Les disputes avec les gens bloquent-elles l'exaucement des invocations ?

9-2-2018 | IslamWeb

Question:

Assalam alaykoum, Les disputes avec les gens bloquent-elles l'exaucement des invocations ? Si oui comment y remédier ?

Réponse:


Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

"Les disputes" est une expression vaste et vague : il y a dispute entre le juste et le mensonger, entre l’opprimé et l’inique… malgré cela l’invocation de l’opprimé contre celui qui l’a opprimé est exaucée comme rapportée par Boukhari et Mouslim que le Prophète () a dit : « Craint l’invocation de l’opprimé car il n’y a pas de barrière entre elle et Allah. ».
De toute façon les péchés en général et l’injustice en particulier peuvent empêcher l’exaucement de l’invocation.
L’imam Ibn al-Qayyim a dit : « Ainsi l’invocation : c’est l’un des moyens les plus puissants pour repousser les malheurs et l’obtention de ce que l’on désire mais son effet peut être différé à cause d’une entrave à son acquiescement : manger l’illicite, l’injustice, le voile des péchés sur les cœurs, l’emprise et la domination de l’insouciance, du désir et du divertissement sur lui.
L’imam al-Hakim a rapporté d’après Abû Hurayra, Radhia Allahou Anhou, que le Prophète () a dit : « Implorez Allah, le Très Haut, en étant assurés de l’acquiescement de votre invocation. » « Sachez qu’Allah n’accepte pas l’invocation d’un serviteur dont le cœur est insoucieux et distrait. » Ceci est un remède utile pour cette affliction, mais l’insouciance du cœur envers Allah, le Très Haut, annihile sa force et de même le fait de manger l’illicite.
L’imam Mouslim a rapporté d’après Abû Hurayra, Radhia Allahou Anhou, que le Prophète () a dit : «  Allah est bon et n’accepte que ce qui est bon. Par ailleurs, Allah a prescrit aux croyants ce qu’Il a prescrit aux Messagers en disant :  « Ô prophètes ! Mangez de ce qui est licite et agréable et faites de bonnes œuvres, car Je suis au courant de tout ce que vous faites ! » (Coran 23/51). Et en disant : « Ô vous qui croyez ! Mangez de ces bonnes choses dont Nous vous avons gratifiés et rendez grâce au Seigneur, si c’est vraiment Lui que vous adorez ! » (Coran 2/172). Puis, il mentionna le cas de l'homme qui, prolongeant son voyage tout échevelé et poussiéreux, tend les mains vers le ciel : « Ô Seigneur ! Ô Seigneur ! » alors que sa nourriture est illicite, sa boisson illicite, ses vêtements illicites et qu’il se nourrit de choses illicites, comment serait-il exaucé ? » (Mouslim)
Ce qu’on peut dire c’est que l’injustice (et ce qui lui correspond) empêche l’exaucement de l’invocation, mais l’expression « disputes » ne peut empêcher à elle seule l’exaucement de l’invocation.
Néanmoins si vous signifiez par ce mot ce hadith énoncé par le Prophète () : « Les œuvres sont exposées chaque lundi et chaque jeudi : Allah, le Très Haut, pardonne en ce jour à chaque individu qui n’associe à Allah aucune autre divinité, excepté un individu qui a une hostilité envers son frère. On dit : Laissez ces deux-là jusqu’à ce qu’ils se réconcilient ! Laissez ces deux-là jusqu’à ce qu’ils se réconcilient ! ». Dans une autre version : « sauf ceux qui se ne se parlent pas. » (Mouslim).
Ce hadith concerne ceux qui ne se parlent pas plus de 3 jours pour des raisons personnelles et non légales. L’imam Ibn Taymiyya a dit : « Cesser de parler à son frère pour des raisons personnelles est illicite s’il dépasse les 3 jours comme rapporté par Boukhari et Mouslim que le Prophète () a dit : « Il est interdit au musulman de ne pas parler avec son frère plus de 3 jours. Ils se rencontrent et chacun d’eux se détourne de l’autre et le meilleur des deux est celui commence par le Salam. ». Cet abandon n’est pas autorisé au-delà de trois jours.
Boukhari et Mouslim ont rapporté que le Prophète (), a dit : « Les portes du Paradis sont ouvertes chaque lundi et chaque jeudi : Allah, le Très Haut, pardonne en ce jour à chaque individu qui n’associe à Allah aucune autre divinité, excepté un individu qui a une hostilité avec son frère. On dit : Laissez ces deux-là jusqu’à ce qu’ils se réconcilient ! ».
C’est une menace de ne pas être pas pardonné mais il n’y a pas une menace que les œuvres ne sont pas acceptées et il n’est pas spécifié que l’invocation n’est pas exaucée.
Quant au remède aux disputes c’est de repousser le mal du malfaisant par la bienfaisance envers lui comme recommandé par le Coran : « La bonne action et la mauvaise action ne sont pas pareilles. Rends le bien pour le mal, et tu verras ton ennemi se muer en fervent allié ! » (Coran 41/34).
On peut y remédier aussi en faisant intervenir des sages pour réconcilier ceux qui se querellent ou se disputent. Allah, le Très Haut, dit : « Il n’y a rien de bon dans les conversations secrètes qu’ils tiennent, sauf lorsqu’il s’agit d’ordonner une aumône, d’accomplir une bonne action ou de rétablir la paix entre les hommes. Celui qui agit ainsi pour plaire à Dieu, Nous lui attribuerons une magnifique récompense. » (Coran 4/114).
Il dit aussi : « Les croyants ne sont-ils pas des frères ? Réconciliez donc vos frères et craignez Dieu, afin de mériter Sa miséricorde. » (Coran 41/10).


Et Allah sait mieux.

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