Comment retrouver le goût de la foi ?
8-8-2011 | IslamWeb
Question:
As-Salamo `Alaikom wa Rahmatollahi wa Barakatoh,
Je suis une sérieuse pratiquante, je pense, même si je ne vante pas mes mérites à la place d'Allah, Exalté soit-Il. J'essaie de me conformer aux prescriptions de la Chari'a. Les actes de dévotion qui me tiennent le plus à cœur sont le jeûne, l'aumône, le pélerinage et la 'Omra, même si jusqu'à présent je n'ai pas accompli certains de ces actes. Cela fait un an et quelques mois que je suis pratiquante. Pourtant, il y a quatre mois, j'ai senti que ma foi avait faibli. Je ressens une certaine apathie durant les prières et le Dhikr. Grâce à Allah, Exalté soit-Il, j'accomplis les prières obligatoires aux horaires prescrits, ainsi que les prières surérogatoires recommandées et non-recommandées. En outre, je dis régulièrement les Dhikrs du matin, du soir et celui du sommeil. J'apprends le Coran à la mosquée : j'ai mémorisé jusqu'à présent, grâce à Allah, cinq parties et j'ai l'intention de finir de mémoriser le Coran incha Allah. Pour retrouver le goût de la foi, j'ai pensé que je pourrais pratiquer un nouvel acte de dévotion, mais je ne sais pas lequel. Je ne pourrai pas accomplir de nouveaux actes surérogatoires. Par exemple en ce qui a trait au jeûne, je jeûne déjà trois jours par mois.
Je ne trouve pas de temps libre pour lire les exégèses du noble Coran, les biographies du prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) ou pour écouter des leçons de religion sur des enregistrements audio comme je le faisais auparavant. Il est rare que je me réveille la nuit pour accomplir la prière car je suis toujours fatiguée après une longue et pénible journée de travail.
Autrefois lorsque j'entendais l'Adhaane (appel à la prière) sans avoir fait mes ablutions, j’avais des remords et j'avais peur de rater ne serait-ce qu'une minute du temps effectif de la prière. Même lorsque je dormais, je me réveillais quelques minutes avant l'Adhaane, heureuse et pleine d'énergie et de vigueur pour accomplir la prière. Ô Allah! Ce sentiment me manque beaucoup. Aidez-moi à le retrouver. Maintenant je ne me sens pas négligeante lorsque j’entends l’Iqaamah (appel imminent à la prière) et que je n’ai pas encore prié.
J'invoque Allah, Exalté soit-Il, pour qu'Il me redonne le goût de la foi et me raffermisse dans ma religion. Cependant, j'ai perdu l'esprit de la foi dans mes prières et tous les autres actes de dévotion qui sont devenus une habitude et un devoir, notamment la prière. Elle est devenue pour moi un devoir quelque peu pénible; et il n'y a de puissance ni de force qu'en Allah ! Je prie sans le faire réellement. Seul mon corps bouge, alors que le cœur et la pensée tentent de songer à la prière mais faiblement.
J'ai très peur pour moi-même. Je suis fatiguée et j'aimerais retrouver le degré de foi que j’avais. Je crains de mourir dans cet état d'apathie. Jusqu'à quand resterai-je dans cet état, d'autant plus que le mois de Ramadhan va commencer ? Comment peut-on imaginer un Ramadan sans la force et le goût de la foi?
Je m'excuse pour la longueur de ma lettre, mais j'ai besoin de votre soutien et de votre aide.
En dehors de l'apathie que j'ai mentionnée précédemment, je parais très pratiquante devant les gens en raison de ma confuite et de mon apparence, au point que certains me conseillent de ne pas être rigoriste. Ils me disent que : «Allah est Généreux (Kariim) et Longanime (Haliim) et qu'Il nous fera entrer au Paradis de par Sa miséricorde. Ne vous imposez pas ce qui est au-dessus de vos capacités ». J'ai alors senti que j'agissais avec ostentation, car personne ne sait que je suis démunie de cette foi forte et que ma prière n'est probablement pas agréée. En fait, je suis obsédée par un sentiment d'hypocrisie.
