La Sunna du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) en matière de dette

13/01/2015| IslamWeb

La question des dettes est abordée dans la Sunna prophétique en trois points : le premier concerne le danger de contracter des dettes sans avoir les moyens de les rembourser, le deuxième concerne la vertu du créancier qui fait preuve de compréhension, de douceur et de magnanimité à l’égard de ses débiteurs et le troisième concerne les invocations que le débiteur doit répéter afin qu’Allah facilite le remboursement de ses dettes. Nous allons dans ce présent article passer en revue quelques hadiths en rapport avec chacun de ces points :


Le danger de contracter des dettes sans avoir les moyens de les rembourser
 

D’une part, le Prophète () a ordonné aux personnes qui ont été amenées à contracter des dettes de respecter leurs engagements et de rembourser au plus vite les sommes empruntées. D’autre part, il () a sévèrement mis en garde ceux qui quittent ce monde en laissant des dettes derrière eux contre la gravité de la sanction à laquelle ils risquent d’être exposés dans l’Au-delà. Personne n’étant informé du moment de son départ de ce monde, la préoccupation concernant les moyens d’honorer ses dettes dans les plus brefs délais doit, de toute évidence, être permanente…
Abû Mûsâ al-Ach’ârî (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Prophète () a dit :
« En vérité, le plus grand péché en dehors des péchés majeurs (al-Kabâ`ir) qu’Allah a interdit avec lequel un serviteur peut rencontrer Allah, c’est qu’il meure alors qu’il a une dette (non remboursée) et alors qu’il n’a rien laissé pour que celle-ci soit honorée. » (Ahmad et Abû Dâwûd).
Dans un autre hadith rapporté cette fois par Abû Hurayra (qu’Allah soit satisfait de lui), le Prophète () a dit :
« L’âme du croyant reste suspendue en raison de sa dette, tant que celle-ci n’est pas acquittée. » (al-Châfi’î, Ahmad, al-Tirmidhî, Ibn Mâdja et al-Dâramî).
Les oulémas ont indiqué que ce hadith signifie que si un croyant quitte ce monde en laissant derrière lui une dette, il ne sera fixé sur son sort et ne pourra donc accéder à l’espace noble auquel il aspire tant que sa dette ne sera pas payée.
L’attitude qu’adoptait le Prophète () à ce sujet est également très révélatrice. En effet, Salma ibn al-Akwa’ (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté, dans un hadith cité par Boukhari dans son Sahîh, qu’une fois, on déposa devant le Prophète () le corps d’un défunt et on lui demanda d’accomplir la prière mortuaire en sa faveur. Avant de le faire, il () demanda si cette personne avait des dettes impayées. Lorsqu’on lui apprit qu’elle était effectivement endettée à hauteur de trois dinars et qu’elle n’avait rien pour rembourser cette somme, il () refusa d’accomplir la prière mortuaire et demanda aux Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) de le faire. Abû Qatâda (qu’Allah soit satisfait de lui) qui était alors présent se proposa de s’acquitter du montant dû et ce n’est qu’alors que le Prophète () accepta d’accomplir la prière mortuaire en faveur du défunt.


La vertu du créancier qui fait preuve de douceur et de magnanimité à l’égard de ses débiteurs
 

Le Prophète () a encouragé de façon générale ceux qui se trouvent dans l’aisance et qui ont été gratifiés de la richesse matérielle de venir en aide à ceux de leurs frères et sœurs qui se trouvent dans le besoin. Et il () a exhorté les créanciers en particulier à faire preuve de compréhension, de douceur et de magnanimité à l’égard de leurs débiteurs lorsque ceux-ci se trouvent dans la gêne et éprouvent des difficultés à honorer leurs engagements.
Dans un hadith authentique, il est indiqué que le Messager d’Allah () a formulé l’invocation suivante :
« Qu’Allah accorde Sa miséricorde à l’homme qui est bienveillant et généreux lorsqu’il vend, achète, s’acquitte de ce qu’il doit et lorsqu’il réclame le paiement de sa créance. » (Boukhari).

 

Ce hadith du Prophète () indique clairement que, dans le domaine des affaires et des obligations, comme partout ailleurs, l’adoption d’une attitude bienveillante constitue une source importance de mérite et de récompense pour le musulman.
Abû al-Yusr, qui est l’un des Compagnons du Prophète (, témoigne qu’il était présent quand le Messager d’Allah () a dit :
« Celui qui donne un répit à un (débiteur) sans argent ou qui efface (partiellement ou complètement) sa dette, Allah lui donnera place sous Son Ombre (le Jour du Jugement Dernier). » (Mouslim).
Dans un autre hadith, il est rapporté que le Messager d’Allah () a affirmé :
« Celui qui aimerait qu’Allah l’épargne de la peine du Jour du Jugement Dernier, qu’il donne un délai (de règlement) supplémentaire ou qu’il pardonne à son débiteur qui se trouve dans une situation (financière) difficile. » (Mouslim).
 

Invocations que le débiteur doit répéter afin qu’Allah facilite le remboursement de ses dettes
 

Avant de conclure cet article nous vous proposons deux invocations enseignées par le Prophète () pour se libérer de ses dettes :
« Ô Seigneur ! Satisfais-moi de ce que Tu as rendu licite en permettant que j'évite ce que Tu as rendu illicite ; et enrichis-moi par Ta Grace pour que je ne dépende que Toi. » (al-Tirmidhî).
« Ô Seigneur ! Je me mets sous Ta protection contre les soucis et la tristesse, contre l’incapacité et la paresse, contre l’avarice et la lâcheté, contre le poids de la dette et la domination des hommes. » (Abû Dâwûd).
 

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