L’histoire du prophète Mûsâ (Moïse) — II

12/10/2021| IslamWeb

 L’histoire du prophète Mûsâ (Moïse) — II

·        Son allaitement

 

La reine a appelé quelques nourrices pour allaiter bébé Mûsâ (Moïse), , mais il n’acceptait de téter aucun de leurs seins. La reine en détresse a donc envoyé chercher davantage de nourrices. La sœur de Mûsâ était également inquiétée, car son petit frère était parti depuis longtemps, sans avoir bu de lait. Voyant l’anxiété de la reine, elle laissa échapper qu’elle connaissait précisément la mère qui pourrait allaiter affectueusement l’enfant. Ils lui ont demandé pourquoi elle avait suivi le couffin flottant. Elle a dit qu’elle l’avait fait par curiosité. Son excuse semblait raisonnable et ils l’ont cru. Ils lui ont ordonné de se précipiter et d’aller chercher la femme dont elle parlait. Sa mère attendait également, le cœur lourd, inquiète du sort de son bébé. À ce moment-là, sa fille s’est précipitée chez elle avec la bonne nouvelle. Son cœur s’est réconforté et elle n’a pas perdu de temps pour atteindre le palais. Allah, le Tout-Puissant, mentionne cette histoire dans le Coran. (Coran 28/10-13)

 

Lorsque l’enfant a été porté à ses seins, il a immédiatement commencé à téter. Fir’aûn (Pharaon) en a été étonné et a demandé : « Qui êtes-vous ? Cet enfant a refusé de prendre tout autre sein que le vôtre ! » Si elle avait dit la vérité, Fir’aûn aurait su que l’enfant était un israélite et l’aurait tué immédiatement. Cependant, Allah lui a donné une force intérieure et elle a répondu : « Je suis une femme au lait sucré et au parfum suave, et aucun enfant ne refuse mon sein. » Cette réponse a satisfait Fir’aûn. Elle est donc devenue la nourrice de Mûsâ. Elle a continué à l’allaiter une longue période. Quand il a grandi et qu’il a été sevré, elle a obtenu le privilège de lui rendre visite. Mûsâ, , a été élevé dans le palais, en tant que prince.

 

Allah dit (selon la traduction du sens du verset) : 

 

« Quand il eut atteint sa maturité et sa pleine formation, Nous lui donnâmes la faculté de juger et une science. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. » (Coran 28/14)

 

Allah avait accordé à Mûsâ, , une bonne santé, de la force, de la connaissance et de la sagesse. Les faibles et les opprimés se tournaient vers lui pour obtenir protection et justice.

 

Un jour, dans la ville principale, il, , a vu deux hommes en train de se battre. L’un d’entre eux était un israélite en train de perdre une bagarre contre un Égyptien. En voyant Mûsâ, , l’israélite l’a supplié de l’aider. Mûsâ, , s’est impliqué dans le différend et, dans un état de colère, a porté un coup fatal à l’Égyptien, décédé sur le coup. En réalisant qu’il avait tué un être humain, le cœur de Mûsâ s’est rempli d’une profonde tristesse et il a immédiatement imploré le pardon d’Allah.

 

Il n’avait pas l’intention de tuer l’homme. Il a supplié Allah, le Tout-Puissant, de lui pardonner, et il a perçu un sentiment de paix envahir tout son être. Par la suite, Mûsâ, , a commencé à montrer plus de patience et de sympathie envers les gens.

 

Peu de temps après, alors que Mûsâ, , traversait la ville, un homme s’est approché et l’a alerté : « Ô Mûsâ ! Les chefs se sont concertés contre vous. Vous devez être jugés et tués. Je vous conseillerais de vous sauver. » Mûsâ, , a quitté l’Égypte, à la hâte et sans aller au palais de Fir’aûn ni changer de vêtements. Il n’a pas, non plus, fait de préparatifs pour le voyage. Il n’avait pas de bête de somme sur laquelle monter et il n’a pas pu intégrer de caravane. Il a voyagé à pied, en direction de Madyan, la terre habitée la plus proche, située entre la Syrie et l’Égypte. Son seul compagnon, dans ce chaud désert était Allah, et sa seule provision était la piété. Il n’y avait pas une seule racine à arracher pour atténuer sa faim. Le sable chaud brulait la plante de ses pieds. Cependant, craignant d’être poursuivi par les hommes de Fir’aûn, il s’est forcé à continuer. Il a voyagé pendant huit nuits, se cachant pendant la journée. Après avoir traversé le désert principal, il a atteint un point d’eau à l’extérieur de Madyan, où les bergers abreuvaient leurs troupeaux.

 

À peine Mûsâ, , avait-il atteint Madyan, qu’il s’est jeté sous un arbre pour se reposer. Il souffrait de la faim et de la fatigue. La plante de ses pieds lui donnait l’impression d’avoir été usée par la difficile marche sur le sable et les rochers ainsi que par la poussière. Il n’avait pas d’argent pour acheter une nouvelle paire de sandales ni pour acheter de la nourriture ou des boissons. Mûsâ, , a remarqué une bande de bergers abreuvant leurs moutons. Il s’est rendu à la source où il a vu deux jeunes femmes qui empêchaient leurs moutons de se mélanger aux autres.

 

Mûsâ, , a senti que les femmes avaient besoin d’aide. Oubliant sa soif, il s’est approché d’elles et il leur a demandé s’il pouvait les aider d’une quelconque façon.