Je vous cite cet exemple et à vous de juger : il m'arrive ces jours-ci (et pas autrefois) d'observer minutieusement ma prière et ma tenue parce que quelqu'un me regarde. Mon acte est-il ostentatoire ? Comment puis-je savoir si ce que je fais est ostentatoire ou non? J'ai peur pour moi-même et je suis épuisée. Mon amie que j'aime pour Allah a le même problème. Que pouvons-nous faire, par Allah? Et Allah Exalté soit-Il, ne laisse pas perdre la récompense de celui qui a bien oeuvré.
Réponse:
Notre sœur vertueuse,
As-Salamo `Alaikom wa Rahmatollahi wa Barakatoh,
Premièrement : Nous vous souhaitons la bienvenue dans votre site Islamweb, qu'Allah Exalté soit-Il, nous aide tous à servir les Musulmans et accepte nos oeuvres. Qu'Allah vous bénisse, multiplie le nombre de vos semblables, vous préserve contre tout mal, vous raffermisse sur la voie de la vérité, et fasse de nous, de vous et de tous les Musulmans de bons serviteurs et Ses alliés rapprochés.
Deuxièmement : Le problème que vous avez évoqué dans votre question est effectivement inquiétant et agaçant. En principe, plus on avance en âge, plus on multiplie les actes d'obéissance, plus on s'applique à accomplir les actes de dévotion et plus notre amour envers Allah, Exalté soit-Il, Son Messager et Ses serviteurs pieux augmente. Cet état dans lequel vous vous trouvez n'est pas éternel, car l'âme humaine peut éprouver de l'apathie et un certain découragement malgré le souci de rester au comble de l'obéissance et du dévouement envers Allah, Exalté soit-Il. Cela n'est pas nouveau. Même les Compagnons qu’Allah soit satisfait d'eux, et les Oulémas de l'Islam ont subi cette épreuve. Dans ce contexte, le Prophète (
) a dit :
«Chacun, dans ses actes d’adoration, est plus ou moins zélé, selon le moment. Celui qui s’attache fermement à ma Sunnah en période d’apathie triomphera, et celui qui s'en éloignera sera damné.» (Ibn Khouzayma et ibn Hibban
En fait, on commence les actes de dévotion avec rigueur et détermination ferme. En s'appliquant dans l'obéissance et le dévouement de manière constante et continue, on peut tomber dans l'apathie comme le souligne le Prophète () ce qui est très normal. Cependant, nous craignons que cette apathie nous amène à délaisser la vérité, à plonger dans le faux ou à dévier du chemin droit, qu'Allah, Exalté soit-Il, nous en préserve.
Si cette apathie n'est autre que le fait de ne pas ressentir le goût de l'obéissance ou du dévouement tout en gardant l'habitude d'accomplir assidûment les prières, cela est prévisible Ce qui importe le plus, c'est de ne pas manquer les actes obligatoires ni de commettre des actes illicites, qu’Allah nous en préserve, et de ne pas négliger les actes surérogatoires.
Bien que cette situation soit prévisible, comme je vous ai dit, elle peut avoir des répercussions indésirables et se prolonger. C'est pourquoi, nous vous conseillons d'œuvrer davantage à invoquer et à implorer Allah, le Très Haut, tout en multipliant les Dhikrs et la prière pour le Prophète (). En outre, implorez le pardon d'Allah, Exalté soit-Il, assistez aux assemblées d'évocation d'Allah, Exalté soit-Il, et lisez, autant que vous le pouvez, des recueils de science religieuse. Si vous agissez de la sorte, Allah, Exalté soit-Il, ne vous décevra pas et ne vous abandonnera pas, tant que vous l'invoquez abondamment et avec inistance. En effet, Allah, le Très Haut, nous a ordonné de L'invoquer et nous a promis d'exaucer nos invocations, et Allah, Exalté soit-Il, ne manque jamais à Sa promesse, comme cela est cité dans le Noble Coran.
Nous vous souhaitons la réussite. Envisagez donc l'avenir, sans tarder à méditer sur cette situation, qu'Allah, Exalté soit-Il, résoudra par Sa force et Sa puissance. Et Allah Exalté soit-Il, est le Garant du succès.