il traita de menteurs les sectateurs et clama avec fierté qu’il était chrétien !
Parmi les exemples des prévisions ridicules de Mirza, il y a la suivante : Mirza prétendit que la peste ne se répandrait dans les environs de son village Qâdiân tant qu’il s’y trouverait, et ce, même si la peste devait durer 70 ans. Allah démasqua l’imposteur et donc la peste se propagea dans le village de Qâdiân, elle décima ses habitants dont le fameux Mirza, lequel avait dans ses délires prétendu que : « Parmi les signes prouvant l’authenticité de sa mission, il y a le fait qu’Allah lui a annoncé que la peste ne viendrait pas dans sa maison, que le tremblement de terre ne la détruirait pas et qu’Allah le sauverait ; Allah repoussera loin de sa maison ces deux calamités ».


Les croyances des adeptes de la Qâdyâniyya :
1- Les adeptes de la Qâdyâniyya croit en la réincarnation des âmes
: ainsi, Mirza prétendit qu'Ibrâhîm () naquît une seconde fois 2050 ans après sa « première » mort dans la maison de ‘Abdallah ibn ‘Abd al-Muttalib et réincarné dans le corps du Prophète Muhammad (), puis le Prophète () fut envoyé deux autres fois, pour l’une d’entre elle, il se réincarna dans le corps de Mirza !
2- Les Qâdyâniyyûn sont convaincus qu’Allah, exalté soit-Il, accomplit le jeûne, fait la prière, dort et fait de erreurs, mais Allah est bien au-dessus de leurs paroles imbéciles ; selon Mirza : « Allah m’a dit : « Je pris, Je jeûne, Je dors et Je me réveille » », cet illuminé dit encore : « Allah m’a dit : « Je suis avec le Prophète, J’exauce les prières, Je fais erreurs, Je suis avec le Prophète ».
3- Ils sont persuadés que la prophétie ne s’est pas arrêtée avec Muhammad (), selon eux elle ne fut simplement qu’une grâce d’Allah, Allah, exalté soit-Il, envoie un prophète quand le besoin se fait sentir ; par ailleurs, ils pensent que Ghulâm Ahmad est le meilleur de tous les envoyés ! De même qu’ils croient que Gibrîl () descendait la révélation sur Ghulâm Ahmad, lequel recevait des inspirations divines comme par exemple le Coran.
4- Ils disent également qu’il n’existe aucun autre Coran que celui délivré aux hommes par le Messie (c’est-à-dire Mirza), que seuls les hadiths qu’il a utilisés dans son enseignement sont valables et que tous les envoyés sont sous l’autorité de Ghulâm Ahmad ; en outre ils sont convaincus que leur livre sacré a été révélé et que son nom est le Livre évident, lequel n’a rien à voir avec le Coran.
5- Ils sont persuadés qu’ils sont les tenants et adeptes d’une religion nouvelle et indépendante, qu’ils suivent une Loi divine (Charia) indépendante et que les compagnons de Ghulâm Ahmad sont comme les Compagnons du Prophète (), à ce propos voici ce qu’on peut lire dans le numéro 92 de leur journal Al-fadl : « Il n’y aucune différence entre les Compagnons du Prophète () et les élèves de Mirza Ghulâm Ahmad, les premiers furent les hommes présents lors de la première mission prophétique et les seconds furent ceux présents lors de la seconde mission prophétique ».
6- Ils croient dur comme fer que le grand pèlerinage est celui qui doit être accompli dans le village de Qâdiân et notamment autour de la tombe de Mirza, de même qu’ils décrétèrent que les trois lieux les plus sacrés étaient La Mecque, Médine et le village de Qâdiân, à ce propos voici ce qu’on peut lire dans leur journal : « Faire le pèlerinage à La Mecque sans avoir accompli le pèlerinage à Qâdiân amoindrit considérablement les bénéfices de ce pèlerinage, sans le pèlerinage à Qâdiân le pèlerinage à La Mecque ne remplira pas sa mission et n’atteindra pas son objectif ».
7- Les adeptes de la Qâdyâniyya rendent licites le vins, l’opium ainsi que d’autres drogues !
8- Pour eux tous les musulmans sont des mécréants, et ce, jusqu’à ce qu’ils adhèrent à la Qâdiyâniyya, de même que celui qui se marrie ou qui marrie son enfant à quelqu’un qui n’appartient pas à la Qâdyâniyya est considéré comme mécréant !
9- Ces sectateurs insensés appelèrent à l’annulation du djihad et la soumission totale aux britanniques à l’époque où ceux-ci dominaient l’Inde, car, selon eux, ils étaient devenus les dirigeants légitimes des musulmans et donc ces derniers leur devaient obéissance et respect.
10- Ils croient enfin que leur divinité est Anglaise, car elle s’adresse à Mirza en anglais !


Quelques têtes et leaders de la Qâdyâniyya :
-Al-Hakîm Nûr al-Dîn al-Bahrîrî : ce dernier est le plus célèbre des Qâdyâniyyûn après Mirza auquel il succéda après la mort de ce dernier ; il est né en 1258 de l’Hégire, il apprit la langue perse ainsi que les bases de la langue arabe.
-Mahmûd Ahmad ibn Ghulâm Ahmad, il est le deuxième « Calife » pour les Qâdyâniyyûn, il prit la tête de la secte après la mort d’al-Hakîm Nûr al-Dîn, à cette occasion Mahmûd déclara qu’il était le Calife de tous les gens de la terre , il dit : « Je ne suis pas seulement le Calife de la Qâdyâniyya ou celui de l’Inde, mais je suis le Calife du Messie ; par conséquent, je suis le Calife d’Afghanistan, du monde arabe, de l’Iran, de la Chine, du Japon, de l’Europe, de l’Amérique, de l’Afrique, de Sumatra et de Java, je suis même le Calife de l’Angleterre et mon autorité s’étend sur tous les continents de ce monde ».
-Al-Khawâdja Kamâl al-Dîn : il prétendait qu’il était l’égal de Ghulâm Ahmad en matière de renouveau religieux et de réforme, il accumula beaucoup d’argent, puis il alla en Angleterre où il appela les gens à la Qâdyâniyya ; toutefois, il glissa peu à vers les plaisirs illusoires de ce bas-monde de même qu’il se fit construire de véritables palaces.