 

La sœur ainée a dit : « Nous attendons que les bergers aient fini d’abreuver leurs moutons, puis nous abreuverons les nôtres. »

 

Mûsâ, , a de nouveau demandé : « Pourquoi attendez-vous ? »

 

Le plus jeune a dit : « Nous ne pouvons pas pousser les hommes. »

 

Mûsâ, , a été surpris que des femmes soient chargées de garder des troupeaux de moutons, car seuls les hommes étaient censés le faire. C’est un travail difficile et fastidieux et il faut être constamment en alerte. Mûsâ, , a demandé : « Pourquoi gardez-vous des moutons ? »

 

La plus jeune a dit : « Notre père est un vieil homme et sa santé est trop mauvaise pour qu’il puisse sortir de la maison pour faire paitre les moutons. »

 

Mûsâ, , a dit : « Je vais abreuver les moutons pour vous. »

 

Lorsqu’il s’est approché de l’eau, il a vu que les bergers avaient mis sur l’embouchure de la source un immense rocher qui ne pouvait être déplacé que par dix hommes. Mûsâ, , a enlacé le rocher et l’a soulevé de l’embouchure de la source. Il était certainement fort. Il a abreuvé leurs moutons et il a remis le rocher à sa place.

 

Il est retourné s’asseoir à l’ombre de l’arbre. À ce moment-là, il s’est rendu compte qu’il avait oublié de boire. Son estomac était creux, en raison de la faim.

 

Allah, le Tout-Puissant, décrit cet événement dans les versets suivants (selon la traduction du sens) : 

 

« Quand il fut arrivé au point d’eau de Madyan, il y trouva un attroupement de gens abreuvant [leurs bêtes] et il trouva aussi deux femmes se tenant à l’écart et retenant [leurs bêtes]. Il dit : ‘Quel est votre problème ?’ Elles dirent : ‘Nous n’abreuverons que quand les bergers seront partis ; et notre père est fort âgé’. Il abreuva [les bêtes] pour elles, puis retourna à l’ombre et dit : ‘Seigneur, j’ai grand besoin du bien que Tu feras descendre vers moi.’ » (Coran 28/23-24)

 

Les jeunes filles sont rentrées chez elles, plus tôt que d’habitude, ce qui a surpris leur père. Elles ont raconté l’incident au puits et la raison pour laquelle elles sont revenues tôt. Leur père a envoyé l’une de ses filles pour inviter l’étranger chez lui. Timidement, la femme s’est approchée de Mûsâ,  : « Mon père est reconnaissant de ce que vous avez fait pour nous. Il vous invite chez nous afin de vous remercier personnellement. »

 

Mûsâ, , a accepté cette invitation et a accompagné la jeune fille jusqu’à son père. Il, , a pu constater qu’ils vivaient confortablement et qu’ils formaient une maisonnée heureuse et paisible. Il s’est présenté et a raconté au vieil homme le malheur qui lui était arrivé et l’avait contraint à fuir l’Égypte. Le vieil homme l’a réconforté : « N’ayez crainte, vous avez échappé aux malfaiteurs. »

 

Le père et ses filles ont remarqué le doux comportement de Mûsâ, . L’homme l’a invité à rester avec eux. Mûsâ, , s’est senti chez lui avec cette famille heureuse, car ils étaient amicaux et craignaient Allah.

 

L’une des filles a suggéré à son père d’employer Mûsâ, , car il était fort et digne de confiance. Ils avaient besoin de quelqu’un comme lui, surtout au point d’eau, visité par des voyous.

 

Le père lui a demandé comment elle pouvait être sûre de sa fiabilité en si peu de temps. Elle a répondu : « Quand je lui ai demandé de me suivre chez nous, il a insisté pour que je marche derrière lui afin qu’il n’observe pas mes formes (pour éviter une attirance sexuelle). »

 

Le vieil homme était content d’entendre cela. Il a abordé Mûsâ, , et a dit : « Je souhaite vous marier à une de mes filles, à condition que vous acceptiez de travailler pour moi pour une période de huit ans. »

 

Cette offre convenait très bien à Mûsâ, , car étant un étranger dans ce lieu, il devrait bientôt chercher un abri et du travail. Mûsâ, , a épousé la fille du Madyanite et a gardé les animaux du vieil homme pendant dix longues années.

 

Le temps a passé et il a vécu dans l’isolement, loin de sa famille et de son peuple. Cette période de dix ans a été importante dans sa vie. Elle a été une période de grande préparation. Certes, chaque nuit, l’esprit de Mûsâ, , était absorbé par les étoiles. Tous les jours, il suivait le lever et le coucher du Soleil. Il réfléchissait aux plantes et à tout le reste, autour de lui. Il contemplait l’eau et comment la Terre en était ravivée et s’épanouissait après sa mort.

 

Bien sûr, il était également plongé dans le glorieux Livre d’Allah, ouvert à la perspicacité et au cœur. Il était plongé dans la contemplation de l’existence d’Allah. Tout cela est devenu latent en lui.

 

Un jour, après la fin de cette période, un vague mal du pays a surgi dans le cœur de Mûsâ, . Il voulait retourner en Égypte. Il a été rapide et ferme dans sa prise de décision et il a dit à sa femme : « Demain, nous partirons pour l’Égypte. » Sa femme s’est dit, en elle-même : « Il y a mille dangers au sujet du départ qui n’ont pas encore été révélés. » Cependant, elle a obéi à son mari.

 

[À suivre…]

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