L'imitation des sons émis par les instruments de musique avec la bouche

22-5-2014 | IslamWeb

Question:

Salam aleykoum, Il est clair que les instruments de musique sont interdits. Cependant toute chose produit du son. Es-ce donc permis d'utiliser des choses qui ne soient pas des instruments de musique (construit exprès pour cela) afin de produire des sons mélodieux avec de l'eau, du sable, des feuilles par exemple ? De plus, le fait d'imiter des instruments avec sa bouche est-il blâmable ? Enfin, je pose ces questions dans le but de savoir si tout cela peut être toléré pour faire des enregistrements audio qui appellent à la croyance en Allah afin que cela touche plus facilement les gens qui sont loin de la religion (surtout en Europe) tout en respectant la législation légiférée. Baraka Allahou fikoum.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Les sons émis par des choses naturelles comme le bruit de l'eau, le grincement des feuilles des arbres ou autre n'ont rien d'interdit. Par contre, l'imitation des instruments de musique avec la bouche est une question qui a été posée au cheikh Ibn Djibrîn, qui a répondu en disant : « Nous pensons que cela est illicite, car cela est comparable aux instruments de musique. »

Quant à vos efforts afin de guider les personnes qui sont loin de la religion, il s'agit là d'une bonne intention. Toutefois, cette intention doit s’appuyer sur des moyens licites pour atteindre son objectif, et vous ne devez pas commettre de chose interdite par la législation islamique, comme le fait d'imiter les sons des instruments de musique ! Nous pensons qu'il serait bénéfique que vous vous penchiez sur la réponse de Cheikh al-Islâm Ibn Taymiyya lorsqu'on le questionna à propos d'un groupe de gens qui se réunissaient dans le but de commettre des meurtres, de dépouiller les gens en chemin, de voler, de boire de l'alcool, et d’autres choses encore. Un cheikh connu pour être quelqu'un de bien et respectant la Sunna eut l'intention d'empêcher ces gens de commettre ces choses, mais ne trouva d'autre moyen pour cela que de les réunir dans un endroit et de leur faire écouter du tambourin sans tintement et des chansons composées de poèmes licites sans flûte. Il le fit et une partie d’entre eux se repentit. Nous vîmes donc des gens qui, à la base, ne priaient pas, volaient, ne s’acquittaient pas de la Zakât devenir des personnes faisant preuve de scrupule religieux, accomplissant les obligations et s’éloignant des interdits. Était-il licite pour ce cheikh de faire écouter ces chants à ces gens en raison des bénéfices qu'il y avait à le faire et étant donné qu'il n'avait pas d'autre moyen de les inviter à se repentir ?

Le cheikh ibn Taymiyya répondit à cela : « La louange est à Allah, Seigneur et Maître de l'univers. Le fondement de la réponse à cette question et d’autres du même genre est qu'il faut savoir qu'Allah a envoyé Mohammed () en le dotant du droit chemin et de la religion de vérité [l'Islam] pour la faire triompher sur toute autre religion et qu'Allah suffit comme témoin. Il faut aussi savoir qu'Allah a parachevé cette religion pour le Messager () ainsi que pour sa communauté. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :

"Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous." (Coran 5/3)

[…] Sachant cela, le fait que le cheikh en question n’ait pas pu utiliser d’autre moyen que la méthode hérétique qui a été mentionnée pour amener ces gens à se repentir de leurs péchés majeurs, prouve son ignorance des moyens légaux par le biais desquels les pêcheurs se repentent ou son incapacité à les mettre en pratique. En effet, le Prophète (), les compagnons et les disciples de ces derniers prêchaient des gens bien pires que cela parmi les mécréants, les pervers et les pécheurs. Ils utilisaient pour cela des moyens légaux leur dispensant d’utiliser des moyens hérétiques. »

Ensuite, le cheikh Ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde, détailla cela en plus de vingt pages.

Si vous savez lire l'arabe ou si vous trouvez une traduction du livre intitulé Madjmû' Fatâwâ du cheikh ibn Taymiyya, vous pouvez alors consulter la réponse entière ayant la référence suivante : Madjmû' Fatâwâ 11/620-640. Vous trouverez ce livre dans notre bibliothèque en suivant ce lien :

http://library.islamweb.net/newlibrary/display_book.php?bk_no=22&ID=&idfrom=1236&idto=1237&bookid=22&startno=1

Et Allah sait mieux.

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