La position des savants de l’Islam sur la Qâdiyâniyya :

Les savants de l’Islam se sont en général opposés à ce mouvement religieux sectaire. Parmi ceux qui dénoncèrent les erreurs de cette fausse religion, on trouve Cheikh Abû al-Wafâ` Thanâ` Allah, chef de l’Association des gens du Hadith pour toute l’Inde ; ce dernier a débattu avec Mirza Ghulâm et lui a cloué le bec grâce à ses arguments imparables, il mit donc en évidence la laideur de sa nature ainsi que l’égarement et la mécréance des adeptes de sa secte. Et étant donné que Ghulâm Ahmad ne voulut pas revenir sur le droit chemin, Cheikh Abû al-Wafâ` lança contre lui une malédiction et dit : « Que le menteur de nous deux meurt du vivant du véridique ! ». Et, en effet, il ne se passa que quelques jours avant que ne survienne la mort de Ghulâm Ahmad al-Qâdyânî, en 1908. Le Cheikh laissa derrière lui plus de cinquante livres et articles qui démontrent tous les égarements et déviances de Ghulâm Ahmad.
Au Pakistan, l’Assemblée de la Oumma (c’est-à-dire le Parlement central) a débattu avec l’un des leaders de la Qâdiyâniyya, Mirza Nâsir Ahmad, et c’est notamment le Cheikh Muftî Mahmûd, qu’Allah lui fasse miséricorde, qui se chargea de démontrer point par point ses erreurs. Ce débat dura près de trente heures durant lesquelles Nâsir Ahmad fut incapable de répondre quoi que ce soit, et c’est ainsi que la mécréance de cette secte fut mise en évidence ; ainsi, l’Assemblée promulgua un décret stipulant que la Qâdyâniyya ne pouvait être considérée comme une minorité musulmane.
En avril 1974 se tint à La Mecque un colloque organisé par la Ligue islamique mondiale, y participèrent des représentants d’organisations islamiques internationales venant des quatre coins du monde. Et c’est sans ambiguïté que les responsables réunis dans ce colloque déclarèrent que la Qâdiyânniyya était une secte mécréante qui n’avait rien à voir avec l’Islam, ils appelèrent en outre les musulmans à résister à ses méfaits et à éviter autant que possible d’avoir des relations avec ses membres, de même qu’ils demandèrent à ce que leurs morts ne soient pas enterrés dans les cimetières des musulmans.
De nombreuses fatwas produites par divers organismes et assemblées juridiques islamiques à travers le monde musulman ont jugé que la Qâdiâniyya était sur la voie de la mécréance, parmi ces dernières on compte l’assemblée jurisprudentielle qui dépend de la Ligue islamique mondiale, l’assemblée de la jurisprudence islamique qui dépend de l’organisation du congrès islamique ou encore le comité des grands savants du Royaume d’Arabie Saoudite ; et tout cela sans compter les nombreuses fatwas émises par des savants d’Egypte, de Syrie, du Maghreb, de l’Inde, etc., lesquelles vont toutes dans le même sens : la Qâdiyâniyya est hors de l’Islam.
 

Attitude à avoir par rapport à la Qâdiyâniyya :
Il y a de nombreuses choses qui poussent à s’intéresser au phénomène de la Qâdiyâniyya ; toutefois, nous considérons qu’il est important de s’intéresser à un élément en particulier : il s’agit de la recherche sur les origines de la naissance de cette secte ; ainsi, nous pouvons nous demander comment cette dernière a-t-elle pu trouver dans un environnement islamique un terrain fertile pour la diffusion de ses idées, et ce, bien qu’elle soit dans son esprit, dans son essence, dans son apparence et dans ses déclarations totalement opposée aux principes fondamentaux de la religion musulmane et hostile à la réalité de cette dernière ? La Oumma dans son ensemble est profondément convaincue qu’il n’y a pas de prophète après Muhammad (), et que toute prétention à une prophétie quelconque après lui n’est que pur égarement et mensonge, laquelle prétention est une innovation blasphématoire parmi les nombreuses pratiquées par cette secte.
La question qui doit se poser ici est : comment est-il possible que des musulmans aient adhéré aux croyances de la Qâdyâniyya ? En réalité, répondre à cette question – malgré son importance – n’est pas très difficile, en fait c’est tout simplement l’ignorance qui est la cause principale de la « conversion » de certains à ce type de mouvements sectaires ; toutefois, derrière ce phénomène inquiétant, on trouve également le manque de détermination des savants de la Oumma et des étudiants en religion à informer les gens sur cette question, et ce, afin de protéger la religion et de s’opposer à la diffusion des innovations (en religion), de l’égarement et de l’apostasie.
Le remède évident contre l’ignorance, et donc contre ses effets extrêmement graves, est que les gens de science se concentrent sur la diffusion de la religion authentique, de même que ces derniers ne doivent absolument pas négliger ou oublier un seul endroit du monde islamique, même le plus reculé ou perdu au fin fond de ce bas-monde ; c’est seulement à ce prix que la religion sera préservée et que la communauté sera protégée d’innovations mortelles telles que celle du faux-messie, faux-prophète et vrai imposteur appelé Mirza Ghulâm Ahmad al-Qâdyânî.

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