Le change n’est licite que s’il s’effectue au comptant (en main propre)

15-4-2015 | IslamWeb

Question:

Je suis un étudiant et je réside dans un pays étranger (en Chine). Un de mes compatriotes arabes qui devait visiter la Chine m’a proposé de lui donner à son arrivée une somme déterminée en dollars en contrepartie d’une somme équivalente à celle-ci, qu’il payerait à l’avance à ma famille dans mon pays en devise locale, et ce après s’être mis d’accord, lui et moi, sur le taux de change avant que l’échange de l’argent ait lieu. Que dit le droit musulman à ce sujet ?
Au cas où je lui prête une somme en dollars pendant son séjour en Chine, est-il licite qu’il rembourse cette dette, à son retour, mais à ma famille en devise locale si nous nous mettons d’accord sur le taux de change des deux devises au moment où je lui donne les dollars, étant donné que c’est une dette car la devise locale n’était pas disponible au moment du paiement de la somme en dollars ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

 

La vente et l’achat de devises est le change, et le change n’est licite que s’il se fait au comptant. C'est-à-dire qu’il vous donne une somme dans une devise et reçoit en contrepartie son équivalent dans l’autre devise immédiatement au moment même de l’échange et sans délai.

 

Preuve en est le hadith rapporté dans les deux Sahihs, dans lequel al-Barâ’ ibn ‘Âzib et Zayd ibn Arqam, qu'Allah soit satisfait d’eux, interrogèrent le Prophète () au sujet du change et il leur dit :

 

« Il n’y a pas d’inconvénient à le faire quand c’est au comptant. Par contre, il est illicite quand le paiement est différé (à crédit) »

 

D’après les oulémas, le retard de paiement dû à une nécessité urgente qu’il est impossible d’éviter est excusable et ce en vertu de la parole d’Allah, le Très Haut, (sens du verset) :

 

« Alors qu'Il vous a détaillé ce qu'Il vous a interdit, à moins que vous ne soyez contraints d'y recourir » (Coran : 6/119).

 

Par conséquent, si votre ami peut mandater en Chine une personne qui reçoive de vous la somme en dollars au moment même où il paye son équivalent à votre famille dans votre pays, cela sera impératif pour se conformer au hadith déjà mentionné.

 

Vous pouvez vous aussi recevoir par mandat une somme de sa part mais pourvu que vous la gardiez chez vous comme dépôt et qu’il sache cela. Ainsi, une fois arrivé en Chine, s’il veut vous prendre une somme quelconque, il n’aura qu’à demander à une tierce personne de verser immédiatement à votre famille l’équivalent de la somme qu’il vous a prise.

 

Et Allah sait mieux.

 

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