La préparation d'un repas à l'occasion d'un enterrement

20-2-2017 | IslamWeb

Question:

Assalam alaykoum,
La plupart des gens en France font des plats, en général un couscous, qu'ils amènent à la mosquée après un décès dans le but que l'aumône aille au mort.
Ont-ils raison d'agir ainsi et peut-on en manger si on ignore dans quel but il a été offert ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Si la préparation de plats et le fait d’en faire l'aumône au nom du défunt a lieu après son enterrement et à l'occasion d'un rassemblement auprès de la famille du défunt, cela est interdit, car Djâbir, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Nous considérions le fait de se rassembler auprès de la famille du défunt et la préparation d’un repas (par celle-ci) après l'enterrement comme faisant partie d’al-Niyâha (des lamentations interdites). » [Ahmad (al-Albanî : Sahîh)]. Ce récit indique que l'interdiction porte sur le fait de préparer un repas après l'enterrement, car cela est difficile pour la famille du défunt en raison de leur tristesse et cela va à l'encontre de la Sunna. En effet, le Prophète () a dit :
« Préparez de la nourriture pour la famille de Dja’far, car une nouvelle est venue les préoccuper. » [Ahmad, Abû Dâwûd (Albani : Hasan)]

Par contre, si la préparation de plats et le fait d’en faire l'aumône au nom du mort se fait à un autre moment, cela est alors permis. En effet, les savants s'accordent sur le fait que l'aumône faite au nom du défunt est acceptée. Ils s'appuient pour cela sur de nombreux hadiths dont celui dans lequel Aïcha, qu’Allah soit satisfait d'elle, rapporta qu’un homme avait demandé au Prophète () : - « O Messager d’Allah, ma mère est décédée sans laisser de testament, et je pense que si elle avait parlé, elle aurait versé une aumône. Si je le fais en son nom, aura-t-elle une récompense ? - « Oui, verse une aumône au nom de ta mère », répondit-il. (Boukhari et Mouslim)

Al-Kasânî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son livre intitulé Badâ'i' al-Sanâ'i' : « Il est permis à quiconque de jeûner, de prier ou de faire une aumône et d'offrir la récompense de son acte à autrui parmi les morts et les vivants. Celle-ci sera perçue par la personne à qui elle a été offerte selon Ahl al-Sunna wa-l-Djamâ'a (les adeptes de la sunna et du consensus). »

L'imam al-Nawawî a rapporté l'unanimité des savants sur le fait que la récompense d'une aumône est perçue par la personne à qui elle a été offerte, et la préparation d’un repas ou autre fait partie de cela, car il s'agit d'une bonne action.

Et Allah sait mieux.

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