Connaître la maladie de son fils est un droit du père

12-11-2015 | IslamWeb

Question:

As-Salaamo `Alaikom wa Rahmatollahi wa Barakatoh,
Je suis marié et j'ai un bébé de 10 mois. Est-il permis à mon épouse de me mentir en me cachant la vérité sur lamaladie de mon fils sous prétexte qu’il y a des problèmes entre nous et qu'elleimagine que je l'accuserai de négligence? En effet, notre enfant souffre d'occlusion intestinale qui lui a valu deux opérations alors qu'il avaitsix mois et l’ablation de quatre centimètres d'intestin.Mon épouse refuse, jusqu'à maintenant, de m'informer des détails de la maladiede l'enfant depuis le début en invoquant ce prétexte. Il est à noter que je travaille à l'étranger, alorsqu'elle vit au Caire avec ses parents. Lareligion autorise-t-elle une épouse à cacher une partie de la vérité en faisantcroire à son mari une toute autre chose qui ne permet pas de connaître lavérité complète? As-Salaamo `Alaikom wa Rahmatollahi wa Barakatoh.

Réponse:

Louange à Allah etque la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

 

La vie conjugale est fondée principalement sur la sincérité et la transparence. Il incombe à chacun des époux de tenir compte de son conjoint à cet égard en particulier et pour toute question en général. Le mari a donc le droit de connaître tout ce qui se passe dans son foyer, tout ce qui y entre et en sort, sauf pour ce qui peut être caché habituellement.

 

Cette sincérité et cette transparence sont requises de la part des deux époux pour accéder à l'affection et à la miséricorde, lesquelles sont le fruit naturel de toute vie conjugale bien conçue.

 

Dans ce contexte, le Prophète (Salla Allahou Alaihi waSallam) a précisé certaines choses que la femme ne doit faire qu’après en avoir informé son mari. Le Prophète () a dit :

 

«'Qu'une femme ne fasse pas l'aumône des biens de son mari sans la permission de ce dernier'. L'on demanda : 'même pas la nourriture?' –Ce sont nos meilleurs biens» (Ahmad et al-Tirmîdhi)

 

De même, d'après ‘Amr ibn al-Ahwas, le Prophète (SallaAllahou Alaihi wa Sallam) a dit au cours du sermon d'adieu :

 

«Le devoir de vos femmes envers vous est de ne pas introduire des personnes que vous détestez dans vos demeures, et votre devoir envers elles est de les nourrir et de les vêtir convenablement». (Al-Tirmîdhi, al-Nasâ'î etIbn Mâdja)

 

Cependant, la femme est autorisée à taire certaines choses, comme certains défauts en elle, susceptibles de causer la colère et la répulsion du mari s'il en était informé, ce qui affaiblirait et porterait préjudice à la relation conjugale. De même, elle est autorisée à cacher ses œuvres pies comme les aumônes et les prières surérogatoires sauf ses jeûnes volontaires, qu’elle ne peut faire qu’avec son autorisation.

 

Elle a également le droit de cacher les péchés qu’elle a commis, car Allah, exalté soit-Il,  a ordonné à l'homme de ne dévoiler ses péchés et ses actes de désobéissance à personne. Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :

 

«Toute ma nation sera pardonnée, sauf ceux qui auront parlé de leurs péchés, comme dans le cas de l'homme qui commet un péché la nuit et qui, le matin, alors qu'Allah l'a dissimulé, s'adresse à quelqu'un en disant : ‘Ecoute, hier, j’ai fait telle et telle chose’ : Allah a caché ce péché aux autres et c’est lui-même qui le dévoile»(Mouslim)

 

Le repentir est donc meilleur pour la femme dans ce bas monde et dans l'au-delà.

 

La connaissance de la cause de la maladie de l'enfant est un droit du père pour l’éviter dans l'avenir, et conseiller la mère si elle a été négligente, et pour chercher les moyens de protéger la vie de l'enfant si la mère a commis une négligence. Toutefois, si la mère pense que le fait de l'informer sera à l'origine d'un grave problème entre eux, elle n'a pas l'obligation de le faire pour éviter tout préjudice prévisible et pour préserver l’harmonie et l’épanouissement de la vie conjugale.

 

Le mari, quant à lui, doit croire les paroles de son épouse, car le musulman est, en principe, véridique et intègre, et une femme ou un mari doit plus que quiconque penser du bien de son conjoint. La vie conjugale n'est harmonieuse que par l'indulgence mutuelle vis-à-vis des fautes de l’autre. En outre, nous conseillons à l'épouse de veiller sur ses enfants, car Allah, exalté soit-Il,  lui demandera des comptes à leur propos. Le Prophète (Salla Allahou Alaihi waSallam) a dit :

 

«La femme est responsable de son foyer et elle sera interrogée sur cette responsabilité.» (Boukhari)

 

Et Allah sait mieux.

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