Une forte personnalité est l’un des attributs d’une personne de qualité

04/03/2015| IslamWeb

La force mentale ou la forte personnalité n’est pas la définition scientifique exacte du sujet qui nous intéresse ici ; en effet, ces terminologies sont plutôt employées afin d’exprimer la capacité d’un individu à se contenir, à garder son sang-froid et à s’affirmer, de même qu’elles reflètent le comportement et les habitudes d’une personne qui confrontée à des pressions ou à des difficultés arrive à rester sage, à ne pas s’emporter et ne pas faire grand cas des choses insignifiantes. 

Une forte personnalité n’use pas nécessairement de violence :

Un individu ayant une forte personnalité maîtrisant l’art des bonnes relations avec les gens n’a rien à voir avec quelqu’un qui montre ses muscles pour intimider les autres, en fait trop et surréagit alors que ce n’est nullement nécessaire, c’est ainsi qu’à titre d’exemple le fait d’élever la voix lors d’un débat n’est pas forcément le signe que les propos tenus par l’emporté sont justes. En fait une forte personnalité qui sait y faire dans ses relations avec ses semblables se caractérise par une attitude calme, une indifférence pour les discussions stupides et le fait de ne pas imposer coûte que coûte sa vision des choses aux autres ; ainsi, la confiance en soi et l’argument massue n’ont nullement besoin de la coercition, de l’emportement ou d’une élévation de la voix. Dans ce contexte le Prophète () nous rappelait dans un hadith rapporté par Boukhari que : « Le fort n'est pas celui qui terrasse les gens dans la lutte, mais le fort est celui qui reste maître de lui-même dans la colère».
Nous voulons rappeler que le philosophe anglais Hobbes considérait que le concept de force inclut toutes les vertus humaines louables, il pense donc par exemple que la patience est une expression de la force, car selon lui l’impatient fait montre de faiblesse, il est incapable de se renforcer en patientant et en soutenant des épreuves. Notons qu’il a été démontré récemment que la patience et la résilience face à la privation augmente la capacité du corps à sécréter de l’endorphine qui est une drogue naturelle le soulageant en cas de douleur et générant chez le sujet un grand sentiment de bien-être. Ce grand philosophe considère en outre que la maîtrise de soi est une force, car elle est un subtil mélange de patience et de confiance en soi, de plus elle implique quelque chose qui a avoir avec la capacité à ne pas faire trop attention aux choses insignifiantes voire à les mépriser et à les ignorer totalement ; par ailleurs, Hobbes pense que le courage est aussi une force, car c’est un sentiment par lequel le sujet refuse la lâcheté et l’humiliation, de même qu’il considère que l’équité est une force, car elle reflète la capacité de l’homme à dépasser sa propension à la convoitise et à la commission de l’injustice à l’égard d’autrui pour des motifs liés à ses passions ; enfin, selon Hobbes, la chasteté est aussi une force, car par elle l’homme arrive à combattre son appétit sexuel débordant et les diverses tentations ayant trait à ses instincts primaires.
En conséquence, nous pouvons dire qu’avoir une forte personnalité c’est être capable de se maintenir dans les limites du bon comportement. Enfin, nous voulons rappeler qu’il y a d’autres signes importants de la forte personnalité comme notamment le sentiment fort de responsabilité ainsi que la capacité à assumer pleinement les conséquences de ses choix et de ses décisions.

Comment développer une forte personnalité :

Il y a plusieurs manières de développer une forte personnalité, parmi ces dernières on peut notamment citer : le fait de se conformer aux règles et normes de la considération et du respect ; l’utilisation des fondements appliqués dans tout ce qui à avoir avec la défense de la dignité humaine tant que ces derniers ne s’opposent pas aux principes fondamentaux de notre religion ; l’adoption de manières d’agir réalistes selon le moment, le lieu et les tempéraments des personnes avec lesquelles il y a interaction ; le fait de faire attention à ne pas verser dans l’orgueil qui peut être généré par un trop plein de force et une abondance de richesses ; l’utilisation raisonnée et équilibrée des attitudes sincères ; l’apprentissage personnel permanent des principes fondamentaux et le fait de travailler à l’enracinement dans l’esprit des piliers de la constance ; le fait de faire attention à ne pas faire montre de sectarisme et d’intolérance en considérant que seules nos personnes, pensées ou certitudes ont de la valeur ; le renforcement d’une vision positive des choses et d’une attitude positive rationnelle sans exagération ; le fait de se cultiver dans le domaine de la réussite et du développement ; le fait de prêter une attention particulière aux questions de santé globales ayant trait notamment à la santé mentale, psychologique, spirituelle et physique.

