L'agonie et la mort

03/06/2013| IslamWeb

 

Il est recommandé au musulman quand il assiste à l'agonie de son frère de lui faire répéter l’attestation de foi "Lâ ilaha illa-llah (il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah)".
Selon Abû Sa’îd al-Khudrî, le Prophète  () a dit : « Faites répéter à vos morts : Lâ ilaha illa-llah » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud).
La répétition devant l'agonisant de la formule de la chahâda est appelée dans le jargon juridique islamique al-talqîn. Al-talqîn en langue arabe signifie le fait de dire une chose pour que la personne qui vous écoute la répète. 
Les oulémas donnent deux explications au talqîn:
- C’est le fait de dire "Lâ ilaha illa-llah" en présence du mourant, dans le but qu'il le dise et que ce soit sa dernière parole.
- C'est le fait d'ordonner au mourant de dire "Lâ ilaha illa-llah" et ne pas se contenter de la répéter en sa présence. Cette explication est soutenue par bon nombre d'oulémas parmi eux le cheikh al-Albânî (qu'Allah lui fasse miséricorde). 
Selon Mu'adh ibn Djabal, le Prophète  ()  a dit : « Celui dont la dernière parole est "Lâ ilaha illa-llah" entrera au Paradis. »

Les oulémas précisent que si la personne agonisante prononce la chahada, il faut faire en sorte qu’elle se taise. Puis si elle reparle et dit une parole autre que "Lâ ilaha illa-llah", alors il faut recommencer le talqîn et lorsqu’elle le redit, faire de nouveau en sorte qu’elle se taise, le but étant que "Lâ ilaha illa-llah" soit la dernière parole qu'elle prononce pour qu’elle entre au Paradis conformément au hadith susmentionné.

Lorsque la personne agonisante meurt et que son âme sort, il y a plusieurs choses que sa famille ou ceux qui sont présents au moment de sa mort doivent faire. Parmi ces choses nous pouvons citer :

1) Fermer ses yeux et invoquer Allah en sa faveur :

Selon Umm Salama (), le Prophète () est entré chez Abû Salama alors que ses yeux étaient grand ouverts et étaient figés vers une seule et même direction. Le Prophète () lui a fermé les paupières puis a dit : « Lorsque l'âme est prise par les anges, le regard la suit. » Des personnes parmi sa famille ont commencé à crier et à élever leurs voix lorsqu'ils ont su qu'il était mort. Le Prophète () leur a dit : « Ne faites que de bonnes invocations car les anges disent « Amîn » à tout ce que vous dîtes. » Puis le Prophète () a ensuite fait l'invocation suivante en sa faveur : « Ô Allah ! Pardonne à Abû Salma et place-le à un rang élevé parmi ceux qui ont été guidés. Et accorde-lui un successeur parmi ceux qui restent, pardonnes-nous ainsi qu'à lui. Ô Maître des mondes! Fais de sa tombe un endroit spacieux et lumineux ! » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud).
« Et accorde-lui un successeur parmi ceux qui restent » : c’est-à-dire parmi ceux qui sont vivants.
Lorsque le Prophète () a demandé à Allah de choisir pour la famille d'Abû Salama un successeur parmi ceux qui restent, son invocation a sans aucun doute était exaucée car Allah lui a donné comme successeur le Prophète (),  la meilleure créature, qui a épousé après sa femme et éduqué ses enfants.

Les oulémas ont  tiré plusieurs déductions de ce hadith :


- Le Prophète () avait l’habitude de rendre visite aux malades car il est venu chez Abû Salama pour lui rendre visite le sachant malade.


- Il est préférable de fermer les yeux du mort lorsqu’ils sont ouverts.


- L’âme est quelque chose qui peut être vue : elle n’est pas totalement invisible car le regard la suit lorsqu’elle sort.


- Il peut rester dans le corps un signe de vie même après que l’âme soit sortie : les yeux suivent l’âme. Si l’âme est à l’extérieure c’est qu’elle est sortie, mais le Prophète () nous dit que le regard suit l’âme, donc les yeux bougent encore.


- On ne doit dire que de bonnes invocations : on ne doit prononcer que des paroles bénéfiques que ce soit en notre faveur ou en faveur du défunt et de le faire en la faveur du défunt est préférable.


- Il ne faut pas faire de reproche à la famille du défunt lorsqu’elle crie de tristesse car certains cris sont autorisés et d’autres non. Dans le hadith Umm Salama () a bien dit que des gens de sa famille ont crié et malgré qu’ils aient crié, le Prophète () ne leur a pas fait le reproche en disant : « Ne criez pas, n’hurlez pas ». Donc lorsque tu assistes à la mort de quelqu’un et que sa famille crie de tristesse, ne leur fais pas de reproche et respecte cela car c’est un moment difficile pour eux.

2- Couvrir l’ensemble de son corps :

Couvrir le mort d’un vêtement qui recouvre l’ensemble de son corps. La preuve est le hadith de Aicha () qui dit : « Lorsque le Prophète () est décédé, il a été recouvert d’un vêtement qui avait des rayures. » (hadith rapporté par Boukhari).

Il s'agit d'un vêtement  provenant du Yémen que le Prophète () aimait particulièrement.
On peut déduire de ce hadith que si les Compagnons du Prophète () l’ont recouvert avec un vêtement qu’il aimait, alors il est préférable de recouvrir le mort avec un vêtement qu’il affectionne particulièrement (mais ce n’est pas une condition).

 

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