Khul' ou divorce ?

10-11-2016 | IslamWeb

Question:

Assalam alaykum,
Je voudrais savoir si une femme rend sa dot avant que son mari accepte le khul est ce que ce khul est valide ? J'ai rendu l'argent de la dot et il m'a dit qu'il ne le voulait pas et il n'a pas prononcé de khul. J'ai donc laissé l'argent et je suis rentrée, puis 30 min plus tard je reçois un message sur mon téléphone écrit "je te divorce par le khul". Est-ce que cette situation est un khul ou un simple divorce ? Le fait que j'ai laissé ma dot avant qu'il ne me donne le khul et sans qu'on ne se mette d'accord sur la compensation est-ce que c'est un khul ? Ce qui m'a mis le doute c'est que j'ai lu une phrase sur votre site concernant le khul d'une sœur disant "la remise n'est pas valide avant que le droit ne soit obligatoire et avant l'existence de la cause". Je n'ai pas compris cette règle pouvez-vous me l'expliquer inchaallah ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Il semble - et Allah sait mieux - qu'il s'agisse là d'un divorce et non d'un khul' étant donné que vous ne lui avez pas répondu en donnant votre accord après qu'il a lui-même accepté le khul'. En effet, les savants dirent qu'une des conditions du khul' est qu'al-Îdjâb wa-l-Qabûl (la proposition et l'acceptation) aient lieu durant la même séance, ce qui n'est pas le cas ici. Al-Buhûtî al-Hanbalî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Al-Îdjâb wa-l-Qabûl (la proposition et l'acceptation) doivent avoir lieu durant la même séance. L'homme doit dire : "Je t'accorde le khul' en échange de ceci.", ou toute autre expression du genre et la femme doit lui répondre : "J'accepte.", ou toute autre expression du genre. » (Kichâf al-Qinâ')

Quant à l'expression que vous avez mentionnée à la fin de votre question, il s'agit d’une règle générale selon laquelle il n'est pas permis de renoncer à un droit avant même que celui-ci ne soit confirmé. Le cheikh Muhammad Ya'qûb al-Dahlawî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « L'avis prédominant appuyé par les textes et la raison est celui de la majorité des savants à savoir qu'il n'est pas valable de renoncer à un droit avant que celui-ci ne soit confirmé, car on ne possède pas un droit qui n'est pas encore confirmé et qui n'existe donc même pas. Par conséquent, renoncer à un tel droit revient à renoncer à un droit que l'on ne possède pas et cela n'est pas valide.
En effet, une des choses qui empêchent de renoncer à un droit est que cette renonciation intervienne avant même que celui-ci ne soit acquis même si la cause de son acquisition est déjà présente. » (Damânât Huqûq al-Mar'a al-Zawdjiyya) Il existe de nombreux exemples de cela en jurisprudence.

Et Allah sait mieux.

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