Une femme ayant fait Zina demande le Khul' à son mari

20-2-2013 | IslamWeb

Question:

Salam alaykoum Je suis une soeur qui est dans une situation très difficile et très rare. J'implore Allah, exalté soit-Il, qu'Il me pardonne. Je vous explique ma situation : j'ai demandé al-khul' à mon mari pendant plus de 6 mois, mais il a toujours refusé de me l'accorderl, non pas pour une raison valable mais pour me causer du tort. J'ai de l'aversion pour lui, donc je manquais à mon devoir d'épouse. Suite à ça je suis tombée dans l'adultère pendant quelques mois et je suis tombée enceinte de l'homme avec qui je commettais l'adultère. Mon mari ne sait pas. Et je continue toujours à lui demander le khul', il refuse toujours. Il y a un mois de cela il m'a dit qu'il me divorçait le 1er jour 2 fois puis le 2ème jour 2 fois aussi et chaque fois il me dit : tant que je ne dirai pas 3 fois de suite la formule, tu ne seras pas divorcée, et là j'ai compris qu'il jouait avec son droit de divorce, suite à ça il refuse de prendre la dot que j'ai reçue de sa part lors du mariage. Etant donné qu'il est retourné au Mali que puis-je faire pour qu'il me l'accorde. Et par la suite puis-je me remarier avec l'homme de qui je suis enceinte après si un jour il me l'accorde ? Dois-je attendre jusqu'à mon accouchement pour pouvoir me marier avec l'homme de qui je suis enceinte? Je vous en prie éclairez-moi j'en peux plus. Ou c'est mon tuteur qui doit lui rendre la dot car lors de notre mariage j'étais en France et lui au Mali, c'est lui et sa famille qui partirent donner la dot à mon tuteur. Dois-je procéder de la même manière ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.

Le Zina est l’un des péchés capitaux, c'est une grande turpitude et il suscite la Colère d’Allah Qui dit : « Et n'approchez point la fornication. En vérité, c'est une turpitude et quel mauvais chemin ! » (Coran : 17/32)
Et ce péché devient plus grave, si c’est un adultère et nul doute qu’il est inadmissible que l’épouse commette ce forfait parce qu'elle déteste son mari. Vous devez vous repentir sincèrement à Allah et les conditions du repentir sincère sont : délaisser le péché, regretter le passé de fautif et décider de ne plus y revenir.
Il est autorisé à l’épouse qui ressent de l’aversion pour son mari de demander le Khul', mais cela ne lui permet pas de négliger ses droits envers lui.
Comme il est désirable que le mari lui accorde sa demande de Khul’ car il lui est illicite de la garder pour lui porter préjudice : s’il ne la traite pas avec bienveillance, qu’il divorce avec bienséance comme Allah l’a ordonné dans le verset suivant : « Et quand vous divorcez d'avec vos épouses, et que leur délai expire, alors, reprenez-les conformément à la bienséance, ou libérez-les conformément à la bienséance. Mais ne les retenez pas pour leur faire du tort : vous transgresseriez alors et quiconque agit ainsi se fait du tort à lui-même. Ne prenez pas en moquerie les versets d'Allah… » (Coran : 2/231)
Également il est du droit de l’épouse de porter son affaire à un juge légal (ou celui qui peut le remplacer) pour la délivrer de ce préjudice par le divorce ou le Khul’.
Vous n’avez pas éclairci exactement les mots de divorce qu’il a prononcés durant le premier jour et le deuxième, car il se pourrait que vous soyez définitivement divorcée de lui : alors recourez au tribunal légal – s'il existe - ou parlez-en à un savant émérite. De toute façon son allégation que le divorce ne sera effectif que s’il le prononce trois fois successives est un avis erroné !
A l’origine, ce fœtus que vous portez sera affilié à votre mari car le Prophète () a dit : « Au lit l’enfant et au fornicateur les pierres » [Rapporté par Boukhari et Muslim] (N.T. : lit renvoie ici au couple légitime et plus précisément au mari et les pierres à la lapidation) 
A supposer que le divorce (ou le Khul’) ait lieu, il ne vous sera pas permis d’épouser cet homme qu’après vous être repentie d’un repentir sincère et après expiration de votre'Idah (période de viduité) qui prend fin ici par l’accouchement ; Allah dit : « Et quant à celles qui sont enceintes, leur période d'attente se terminera à leur accouchement. Quiconque craint Allah cependant, Il lui facilite les choses. » (Coran : 65/4)

Et Allah sait mieux.

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