Le développement de la personnalité sur le plan des relations avec les autres :

-L’amélioration de soi avant toute chose : nous avons tous en notre for intérieur une force qui nous pousse vers l’extérieur de manière continue, c’est ainsi que nous attendons des autres qu’ils prennent en considération nos conditions d’existence, qu’ils comprennent notre situation et qu’ils ressentent ce que nous-mêmes ressentons ; cependant, peu de gens adoptent naturellement cette attitude d’écoute à l’égard des autres, car en effet très peu nombreux sont les personnes qui prennent en considération les sentiments des autres et essaient de comprendre leurs besoins et attentes. Le père qui attend de son fils qu’il fasse montre à son égard de piété filiale se doit avant toute chose d’être très compréhensif et affectueux envers son fils, de même que le voisin qui attend de ses voisins qu’ils respectent les droits du voisinage se doit avant tout de les respecter lui-même, etc. Notre devise doit donc être : « Il faut commencer par soi-même ».

-Les signes non dits : nous avons souvent besoin d’exprimer notre respect et notre amour envers les autres de façon indirecte voire subliminale, celle-ci peut se manifester notamment grâce à des manifestations et signes non formulés de manière évidente comme la visite au malade, la main tendue à l’autre lorsqu’il traverse des difficultés et le fait de rendre la pareille quand on en a l’occasion, le fait de pardonner, etc. La plupart du temps ces manifestations ont une influence plus durable et plus profonde dans l’esprit humain que des simples paroles, il ne fait donc aucun doute que nous devons apprendre cette manière d’être et la pratiquer jusqu’à la maîtriser.

-La courte distance : il n’y a rien de plus beau que le fait qu’un individu se choisisse parmi ses frères un ami très proche et fidèle sur lequel il peut compter lorsqu’il traverse des difficultés et à qui il peut confier ses secrets les plus intimes ; ainsi, la gêne entre eux disparaît ce qui facilite le parcours de la courte distance qui sépare leur deux cœurs. L’homme a vraiment besoin d’avoir près de lui ce type d’amis très intimes ; et à ce propos, certaines études ont démontré que ceux qui perdent une personne en qui ils avaient confiance ou un très proche sont sujets à une affliction immense, de même que ces études ont montré que certaines formes de désarrois profonds naissent chez des individus qui rencontrent de graves difficultés sans pouvoir être soutenus par quiconque dans ces épreuves, c’est pourquoi il est très important que celui qui a un ami très proche entretienne ses relations avec lui, il doit en outre respecter ses droits et savoir lui pardonner le cas échéant. En somme, un ami très proche est un véritable trésor.

-La reconnaissance et l’estime : usons donc d’images allégoriques pour évoquer ce point : chaque personne née avec un signe écrit sur le front qui dit : « S’il te plaît, fais que je sente que je suis important ». Chaque fois que vous avez l’occasion de fréquenter des gens, il vous faut faire circuler parmi eux un message subliminal qui dit : « S’il te plaît respecte qui je suis, ne passe pas devant sans prêter attention à moi ». Tout individu, même un être génial, unique et plein de réussite, est préoccupé par ce que les autres pensent de lui, cela pousse en général les gens à donner ce qu’ils ont de meilleur et user d’une énergie intérieure dont ils ne soupçonnaient pas l’existence pour le grand bien de la Oumma. C’est ainsi que faisait le Prophète () lorsqu’il décrivait ses Compagnons en leur attribuant des caractéristiques les distinguant des autres. En fait, la découverte des qualités que renferment les gens nécessite certes une certaine science et de l’inventivité, mais surtout de leur montrer de l’intérêt pour ce qu’ils sont et ont à donner.

-La capacité de l’individu à travailler au sein d’une équipe : la réalité nous prouve que nous vivons dans un monde où nous devons de plus en plus nous appuyer sur une équipe afin de mener à bien notre travail, et cela afin que les missions de chacun visent à l’accomplissement d’une seule mission collective et donc que le niveau du travail et sa productivité augmentent. Beaucoup de personnes se concentrent outre mesure sur leur développement personnel et donc ils mènent à bien des travaux nécessitant un travail individuel, mais lorsqu’ils travaillent au sein d’une équipe, ils ne sont plus du tout efficaces, c’est là un des effets pervers de la décadence de notre Oumma. Ainsi, afin que l’individu soit capable de travailler en équipe il doit travailler à maîtriser plusieurs choses :
- être capable de pouvoir écouter le point de vue des autres
- comprendre à la fois de la nature du travail et de son rôle dans celui-ci
- identifier les psychologies et niveaux socioculturels des membres de l’équipe
- veiller à toujours accepter les conseils des membres de l’équipe dans chaque partie du travail commun qui nécessite une décision
- savoir reconnaître ses fautes et être capable d’apprendre d’elles
- ne pas adopter un comportement qui pourrait être mal interprété par les autres ou être ambiguë
- ne pas révéler les secrets liés au travail ou bien parler de choses qui ne sont pas de son domaine
- ne pas tarder à réparer les erreurs faites par les membres de l’équipe en respectant les règles de la politesse dans le conseil
- assumer les erreurs et fautes des autres membres en se remettant à Allah, exalté soit-Il
- dans le cas où la collaboration au sein de l’équipe s’arrête, il faut savoir la quitter de manière correcte en évitant d’évoquer les écueils de cette collaboration.
 

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